Miss France 2013 : un concours discriminant ?

Publié le 20 décembre 2012 par Vindex @BloggActualite


Marine Lorphelin, Miss Bourgogne 2012, devenue Miss France 2013-
Bonjour à tous 
Vous n’êtes pas sans savoir que dernièrement eut lieu le concours Miss France, comme en chaque fin d’année. Celui-ci a pour but de désigner la femme la plus belle de France, qui représentera ainsi notre nation aux concours de beauté internationaux : Miss Monde et Miss Univers. 
Pour rappel à ceux qui ne s’en souviennent plus ou ne le savent pas encore, c’est Miss Bourgogne, Marine Lorphelin, qui est devenue Miss France pour l’année 2013. Elle l’a emporté devant Miss Tahiti, Miss Nord Pas de Calais, Miss Martinique et Miss Pays de Loire.
Il semble toutefois que ce résultat ne convienne pas à tout le monde. En effet, Louis Georges Tin, président du CRAN (Conseil Représentatif des Associations Noires) s’est insurgé de ce résultat. Penchons nous sur ses propos… 
Rappel des propos : 
Textuellement, Louis Georges Tin dénonçait "un manque de représentativité de la population française contemporaine", qui serait « une véritable négation de l'existence des Français d'origine africaine, qui disparaissent le temps d'une soirée de notre territoire ». Avec le journaliste Fred Royer, ils accuseraient presque les juges d’être xénophobes, racistes ou islamophobes par ces propos : « Quant aux Français originaires du Maghreb, ils étaient "représentés" par une seule candidate, vite éliminée (peut-être était-elle trop musulmane ?) ». Ils finissent par regretter, un brin ironiquement, que « Miss France (soit) aussi blanche que la neige de fin d'année déposée sur les clochers de notre France éternelle ». 
Une organisation anti-diversité ?
Si le CRAN remarque à juste titre qu’il y a peu de noires et de femmes d’origine africaine parmi les Miss prétendantes au titre, il est pourtant complètement abusif de parler de discrimination dans son sens le plus commun de nos jours (et auquel le CRAN fait allusion), c'est-à-dire une distinction sociale ou raciale illégitime et injuste envers celui qui en subit les conséquences. Ainsi, les femmes seraient en partie choisies pour leur couleur de peau ou leur origine. Rien n’est moins sûr en fait, car toutes les femmes participant au concours ne sont pas blanches. Les Miss des départements et territoires d’Outre Mer sont ainsi bien sûr d’une couleur de peau différente et rien ne les empêchent de porter leurs couleurs régionales. Aussi, si vraiment il y avait des discriminations à l’encontre des femmes de couleur, celles-ci ne seraient jamais bien classées. Or, parmi les 5 finalistes sélectionnées par le public et le jury, deux viennent de l’Outre Mer et ont donc une origine différente. L’une, Miss Tahiti, a même fini première dauphine, ce qui lui permet (rien que ça) de participer au concours de beauté Miss Univers. D’ailleurs, l’année dernière déjà, c’était une Miss de l’Outre Mer qui avait représenté la France à ce concours : Miss Réunion. L’autre, Miss Martinique, a fini 3ème dauphine et permet à la Martinique d’être classée parmi les douze premières pour la troisième année consécutive. Enfin, Louis Georges Tin juge l’élimination de Miss Ile de France (seule représentante des françaises d’origine africaine) injuste. Elle était sans doute très belle, mais attribuer son élimination à une éventuelle islamophobie était grossier. Au passage, le fait qu’elle soit d’origine maghrébine ne signifie pas forcement qu’elle soit musulmane… Considérer que le jury (qui sélectionne les douze demi-finalistes au préalable) selon une origine ou une religion est odieux. D’autant plus que si on se renseigne un petit peu, on découvre que la plus belle femme de la région Parisienne était absente de la première semaine de préparation à Limoges pour raisons personnelles, ce qui a pu jouer en sa défaveur. 
Non, je ne crois donc pas qu’au regard de ces considérations, on peut honnêtement dire que le concours Miss France se refuse à la diversité dans son principe. C’est d’autant plus osé de le prétendre venant d’une organisation qui organise un concours de beauté spécialement destinée aux femmes noires : Miss Black France. Certes, on me dira qu’il s’agit d’une discrimination positive. Mais la discrimination positive ne l’est que du point de vue de celui qui est favorisé par celle-ci et elle reste un privilège pour les uns et une discrimination pour les autres. 
Un concours discriminatoire dans son principe même :
Si l’on prend la définition première du terme de discrimination, à savoir une distinction, un choix sur critère, le concours Miss France est discriminatoire en effet. Mais il l’est pour toute femme s’y présentant selon des critères qui sont les mêmes pour toutes et qui sont bien plus nombreux que la couleur de peau. En effet, Miss France est un concours très sélectif, aussi bien sur la beauté que sur l’élégance et la prestance. Ainsi, une Miss France doit faire au minimum 1m70, avoir entre 18 et 24 ans, ne pas être mariée ni avoir d’enfants, ne pas être tatouée ou percée (sauf aux oreilles), ne pas fumer publiquement, être relativement cultivée…
Aussi, le jugement se fait en grande partie sur la beauté, sur l’esthétique. Or c’est un critère purement subjectif. La question n’est pas de représenter d’ailleurs la société française ou encore sa population, mais de représenter la beauté, qui est subjective, contrairement à un chiffre de population ou à des statistiques. Y a-t-il vraiment de la place pour des quotas sans réellement dénaturer le principe du concours qui est de prendre en compte la beauté d’une femme dans son ensemble, par des critères multiples ? Parmi ces critères, la couleur de peau n’est ni absent (certains ont une préférence pour les blanches, d’autres pour les noires, là encore c’est subjectif et non automatiquement raciste), ni prédominant. Il faut aussi prendre en compte que le jury n’est pas le seul à voter : le public et les téléspectateurs votent également. Les Miss régionales sont aussi désignées selon ces modalités. Le public aussi a des goûts subjectifs qu’on ne peut influencer et qu’on n’a pas le droit de forcer. D’ailleurs, les goûts, les canons de beautés, changent, un peu comme la mode vestimentaire. On peut dire que les femmes à la peau mate sont plus présentes qu’avant et sont plus « tendances » que les femmes à la peau très blanche et pâle. C’est aussi la même chose pour les blondes, les brunes… Rien ne dit que les goûts ne peuvent pas évoluer (suivant d’ailleurs la composition démographique française) en faveur des femmes noires d’ici à quelques années sans qu’on impose de quotas ni qu’on ne défavorise les femmes blanches au profit des noires. A quoi cela sert-il de rejeter la faute sur l’organisation ou autre, alors que le résultat ne dépend que de la représentation qu’ont les gens de la beauté féminine ? Tous les goûts ne sont-ils pas de la nature ? 
Sources
Le FigaroWikipediaWikipediaVoici