Idiotarod : que le meilleur perde !

Publié le 31 mai 2007 par Croquemadame
Avec leurs attentats poétiques, les flashmobs ou les sit-in nous avaient confirmé les répercutions d’un effet de masse. Ces foules éclairs, partant sans raison à l’assaut des rues, bousculaient notre quotidien et notre définition du politiquement correct. Puis le mercantile s’en est mêlé, recyclant le phénomène en Guerilla Marketing. Mais c’était sans compter sur l’Idiotarod…

Hein ?
L’Idiotarod, c’est la version urbaine et crétine d’une course mythique de l’Alaska à laquelle elle emprunte son nom. Un hommage à cette randonnée en chien de traîneau qui a lieu chaque année sur plus de 2000 km depuis 73. Seul point commun : la température avoisinant les -10°C (et oui, même à New York !) Le but est d’empêcher l’adversaire de franchir le Pont de Brooklyn. Sabotage, intimidation, pots de peinture, obstacles sur la route… Tous les coups sont permis ! En équipe de 4 dans un caddie avec un 5ème qui pousse, ils sont plus d’un millier a y avoir participé en janvier dernier.
Résultat ? Un immense chao paralysant la ville et terrorisant les passants. Pire, l’association récompense celui qui a le plus désarçonné ses concurrents ! Cette année, la palme a été ironiquement attribuée aux forces de police qui ont tenté de stoppé la course avec des chevaux, des voitures, des vélos et même des hélicoptères. Un chèque de 250 dollars leur a été envoyé.

Pourquoi ?
Depuis le film « les Idiots » de Lars Von Trier, où des sains d’esprit parodiaient des attardés mentaux pour mettre mal à l’aise la population, chacun a compris toute la portée d’une action sortant des clous. S’extirper d’une prétendue normalité et aller à l’encontre des schémas classiques, c’est avant tout défoulant. Ca permet de nous dépasser et de tester ses limites. Mais attention, c’est aussi une façon de nous interroger sur nos mœurs et nos valeurs.
Qu’avons-nous le droit de faire ? Avons-nous encore le temps ou l’endroit pour exercer notre liberté ? Comme l’ont été les flashmobs, l’Idiotarod revendique son côté futile et gratuit. La course cultive son aspect trash et adolescent, non loin du phénomène télévisuel Jackass. Une bouffée juvénile et salvatrice dans un monde devenu décidemment trop sérieux…
Par Samuel Degasne
Site officiel