Très bô : “L.H.O.O.Q.”

Publié le 03 avril 2008 par Paristoujoursparis

Une chose bien mystérieuse que cette cheminée placée sur une de nos plus belles avenues parisiennes! Tiens? Elle fume! Mais que vois-je à travers le grillage disposé tout autour? Ah! Oh, la belle inscription! :

“Marcel Duchamp, L.H.O.O.Q.”

Mais, mon Dieu, qu'est-ce? Une oeuvre oubliée là par le génial artiste, un pied-de-nez, l'hommage d'un parisien ironique?

Je saisis aussitôt mon portable pour ramener dans mon cabas numérique, quelques images à vous présenter…

Admirez vous-même!

Cui-cui, c'est le printemps!

L'”oeuvre” saisie dans sa bouleversante globalité

Et pourtant, elle fume!

Oh! La barre du L est cachée par la grille… La coquine!

Nous lisons, p. 227 de “Duchamp du signe”, écrits de Marcel Duchamp réunis et présentés par Michel Sanouillet Collection Champs / Flammarion :

« En 1919, j'étais de nouveau à Paris où le mouvement Dada venait de faire son apparition : Tristan Tzara, qui arrivait de Suisse où le mouvement avait débuté en 1916, s'était joint au groupe autour d'André Breton à Paris. Picabia et moi-même avions déjà manifesté en Amérique notre sympathie pour les Dadas.

Cette Joconde à moustache et à bouc est une combinaison readymade/dadaïsme iconoclaste. L'original, je veux dire le readymade original, est un chromo 8 x 5 (pouces) bon marché au dos duquel j'écrivis cinq initiales qui, prononcées en français, composent une plaisanterie très osée sur la Joconde. »

Ceci explique cela!

Dernière minute : un de nos informateurs zélés nous dit que cette oeuvre, propriété de Louis Aragon, qui la tenait de Duchamp, fut offerte par le grand homme au Parti Communiste Français qui l'a placée en dépôt pour 99 ans au Centre Georges Pompidou. Les visiteurs du Musée peuvent donc aujourd'hui jouir de cette oeuvre si bon leur semble.