Au début du mois de décembre, nous vous présentions l’exposition consacrée à la collection Ecritures de Casterman, au Centre Belge de la Bande Dessinée. L’un des derniers arrivés au sein de cette collection est Sergio Salma, papa de Mademoiselle Louise, d'Animal Lecteur et de Nathalie, que nous avons rencontré. Son ouvrage est également présenté à l’exposition. On le retrouve ici dans un tout autre domaine, fait de noir et de blanc, moins humoristique, qui ne lui est cependant pas étranger : « J’ai travaillé dans la revue À suivre, dans les années 1980, où je travaillais en noir et blanc, et ici c’est un prolongement naturel. À cette époque-là j’avais déjà envie de travailler sur ce sujet, mais je ne savais pas si je voulais faire de la couleur, un grand format ou autre chose. Et quand la collection est arrivée, cette forme-là permettait de mettre des chapitres et puis le noir et blanc s’imposait avec ce sujet-là. »
Le format parfait pour cette histoire-là, il n’en fallait pas plus pour faire un excellent roman graphique, qui relate l’histoire du Bois du Cazier, au travers d’un homme, qui travaillait dans ce charbonnage, et sa famille. Une histoire qui revient sur la dureté du travail au fond des mines, et la quotidienneté lassante des journées qui passent, avec toujours les mêmes gestes. Dans cette morosité, l’acquisition d’une vespa va déclencher des événements inattendus qui changeront la vie de ce mineur et de sa famille.
Le travail est donc désormais fini, et de plutôt belle manière. Le récit est prenant, le dénouement est à la fois cruel et beau, mais pose la question de savoir ce qui est le plus acceptable. Cette première collaboration de Salma pour Ecritures se passe plutôt bien, et l’auteur a déjà plusieurs autres projets pour la collection de Casterman : « J’étais prêt à faire le sujet suivant, et ils sont venus avec un autre sujet que j’ai fait mien, qui sera un peu plus grisé et j’en parlerai dans pas longtemps. Mais le sujet que j’avais, ça je peux en parler un peu, ça parlera aussi des italiens de Belgique. Mais on ne restera pas dans les années cinquante-soixante, on survolera les soixante années. Je vais raconter l’arrivée d’un italien en Belgique et sa vie par après. » Ce sujet se voudra lui plus intemporel et universel, puisqu’il parlera dans ce cas-ci d’un Italien en Belgique, mais « c’est raconter ce qui ressemble à l’immigration dans tous les pays du monde, là où les émigrés économiques sont arrivés. »
Si Sergio Salma restera fidèle à Animal Lecteur, il retrouve ses premières amours avec le noir et blanc. Une rencontre différente avec l’auteur-dessinateur quand, en tant que jeune, on n’a jamais connu que Nathalie. Cependant cette découverte d’une autre facette de Salma est vraiment aussi surprenante que sympathique.
Un ouvrage à découvrir tant pour son aspect historique que pour son scénario original.
Sergio Salma – Marcinelle 1956
Parution : 29/08/2012
Collection : Ecritures (Casterman)
Pages : 264
Prix : 17,00 €
Plus d’infos sur le site de Casterman.
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