le cercle hollandais compte-t-il se mettre à dos toutes les forces alternatives de gauche ?

Publié le 17 décembre 2012 par Mister Gdec

  

« Jusqu’ici, c’était aux communistes d’enquiquiner le gouvernement au Sénat. Depuis samedi, les écologistes s’y sont mis. Les 12 sénateurs d’Europe Ecologie – les Verts prennent ainsi leur part dans le désordre croissant qui perturbe, depuis la rentrée, la majorité au palais du Luxembourg. Cette nouvelle fronde est d’autant plus symbolique qu’elle concerne le Crédit d’impôt compétitivité et emploi (CICE), mesure phare du projet de loi de finances rectificative (PLFR) pour 2012. » (source)

 Cela devait arriver, c’était dans la logique des choses, à force de traiter comme quantité négligeable les forces de gauche qui, hors et même à l’intérieur du PS, ne partagent pas la vision sociale libérale productiviste et dépourvue de considérations environnementales (comme le prouve assez le dossier NDDL,  entre autres), et  en rejetant systématiquement leurs projets et propositions.  Le  gouvernement hollandais doit donc faire face à présent non seulement à l’opposition du Front de Gauche, mais également, et de plus en plus fortement, à celle d’EELV… Cela ne fait pas l’affaire des bénis oui oui de la gauche molle adhérant à une politique économique plus traditionnelle et fort peu critique envers les ravages du libéralisme. Des gens pour qui le dossier Mittal devrait être le tombeau de leur idéologie prétendûment pragmatique. Mais ça fait les nôtres si l’on considère comme moi qu’il est important d’infléchir une tendance forte de gestion des affaires publiques que nous rejetons parce qu’elle nous conduit dans le mur. Elle ne diffère guère en effet de celle des libéraux de droite sur certains sujets, comme les volets économique et social,  ou européen. Comment peut-on se dire de gauche en refusant d’augmenter le SMIC tout en donnant 20 milliards dans le même temps aux entreprises, sans contraintes ni sanctions, et avec si peu de contreparties garanties ? Et pour couronner le tout, financées de surcroît par une hausse de la TVA payée par tous,  contrairement aux promesses de campagne ? La symbolique pour le grand public est forcément désastreuse. Il est donc logique que la côte de popularité de nos dirigeants s’en ressentent. Et ce n’est pas fini…

 Dans ce cas précis, les voix des sénateurs écologistes  se sont donc  adjointes aux voix du front de gauche pour s’opposer au CICE, pour les mêmes raisons que nous. On ne pourra donc plus crier à la collusion des voix de la vraie gauche avec celles de la droite, comme cela était plus commode auparavant, pour décrédibiliser nos positions. Voilà qui est heureux. Et devrait justifier sinon une dissolution, du moins un remaniement. Mais cela ne changera rien, la (les) question(s) étant à mon avis plus volontiers celle(s)-ci : peut-on avoir raison seul(s) contre tous ? Les vieilles recettes peuvent-elles fonctionner avec de nouvelles données, comme celle de cette crise sans précédents ? Faire des cadeaux aux entreprises pour qu’elles créent des emplois ne fonctionne pas, on l’a déjà assez vu dans le passé, sans quoi le chômage n’atteindrait pas de tels sommets historiques.

 Et donc, ne jamais changer de cap, empreint de plus ou moins de libéralisme,  est-il véritablement à la hauteur des enjeux sociétaux, au regard de cette page qui est en train de se tourner de notre civilisation consumériste ? J’en doute fortement.