C'est amusant que Peillon utilise les mêmes méthodes que Châtel avec les enseignants. Il envisage une timide revalorisation, mais...en début de carrière, évidemment. Là où cela ne coûte pas grand chose.
L'inconvénient, c'est que cela écrase complètement les salaires des enseignants à 10 ou 15 ans d'expérience.
Il y a un système d'évolution, lié aux inspections, qui fait que les enseignants voient leur salaire évoluer tous les trois ans au mieux en milieu de carrière et tous les cinq ans au pire.
Aucun ministre n'a jamais fait campagne là-dessus pour convaincre de jeunes naïfs de venir mettre les pieds dans le merdier qu'est devenue notre école : l'augmentation de salaire en net tourne autour de 120 euros.
Pas d'inspection pendant dix ans (les inspecteurs ne se déplacent pas toujours) , un début de carrière un peu poussif et un professeur peut ne voir son salaire augmenter que de 120 euros en 9 ans !
Les salaires sont toutefois revalorisés de l'inflation chaque année : mais il y a là un gros pipeau. L'inflation, c'est une moyenne, et elle ne tient pas du tout compte de la disparité des territoires. Dans les grandes villes prisées, à commencer par Paris, il n'y a d'enseignants que ceux qui ont convolé avec de riches conjonts, les héritiers, ou ceux dont le statut au PS leur assure une dose suffisante de copinage pour pouvoir bénéficer de logements de fonctions ou sociaux (contrairement aux idées reçues, l'investissement dans un syndicat enseignant ne rapporte plus aucun avantage, même au plus haut niveau, sauf à avoir la double appartenance avec un parti de gauche...).
Pour les autres, dans le baba...Et en plus on leur demande 5 années d'étude, désormais, pour se faire entuber 42 à 43 ans...