Edward Hopper… La force contemplative de l’instant…

Publié le 22 décembre 2012 par Artyficielles

Edward Hopper, Chop Suey, en 1929
Technique Huile sur toile
81x96cm
Propriétaire Collection Barney A Ebsworth

Edward Hopper… C’est un regard… un regard unique sur le Monde, les Femmes, la Vie. Une sorte de théâtre muet, qui serait issu de sa surdité partielle ?

Edward Hopper, Morning Sun, 1952. Crédits photo : © Columbus Museum of Art, Ohio

Un regard photographique vivant. J’ai le sentiment que cet homme a malgré tout aimé la Vie, malgré les attitudes courbées, écrasées même de certains des personnages représentés les yeux dans le vague, parfois perplexes, tristes, voire désenchantés, dont émane un vide existentiel.

Edward Hopper, Nighthawks, 1942, Friends of American Art Collection © Art Institute of Chicago

On sent un équilibre entre ces cadrages photographiques issus de la gravure et du cinéma, évidemment structurés et… ces couleurs impulsives, jaillissantes même qui insufflent de la vie aux postures de certains personnages presque statiques.

Room in New York
Edward Hopper, 1932
Huile sur toile 73,5 x 91,5
Lincoln, University of Nebraska, Sheldon Memorial Art Gallery

Hopper c’est la grâce incarnée, la pureté des lignes alliée à une sorte de souffle qui anime chacune des œuvres présentées dans les salles des Galeries nationales du Grand Palais jusqu’au 28 janvier 2013.

Edward Hopper, Excursion into Philosophy, 1959 © collection particulière

On aimerait effleurer ses sujets, pénétrer leurs âmes, découvrir leurs tourments qu’il tente d’alléger par la représentation de scènes de vie, calmes en apparence, mais dont on soupçonne les tourments intérieurs, jamais apaisés…

La Femme il la voit, corporellement charnue, psychologiquement tourmentée, sombre, en plein questionnement avec elle-même, en opposition avec l’Autre.. l’Homme. Là sans être là ? On s’interroge…

House on Pamet River
En 1934
Technique Aquarelle et graphite sur papier
50x63cm
Exposé à New-York (USA) au Whitney Museum of American Art

Cette tourmente pourtant s’apaise au cœur de la pureté et de la lumière des paysages, lesquels paradoxalement, vous attirent par la sérénité de leur éclairage. Certains dessinent typiquement les contours de l’Amérique profonde du début du siècle jusqu’aux années 1960 (l’artiste meurt le 15 mai 1967)… d’autres étonnamment me font penser à la lumière des plages du Nord et peut-être même de cette Normandie si chère à mon cœur… Francophile, Hopper a d’ailleurs séjourné quelques temps à Paris avant de parcourir plusieurs pays d’Europe : les Pays-Bas(Amsterdam et Haarlem), le Royaume-Uni (Londres), l’Espagne (MadridTolède), l’Allemagne (Berlin), la Slovaquie (Bratislava) et la Belgique (Bruxelles), avant de retourner s’installer définitivement à New York.

Un vrai voyage..

Un conseil « in fine » : allez-y en nocturne, l’ambiance est encore plus feutrée et vous enveloppe totalement..

Hotel Room, Edward Hopper, 1931. Huile sur toile, 152,4 x 165,7 cm.
Museo Thyssen-Bornemisza, Madrid.
© Museo Thyssen-Bornemisza, Madrid