La laïcité, notre devenir

Publié le 17 décembre 2012 par Letombe

Soyons républicains en redonnant à la laïcité la place fondamentale qu’elle n’aurait jamais dû perdre.
Pour le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, la laïcité sera plus qu’un bruit de fond ou qu’une question rituelle.
Les acquis de la IIIe République sur l’école ainsi que la loi de 1905 ont été gravement remis en question sous la présidence Sarkozy : la laïcité de l’État à travers le discours de Latran, l’école publique à travers la loi Carle.
Depuis l’élection de François Hollande, des initiatives positives ont d’ores et déjà été prises. La dernière en date est l’annonce de la mise en place en 2013 de l’Observatoire national de la laïcité qui suit les profondes réformes annoncées par Vincent Peillon : l’introduction, à la rentrée 2014, de la "morale laïque" à l’école et la création des écoles supérieures de professorat et de l’éducation, héritières du riche passé des Écoles normales.
Des chantiers restent en attente : la constitutionnalisation de la loi de 1905 en évitant l’exception du concordat ; le droit de mourir dans la dignité qui ne recueille pas l’accord de la hiérarchie catholique mais est majoritaire dans l’opinion.


Pour les élus municipaux, la laïcité est présente dans le quotidien. La loi de 1905 est claire : « La République ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte ».

Par conséquent, les élus doivent résister aux pressions diverses qui s’exercent pour éviter les accommodements avec la loi en matière de lieux de culte. L’hypocrisie a dominé ces dernières années, tant en ce qui concerne les subventions aux constructions de mosquées ou de cathédrales.

La meilleure façon de traduire l’hommage rendu par François Hollande lors de son élection envers Jules Ferry est de revenir sur la loi Carle, de restaurer la primauté de l’école de la République et de dispenser les municipalités d’une contrainte aberrante de financement des écoles privées.


Enfin, un point n’est pas souvent évoqué au rang des grandes réformes mais il est pourtant important : notre République demande à ceux qui la représentent, élus ou fonctionnaires de ne pas manifester leurs convictions religieuses à l’occasion de manifestations publiques. Qu’un Préfet, en costume de ville, assiste à une cérémonie religieuse, c’est sa liberté. Qu’un Préfet, en uniforme et porteur des insignes de la République fasse de même, est contraire au principe de neutralité de l’État. La République laïque est un tout. Pour les grandes questions et pour les détails, elle est notre passé mais est aussi notre devenir.

Christian Bataille,
député du Nord