Voici donc le résumé de cette année charnière, 12 mois au rythme des chroniques hebdomadaires du blog Sarkofrance, fermé le 17 juin dernier, puis de ces Chroniques Politiques.
244ème semaine de Sarkofrance: de la TVA sociale à Jeanne d'Arc, Sarkozy franchit le pas:
Dimanche 1er janvier, Nicolas Sarkozy annonce à Metz, la TVA sociale, une augmentation de trois ou quatre points d'une TVA déjà à 19,6% en contrepartie d'une réduction des cotisations patronales. Bonne année 2012 ! Le lendemain, il fait mine de s'intéresser au sort de SeaFrance, le transporteur qui met finalement la clé sous la porte. L'hebdomadaire Marianne tacle l'utilisation financière hasardeuse de fonds dédiés à la lutte contre le sida par la fondation Carla Bruni. devant des représentants du corps enseignant, Sarko lâche cette curieuse phrase: « La plus grande des inégalités ne réside pas dans les écarts de richesse ».
Le clou du spectacle est ce 600ème anniversaire de Jeanne d'Arc. Personne ne connaît la date exacte de la naissance de la Jeanne la Pucelle, mais Sarkozy avait décidé, avec son conseiller Patrick Buisson, qu'il était bon d'en faire la promotion en ce début de campagne. Le président laïc, ce 6 janvier, se recueille presque seul dans l'église du village natal de Jeanne d'Arc. Il évoque aussi Charles VI « emprisonné dans sa folie », « les voix de Jeanne », ou encore « la petite paysanne illettrée ».
245ème semAine de SArkofrAnce: SArkozy n'est plus Triple A:
A 100 jours de l'élection présidentielle, tout est possible. La violence verbale des proches de Nicolas Sarkozy contre le candidat socialiste surprend jusque dans son camp et dans la presse. Certains journalistes accrédités cachent mal leur nausée. Quand Sarkozy s'adresse à « la France solidaire », le 10 janvier, ses perroquets multiplient les arguments les plus violents contre la récente proposition de Hollande de réduire le bénéfice du quotient familial pour les plus riches: « anéantissement de la politique familiale » (Jean-François Copé), « proposition assassine » (Laurent Wauquiez), « coup de massue » (Valérie Pécresse), « homme dangereux » (Nadine Morano), « situation de guerre » (Bernard Accoyer).
Sarkozy promet bien tardivement une loi contre la précarité des fonctionnaires, davantage d'indépendance dans la nomination des procureurs, comme si tout devient possible à 100 jours d'un scrutin. Jeudi, un sondage le figure talonné par Marine Le Pen.
Mais vendredi, c'est la catastrophe. La méchante agence Standard and Poor's dégrade la France à AA+, tout en épargnant l'Allemagne et même la Belgique. Nicolas Sarkozy, l'homme aux 650 milliards de dette supplémentaires, a perdu son Triple A.
246ème semaine de Sarkofrance: Sarkozy cache mal son stress:
Lundi, il est à Madrid, pour recevoir la Toison d'Or des mains du Roi d'Espagne, la Toison d'Or, en remerciement de l'action conjointe contre l'ETA. Mais Sarkozy lâche ses nerfs contre un journaliste de Reuters qui ose lui demander une réaction sur la perte du Triple A: « pouvez-vous me poser une autre question avec les dernières informations ? » Le lendemain matin, il confie sa rage contre François Hollande: « Il est impossible qu'un homme qui se réjouit de la situation actuelle puisse susciter la confiance ! » Mardi, ses voeux au monde agricole sont troublés par 500 manifestants locaux. Les CRS chargent. Sur son estrade protégée, Sarkozy raille les écologistes en terrain conquis. Mercredi, l'échec du Grand Sommet Social ne lasse de surprendre: on attendait des « mesures fortes et rapides ». Sarkozy débloque 400 millions d'euros pris sur d'autres budgets pour renforcer la formation des chômeurs, ou étendre les exonérations de charges pour l'embauche des jeunes dans les TPE.
247ème semaine de Sarkofrance: Sarkozy, candidat ébranlé, président figurant:
Le mois de janvier s'achève, et Sarko trépigne en coulisses. Hollande a créé la surprise avec son meeting du Bourget, unanimement célébré. Dans la semaine, Sarkozy poursuit, sans conviction, sa dernière tournée des voeux. L'UMP distribue 6 millions de tracts de défense du bilan de son Monarque. Mais des confidences d'un déplacement en Guyane le weekend précédent sèment le trouble dans les rangs les plus fidèles: « En cas d'échec, j'arrête la politique. Oui, c'est une certitude » déclare Sarkozy à quelques journalistes. Séquence confession intime... Il regrette même ce qui a choqué dans son comportement. Le courage version Sarkozy consiste à nous réitérer le traditionnel « j'ai changé » tous les 5 ans...
248ème semaine de Sarkofrance: Pourquoi Sarkozy devrait annoncer sa candidature:
Dimanche soir, le Monarque a convoqué 8 chaînes de télévision pour détailler sa TVA sociale, une hausse de 1,6 point de la TVA, soit 11 milliards d'euros d'impôts supplémentaires. Pour faire bonne figure, les revenus du capital supporteront... un milliard d'euros de CSG supplémentaire. La Bourse n'a pas réagi. Sarkozy veut reprendre la main contre Hollande.
Mardi, le candidat présumé chamboule son agenda et invite précipitamment 400 parlementaires UMP au Palais. Il fallait que la France sache: Sarkozy est « motivé » et « il sait ce qu'il fait ». Il est même content de lui: « le plaisir est dans l'attente ». Jeudi, Nicolas Sarkozy se montre avec des ouvriers sur un chantier où ils ne devraient pas être à cause du froid, moins 8 degrés en dessous de zéro Celsius, à Mennecy, dans l'Essonne.
249ème semaine de Sarkofrance: Sarkozy, ou le Peuple version Fouquet's:
Lundi, Sarkozy se montre avec Angela Merkel, dans le Salon Murat de l'Elysée, 15 minutes pour les JT. Mardi, il s'affiche père des familles dans une crèche dans le Tarn. Mais il ment sur la création de 200.000 places de crèches en 5 ans. Il avait simplement augmenté le nombre d'enfants à garder par assistante maternelle. Mercredi, Nicolas Sarkozy fait adopter son programme en conseil des ministres, avec 11 milliards de TVA en plus. On s'inquiète, en Sarkofrance, de deux accélérations judiciaires. Un ancien conseiller de Nicolas Sarkozy à la mairie de Neuilly-sur-Seine passe en procès pour une affaire de détournement du 1% logement. Le fidèle Eric Woerth est mis en examen pour trafic d'influence passif dans l'affaire Bettencourt.
Au dîner annuel du crif, François Hollande va serrer la main d'un Nicolas Sarkozy surpris. Il n'est officiellement toujours pas candidat mais ne cesse de répéter en coulisses combien Hollande est un menteur.
250ème semaine de Sarkofrance: le coming out raté du candidat Sarkozy:
On ne l'attendait plus. Mais c'est fait. Le 15 février, Nicolas Sarkozy avoue: « Oui, je suis candidat ». Quelle surprise... Nous fêtons la 250ème semaine de Sarkofrance. Son slogan, « la France forte », est celui de l'ancêtre Giscard d'Estaing, lors de sa vaine campagne de réélection en 1981. Et son affiche nous le montre sur un fond de mer... grecque. Prémonitoire.
Sa grande idée du jour est de court-circuiter les corps intermédiaires. Il veut systématiser les référendums pour passer outre les blocages de la société française. Sarkozy se prend pour Napoléon III. Son premier meeting électoral se tient dans une petite salle à Annecy, l'occasion de constater la violence outrancière de ses arguments. Dans les boutiques avoisinantes, des militants UMP sont invités pour meubler.
Sarkozy accuse Hollande de mentir « matin et soir ».
251ème semaine de Sarkofrance: quand Sarkozy se prend pour la France:
Après la « représidentialisation », le voici en cure d'authenticité populaire. Nicolas Sarkozy est en campagne, mais son narcissisme l'égare toujours. De déplacements en discours, il ne cesse de s'auto-identifier à la France, qu'il veut forte et travailleuse. Quand le président des Riches s'autoproclame candidat du Peuple, le dérapage n'est pas loin. Le candidat se montre partout: Sarkozy sur le pont Mirabeau; Sarkozy qui « aime » le train; Sarkozy qui mange avec des salariés d'Alsthom à leur cantine; Sarkozy photographié par des passants près de son QG; Sarkozy dans son sobre bureau de la rue de la Convention; Sarkozy et sa playlist de chansons préférées sur Deezer; Sarkozy qui accepte l'accolade de bouchers à Rungis.
A Lille, jeudi soir, il revendiqua son triptyque baisse des charges sociales, extension de la formation professionnelle (pour les chômeurs) ou du travail forcé (pour les RSAistes), et suppression de certains « revenus extravagants ». A l'Assemblée, l'augmentation de TVA sous prétexte social est enfin adoptée (après un dernier couac), au moment où l'INSEE confirme que (1) le coût du travail dans l'industrie est identique en France et en Allemagne, et que (2) « la baisse des charges patronales n’est pas déterminante pour faire baisser le coût du travail ».
252ème semaine de Sarkofrance: Sarkozy décroche, dérape, dévie:
Nicolas Sarkozy enchaîne les déconvenues pour terminer la semaine sous les huées, à Bayonne, lors d'un déplacement que le maire du coin lui avait pourtant déconseillé. Lundi sur RTL, le candidat sortant se trompe sur le nombre d'enseignants. Sa langue a « fourché », s'empressent d'expliquer ses communicants. Lesquels assurent toujours que les fameuses courbes sondagières vont se croiser. Sarkozy pousse la mesquinerie pour tacler publiquement Valérie Trierweiler (« est-ce moi qui travaille dans le groupe de M. Bolloré ? »). Le soir, Hollande lui ravit la vedette en annonçant un nouvel impôt exceptionnel de 75% sur les revenus supérieurs à un million d'euros annuels. Sarko est en rage. Son discours sur l'Education fait choux blanc. On lui rappelle son bilan: 15.000 postes de profs supprimés chaque année, une réduction des horaires et des programmes, la quasi-disparition des RASED, l'échec de la réforme de la mastérisation des professeurs, ou l'aggravation de la violence scolaire.
Sarko trébuche. « Monsieur Hollande veut moins de riches en France. Moi je veux moins de pauvres ». Depuis 2007, le nombre de pauvres a cru de 500.000 en France. Il file au pays basque. Devant une nuée de journalistes... il s'engueule avec un couple d'agriculteurs à Itxassou. Une scène insensée... Puis, quelques instants plus tard, à Bayonne, il arrive sous les huées et une pluie de mini-bulletins de vote indépendantistes. Il perd son sang froid, et accuse Hollande de vouloir épurer la fonction publique.
253ème semaine de Sarkofrance: Sarkozy est un homme politique périssable:
Le candidat sortant est à Nice en meeting. Il se félicite trop vite d'avoir sauvé la Grèce, laquelle vient de boucler son énième plan de sauvetage. « Aujourd'hui le problème est réglé ». Les sondages s'obstinent à être mauvais. Mardi soir à la télévision, il propose une imposition minimum sur les bénéfices des grandes entreprises. Il avance une recette de 3 milliards mais peine à donner des détails. Il navigue à vue. En coulisses, son épouse Carla s'agace de ces Pinocchio de journalistes. Jeudi, le candidat sortant créé la surprise en annonçant son retrait de la vie politique le 7 mai au matin en cas d'échec à la présidentielle.
Il lance ainsi un référendum contre sa personne.
254ème semaine de Sarkofrance: le référendum anti-Sarkozy peut-il commencer ?
« Le meilleur tremplin de Sarkozy, c'est son bilan » lance, sans rire, Valérie Pécresse. On nous promet un gigantesque meeting à Villepinte pour lancer la campagne. Le chômage s'aggrave toujours, et surtout chez les seniors. Le déficit budgétaire est abyssal. La dette publique franchit les 1.700 milliards d'euros. Sarkozy entame sa croisade anti-médias. Sur TF1, il accuse Laurence Ferrari de porte-parole de Kadhafi. Chez Canal+, il croque avec gourmandise les animateurs du Grand Journal. Mardi, il propose d'imposer les exilés fiscaux sur leurs revenus mondiaux et menace de sortir de l'espace Shenghen. Le WallStreet Journal s'interroga sur « Nicolas Le Pen ». Des CRS accueillent au gaz lacrymogène les quelque 200 ouvriers venus spécialement de Lorraine.
255ème semaine de Sarkofrance: comment Sarkozy a utilisé le drame de Toulouse:
Dimanche soir, le candidat sortant se vautre sur M6 dans l'émission Capital. Sa prestation face au journaliste Thomas Sotto est pitoyable. Il est accablé par une succession de reportages sur la précarité. Quelques heures avant,Jean-Luc Mélenchon réussit sa démonstration de force avec 120.000 participants à la place de la Bastille. La comparaison avec l'échec du meeting de Villepinte de Sarkozy, le même dimanche, est effroyable.
Lundi, à 8 heures, la campagne est stoppée net. Un fou venait d'exécuter quatre personnes, dont trois enfants, dans une école juive à Toulouse. Sarkozy reprend son costume de président, il se montre partout et tout le temps: six interventions en 24 heures: Sarkozy à l'Elysée, Sarkozy à Toulouse, Sarkozy avec des collégiens, Sarkozy avec des militaires. Mercredi, émotion à l'enterrement des précédentes victimes militaires. Le tueur est localisé à Toulouse dès 3 heures du matin. Il s'appelle Mohamed Merah, 23 ans. Il est tué le lendemain lors d'un assaut final. Le show est continu, sur toutes les chaînes et radios d'information. Sarkozy promet évidemment une nouvelle loi antiterroriste.
Fallait-il rappeler qu'en deux ans, les effectifs de la DCRI ont été réduits de 12% ? En 5 ans, les forces de l'ordre ont perdu 12.000 postes.
256ème semaine de Sarkofrance: Sarkozy avait oublié le chômage:
Plus qu'un mois avant le premier tour. On se pose toujours la même question: où est donc le programme du candidat sortant ? Sarko fait mine de ne pas comprendre: « Mon programme est parfaitement chiffré : moins de 3% de déficit en 2013, 0% de déficit en 2016. C’est 110 milliards d’effort, 70 par la réduction de dépenses, 40 par l’augmentation des recettes ». Qui paiera les 70 milliards d'euros d'économies ?
Vendredi, 17 islamistes supposés sont arrêtés. Sarkozy prolonge la séquence sécuritaire. L'INSEE confirme la croissance économique de l'an passé et un déficit moins gros que prévu (5,2% du PIB) . Sarkozy exulte en aparté: « Je vais gagner ! Ce sont tous des nuls ! ». Il oublie le chômage, quelque 4,5 millions d'inscrits à Pôle Emploi.
Samedi, il publie son « patrimoine de sortie », une obligation de fin de mandat: malgré la crise, il a réussi à l'augmenter son patrimoine (2,8 millions d'euros), Et l'essentiel de sa fortune, un contrat d'assurance-vie,a été transféré de la Société Générale vers la filiale française d'une banque étrangère, la HSBC.
257ème semaine de Sarkofrance: la campagne se durcit, Sarkozy est surpris:
Sarkozy bénéficie toujours d'une petite avance sondagière de premier tour mais Hollande creuse l'écart au second. Lundi, il est en Lorraine, terre de Florange. Il attaque les syndicats. Mardi et mercredi, il est à la Réunion, une visite expresse, un meeting en plein air. Il est sifflé à l'aéroport. Accusé de cacher son programme, il invite, jeudi, 400 journalistes pour présenter ses propositions. Le bide absolu. La seule annonce nouvelle est le versement des retraites le 1er du mois (au lieu du 8)... Fichtre... Vendredi, même Jean-Michel Aphatie le questionne sur les soupçons de financement occulte de sa campagne de 2007 par les époux Bettencourt. Sarkozy est outré.
258ème semaine de Sarkofrance: Sarkozy, assiégé par la réalité:
Le 8 avril, le candidat sortant trône en couverture du Journal du Dimanche: je sens la vague monter, déclare-t-il. Comme un coup du sort, sa cote sondagière s'effondre soudainement quelques jours plus tard. Il en appelle à la « majorité silencieuse ». Il se met à hurler contre François Hollande, et nous promet la faillite de la France « en deux jours » si son rival l'emporte. Sarkozy ne saisit plus la réalité. Sa campagne « n'imprime pas ». A force de recul pour cause de re-présidentialisation depuis 2 ans, a-t-il perdu tout contact avec le terrain ? En meeting, il s'invente un déplacement à Fukushima. Dans sa lettre aux Français, il promet un gel des hausses d'impôts pour les classes moyennes alors qu'il vient de faire voter quelque 45 milliards d'euros d'impôts supplémentaires pour 2012-2016.
Quand il se déplace en province, les quartiers sont toujours bouclés, les participants invités sur cartons. Sarkozy semble assiégé par la réalité. Jeudi, sur France 2, il cache mal sa hargne d'être invité avec 10 autres candidats.
259ème semaine de Sarkofrance: Sarkozy, enfin jugé:
Dernière semaine avant le premier tour de l'élection présidentielle, Sarkozy affiche encore sa détermination. Le soir, il rentre vite dormir chez Carla, Villa Montmorency à Paris. Il s'épargne. « Peuple de France, entend mon appel » crie-t-il place de la Concorde, dimanche devant 30.000 participants. Le matin, les époux Balkany l'avaient invité à l'hôtel Crillon pour un brunch de millionnaire. Toute la semaine, il cherche cette France silencieuse. La seule « France forte » qu'il trouve disponible pour des meetings en plein après-midi et en pleine semaine sont des très jeunes et des très vieux. « S'il y a bien un chef d'Etat qui n'a pas frayé avec Kadhafi, c'est bien moi ! » Mardi, le candidat sortant est en difficulté sur France Inter. Aux caméras de CANAL+, il concède que la campagne est « dure ». Jeudi, il est en rage contre les médias: « On va leur montrer qui sont les Français !! »
260ème semaine de Sarkofrance: pour Sarkozy, sa fin justifie des moyens:
Le choc est venu, dimanche soir. Les courbes ne s'étaient pas croisées. Nicolas Sarkozy est second au palmarès de son premier tour, à 600.000 voix de François Hollande. Marine Le Pen frôle les 20%, avec plus de 6 millions de suffrages. François Bayrou est bon dernier, et Jean-Luc Mélenchon a tout de même créé la surprise, avec 11% des suffrages. Les commentateurs se lamentent d'une campagne démotivante, la participation est au contraire exceptionnelle, à plus de 80%.
Lundi matin, Nicolas Sarkozy a la gueule de bois.
261ème semaine de Sarkofrance: alors, c'est la fin. Ou pas?
C'est la dernière chronique de la dernière semaine du dernier quinquennat de Nicolas Sarkozy. Le 1er mai, le Monarque tient meeting place du Trocadéro, chez les Riches de Paris, une fête pour le « vrai travail ». Le 2 mai, débat de l'entre-deux tours, il est sûr de son ascendant sur Hollande. Il nous promet de « l'exploser » en plein vol et en plein débat. Mais c'est l'inverse qui se produit. Hollande sèche, explose, fige et tétannise un Sarkozy qui semble ne plus y croire. « Vous êtes un petit calomniateur en disant cela ! ».
Son agressivité ne porte pas. Elle est contreproductive. François Bayrou rejoint le référendum anti-Sarkozy. Le Monarque est désarçonné. Son dernier meeting est à Toulouse. Il fait peur avec la Grèce, l'Espagne, le drapeau rouge, et l'immigré. Encore.
Au soir du 6 mai, le résultat tombe, sans appel. Quelque 1,3 million de voix le séparent de François Hollande. Ensemble, tout n'avait pas été possible. Il faillit réussir sa sortie. Il calme l'assistance de cette salle de la Mutualité, remplie de fans en larmes, souvent très jeunes. Il annonce que sa place dans la vie politique serait différente. Il reconnait le résultat du vote, et donc sa défaite.
C'est une délivrance.
La France d'après commence aujourd'hui (7 mai 2012)
Il faudra se souvenir de cette période. Une période où un homme sans conviction sauf celles qui servaient sa propre survie politique, a gouverné la France. Nicolas Sarkozy a détruit son camp de l'intérieur. Il a mis 10 ans à gagner contre son camp, 5 ans pour abîmer la France. Nicolas Sarkozy n'est plus, il faudra qu'il ne soit plus, qu'il disparaisse.
(...) Nicolas Sarkozy avait perdu, mais rien n'était gagné.
Il faudra défendre François Hollande, l'empêcher de dériver, l'obliger à écouter. Il a promis d'être normal. Le candidat socialiste a été sous-estimé par tout le monde. Par son camp, par ses adversaires. La présidence normale doit s'incarner, et être soutenue. La Vème République est un sale régime qu'il faudra bien un jour démocratiser.
Il faudra aussi rester vigilant. Il faudra soutenir François Bayrou et son énième tentative centriste. Il faudra voter Front de Gauche, parce que la gauche doit être populaire. Il faudra aider celles et ceux qui à droite, auront à coeur de reconstruire une droite républicaine qui a le coeur républicain suffisamment arrimé pour éviter les excès xénophobes de ces derniers jours.
(...)
262ème semaine politique: la France contre la gauche ?
Il s'est mis en retrait. La France d'après a commencé, et sans lui. Nicolas Sarkozy a davantage perdu que la gauche n'a gagné. Dimanche 6 mai 2012, François Hollande a été élu président de la République, clôturant 5 années d'agitation immobile et 10 années de gouvernance à droite.
Cette première semaine de la France d'après est tout en flottements et incertitudes. Sarkozy n'est plus président, Hollande ne l'est pas encore. Sarkozy confie ses adieux. Mais sont-ils sincères ? Ailleurs à droite, on attaque encore la gauche comme s'il s'agit de l'anti-France. « Ensemble, choisissons la France » est le slogan retenu par Copé pour les législatives. Nadine Morano dénonce la présence de drapeaux étrangers à la Bastille au soir du 6 mai.
La saison 2 de Sarkofrance ne fait que débuter.
263ème semaine politique: passations, critiques et trahisons:
L'image est forte. Le couple Sarkozy descend le perron de l'Elysée pour la dernière fois. C'est fini. L'investiture de Hollande est sobre, trop sobre pour les sarkozystes. Le gouvernement constitué dès mercredi est classique et diverse, féminin et complet. Les anciens sarkozystes exigent du nouveau pouvoir davantage d'éthique et de responsabilité que leur ancien Monarque n'en avait ces 5 dernières années. A peine nommés, les différents ministres sont interpelés. Les ouvrières de Lejaby se rappellent au bon souvenir de quelques promesses non tenues du précédent Monarque. Manuel Vall (Intérieur) doit rassurer policiers et gendarmes épuisés par l'inefficace politique du chiffre et la diminution de leurs moyens et effectifs. Vincent Peillon (Education) a une difficile rentrée scolaire à préparer, moins d'enseignants et davantage d'élèves.
264ème semaine politique: la Sarkofrance n'est pas morte:
En trois réunions internationales (Une réunion du G8, vendredi et samedi dernier; un sommet de l'OTAN à Munich; un mini-sommet informel à Bruxelles mercredi), François Hollande parvient à fixer l'agenda européen sur la croissance et les euro-bonds. Et à convaincre l'administration Obama que la sortie des forces françaises combattantes dès la fin de l'année n'était pas un drame. La presse internationale loue l'aisance, la convivialité, la franchise et la fermeté du nouveau président français.
En France, la riposte UMPiste s'attaque aux personnes, quelques ministres dont Christiane Taubira, en firent les frais. Les attaques sont ignobles.
Sarkozy se repose à Marrakech, dans un ryad prêté par le roi.
265ème semaine politique: Hollande répare, Hollande remplace:
Hollande fait expulser l'ambassadrice de Syrie. Il reçoit Poutine de passage à Paris, l'entretien est tendu, leur conférence de presse glaciale. La France boycotte aussi les matches de l'Euro de football en Ukraine. Jean-Marc Ayrault précise le prochain plafonnement des rémunérations des patrons d'entreprises publiques. Manuel Valls (Intérieur) limoge le trio (sarkozyste) de tête de la police française: Frédéric Péchenard (DGPN), Bernard Squarcini (DCRI) et le préfet Michel Gaudin. Ce dernier se recycle aussitôt au cabinet du consultant Sarkozy. Avec Marisol Touraine (Santé), Valls abroge la circulaire Guéant sur les étudiants étrangers. Vincent Peillon décide de publier 17 rapports tenus secrets par son prédécesseur Luc Chatel, et embauche 1000 renforts d'urgence pour la rentrée.
A Florange, Arcelor-Mittal confirme ce que l'on savait: Sarkozy avait menti pendant la campagne. Le site restera fermé au moins pour 6 mois.
266ème semaine politique: Hollande "normalise" sur fond de crise:
Dimanche, les Français votent à nouveau, la gauche arrive en tête. Déception pour Jean-Luc Mélenchon, épuisé, qui perd sa qualification à Hénin-Beaumont. Jean-Marc Ayrault a multiplié les déplacements. François Hollande reste hors de la mêlée. Le comportement normal du président normal n'en finit plus d'agacer la droite. Ce devait être la catastrophe, l'exode des riches vers la Suisse ou la Belgique et la faillite de l'Etat en « deux » jours. « Vous voulez la gauche, vous aurez la crise comme en Espagne » nous promettait Nicolas Sarkozy. Finalement, le moral des Français s'est brutalement redressé. Pourtant, la situation reste grave sur tous les fronts. Il y a l'Espagne à sauver, l'obstination de Mme Merkel à reporter le soutien à la croissance qui inquiète même The Economist. En France, Hollande avance à 60 ans l'âge de départ à la retraite pleine pour ceux qui ont commencé à travailler entre 18 et 20 ans.
267ème semaine politique: la difficile désintoxication de Sarkofrance:
Dernier mardi avant le second tour législatif, la compagne de François Hollande lâche un tweet de soutien à Olivier Falorni, rival dissident de Ségolène Royal à la Rochelle. Ce tweetgate efface tout le reste: la centaine de blessés à Tunis, les manifestations monstres en Russie; les enfants kidnappés par l'armée syrienne pour servir de boucliers humains; la dégradation des taux d'emprunt espagnol et italien ou l'annonce d'un plan d'aide de 100 milliards d'euros aux banques espagnoles.
Le troisième tour du combat antisarkozyste s'achève dimanche dernier, le 17 juin, par une écrasante victoire de la gauche - et du PS - aux élections législatives. La droite est sonnée. L'abstention est forte. Des commentateurs et autres experts ès sondages détaillent les sous-groupes sociologiques qui ne s'étaient pas déplacés aux urnes. On jase beaucoup sur l'échec de Ségolène Royal, défaite par le traître Falorni. Sur le papier, le président Hollande avait tous les pouvoirs que le régime actuel pouvait lui conférer pour gouverner.
Sur le papier seulement.
268ème semaine politique: critiques et mauvaise foi contre Hollande:
Hollande croit marquer un joli point, en fin de semaine, lors d'un sommet européen quasi-nocturne, 120 milliards d'euros de relance négociée auprès de Mme Merkel. Reste à les faire valider par les autres dirigeants européens, dans 15 jours. A la gauche de la gauche, certains protestent. 120 milliards d'euros, c'est trop peu, trop tard.
La presse, et pas seulement de droite, se livre au grand jeu des rumeurs, fondées ou pas: le Figaro croit savoir qu'il y aura des coupes drastiques dans la fonction publique; les Echos que le SMIC n'augmentera que de 2%. Hollande file à l'étranger, un premier G20 au Mexique, puis le sommet Rio+20, et enfin un voyage à Rome. Le nouveau gouvernement compte 38 ministres, avec une paeité exemplaire. Les écologistes râlent que le ministère de l'environnement soit confié à Delphine Batho. En Guyane, SHELL est finalement autorisée à forer tranquille, au grand dam des ONG locales.
269ème semaine politique: Hollande à l'offensive, l'UMP cherche ses valeurs:
Il n'a pas fallu attendre longtemps. La majorité se dispute déjà. La tâche est rude. La droite couine avant les décisions. La classe médiatique se jette sur la moindre anicroche. Le gouvernement se met en séminaire. Il manque 7 milliards dans les caisses pour finir l'année. Hollande obtient le soutien de l'Italien Monti et de l'Espagnol Rajoy pour son plan de relance, et une recapitalisation directe des banques européennes par le MES.
A l'UMP, les candidats Fillon et Copé rassemblent leurs troupes et leurs chamailleries pour la présidence du parti. Michel Sapin, ministre du Travail, confirme le trop maigre coup de pouce au SMIC, 0,6% au 1er juillet, en sus de l'inflation.
Le président Hollande applique le programme du candidat Hollande.
270ème semaine politique: la rigueur se dévoile, la critique aussi:
Le mot est tabou. Deux mois après l'élection de François Hollande à la Présidence de la République, la rigueur se dévoile. L'INSEE promet de sombres perspectives de croissance pour 2013. Le gouvernement Ayrault ajuste les siennes. La Cour des Comptes livre son audit: dette publique à 86% du PIB, 102 milliards d'euros de déficit budgétaire; déficit des échanges extérieurs record de 73 milliards, hausse record des prélèvements obligatoires (+1,4 point de PIB, 23 milliards d'euros dont 14 milliards de cotisations et impôts nouveaux). En d'autres termes, le matraquage fiscal tant craint par les sarkozystes a bien eu lieu... mais l'an dernier. Ayrault fait son discours de politique générale. Jeunesse, sécurité, solidarité... et rigueur. Dès le lendemain, une première salve fiscale et budgétaire assurait 7,2 milliards d'euros de recettes nouvelles. Les critiques, à gauche, se font entendre.
271ème semaine politique: la fin de l'euro contre l'urgence sociale:
Pour cette semaine de 14 juillet, PSA annonce un gigantesque plan social qui efface le bénéfice médiatique de la Conférence éponyme qui se tient trois jours avant. La mandature s'ouvre sur un Grenelle sociale qui fixe l'agenda des mois à venir: financement de la protection sociale, conditions de travail, égalité homme/femme, réforme des retraites, indexation du SMIC, rémunération des patrons, etc. L'agenda est riche, mais l'UMP de Jean-François Copé ose dénoncer le temps perdu.
A Bruxelles, les dirigeants européens valident le plan de relance de 120 milliards d'euros contre le maintien du TSCG. Cette dernière décision fait hurler les opposants de gauche à François Hollande. La France emprunte à taux négatifs. Les Cassandre sarkozystes qui prédisaient la faillite du pays quelques semaines après la victoire de la gauche en sont pour leur frais.
272ème semaine politique: la gauche vote, la droite enrage:
Les choses sérieuses commencent. L'Assemblée vote à nouveau et enfin. La gauche s'attaque aux derniers vestiges du sarkozysme fiscal. L'UMP peine à renouveler ses repères. Un UMPiste dénommé Marc Le Fur traite la ministre Fleur Pellerin de pot de fleur, pendant que ses collègues UMP sifflent la robe portée par la ministre Cécile Duflot. L'Assemblée adopte le plan d'économies et d'impôts de 7 milliards d'euros. Exit la subvention sarkozyenne aux heures supplémentaires ou l'augmentation de la TVA en octobre prochain. L'ISF est augmenté de 2 milliards d'euros.
En coulisses, les ministres négocient avec Bercy leur budget de l'an prochain avec difficulté. Seuls la Justice, l'Education et la Sécurité seront épargnées.
273ème semaine politique: Si Hollande était Sarkozy, il serait déjà en vacances:
Lundi, François Hollande rend hommage aux 13.000 victimes de la rafle du Vel d'hiv du 16 juillet 1942. La zone euro tremble encore. L'Espagne emprunte à des taux inédits. Moody's menace même le Triple A allemand. La BCE prépare un énième plan de sauvetage de l'euro. En France, Arnaud Montebourg annonce un plan pour l'automobile, pour favoriser l'acquisition de voitures électriques ou hybrides (4 à 7.000 euros de primes) et des facilités de trésorerie pour la sous-traitance. Toutes les grandes entreprises du pays semblent avoir attendu la victoire politique de François Hollande pour annoncer leurs plans sociaux. Alcatel suit PSA. Les statistiques du chômage de juin, publiées mercredi, sont désastreuses. L'héritage est lourd à payer.
Plus discret, une entreprise française se fait choper dans la répression inouïe qui frappe la population syrienne. QOSMOS fabrique une technologie de surveillance informatique. En Syrie comme en Libye, Big Brother est un peu français.
274ème semaine politique: Et Hollande partit en vacances en train:
François Hollande travaille sur le front de l'euro. De réunions en entretiens, il consulte et discute. Manuel Valls, lui, est pris dans une mauvaise polémique: un demi-paragraphe lors d'une session au Sénat, en réponse à une question sur le démantèlement de camps illégaux de gens du voyage, et voici ses propos comparés au funeste discours de Grenoble de Nicolas Sarkozy le 30 juillet 2010. Puis Hollande part en vacances, en train. Cela n'est que symbolique, mais nous change des villas de milliardaire de l'ancien Monarque.
275ème semaine politique: Au secours, Sarko revient !
Il attend que François Hollande parte en vacances à Brégançon pour sortir de sa réserve. Depuis son palais du Cap Nègre, Nicolas Sarkozy se fend d'un communiqué réclamant des mesures urgentes, sans les préciser, pour ... la Syrie où la guerre fait rage. L'ensemble du clan est mobilisé pour cette pitoyable manoeuvre. On sourit.
Le plus grave est ailleurs. Le Conseil Constitutionnel valide la prétendue règle d'or. Le débat "austérité versus relance" repart. Les expulsions de Roms se poursuivent, comme tout au long de l'année. C'est un triste feuilleton qui déchire à gauche.
276ème semaine politique: les Roms s'invitent pour les 100 jours de Hollande:
Plus que la guerre en Syrie, les démantèlements de quelques camps de Roms et une nuit d'émeutes dans un quartier d'Amiens rappellent un autre été, celui de 2010. Dans la ville picarde, une quinzaine de CRS sont blessés, des équipements collectifs brulés et détruits. Les effectifs de police, d'enseignants et de travailleurs sociaux, comme ailleurs, ont été réduits depuis 2007. Valls part sur place. A droite, on rie jaune. A propos des Roms, « Vous voyez, Hollande fait comme Sarko ». Pourtant, ni Valls ni Hollande n'ont décrété de chasse aux Roms comme Sarkozy deux ans avant. Il n'y a nulle course aux chiffres, nulle circulaire ciblée.
277ème semaine politique: "Nous sommes en état de guerre":
François Hollande rentre de vacances. On lui promet une rentrée ratée d'avance. Il rencontre Angela Merkel. Et déclare que la Grèce doit encore faire des efforts. En France, c'est la phrase de trop pour quelques anciens soutiens. En Italie, le président du Conseil Mario Monti n'hésite pas sur les termes: «nous sommes en état de guerre contre l'évasion fiscale». Le premier ministre Ayrault reçoit des représentants de Romeurope, pour panser les plaies et corriger les malentendus. Il décrète la levée des interdictions et taxations de travail qui frappe la communauté Rom. L'association salue le changement de ton. Mais les critiques de la gauche morale demeurent virulentes.
La cote de François Hollande plonge dans les sondages. Jean-Luc Mélenchon, sans surprise, fait sa rentrée sur son dos. Il l'accuse d'avoir briser l'élan révolutionnaire du printemps. A Nice, l'Association des Amis de Sarkozy se réunit pour la première fois.
278ème semaine politique: la rentrée prévisible de François Hollande:
Nous sommes le 1er septembre. Passe-t-il à la vitesse supérieure ? La France médiatique reste en sevrage accéléré. Il faut se déshabituer de l'ancienne agitation immobile de Nicolas Sarkozy. Hollande et Ayrault avancent la session parlementaire de 15 jours. Les mauvaises nouvelles s'accumulent sur le front économique... et ailleurs.
A Paris, les écologistes s'agacent des déclarations pro-nucléaires d'Arnaud Montebourg. François Hollande joue un coup contre la Syrie. La France ne reconnaît plus le gouvernement de Bachar el Assad. Elle est le premier pays à le faire. Son ministre de l'Economie surprend aussi tout le monde en annonçant une baisse des prix de l'essence. La rentrée scolaire approche avec un maigre millier de professeurs en renfort.
279ème semaine politique: Sarko revient, puisque la gauche est impatiente:
Le Hollande-Bashing est vigoureux. Le candidat Hollande n'avait pas promis la lune en 100 jours. Il n'avait pas non plus promis de détricoter l'intégralité du quinquennat Sarkozy. Tout cela, nous le savions, mais une partie de la gauche le lui reproche quand même. Hollande normalise l'activité politique, mais les médias de l'Ancien Régime sont encore Sarko-dépendants de l'agitation permanente. Le jeu de la rumeur - en ces temps de préparation de la loi de finances 2013 - est aussi fort développé. Ainsi les Echos, puis le Figaro s'amusent à détailler combien le gouvernement détricote en cachette le projet de taxation à 75%. Autre rumeur, la CSG pourrait être augmentée. On a trente ou quarante milliards à trouver. La « douloureuse » est pour bientôt.
Et si Sarko était encore là ? On regrette le Fouquet's, le bouclier fiscal, la TVA sociale, le nucléaire en Libye, l'espionnage en Syrie, le copinage en Françafrique, l'immobilisme économique, les 600 milliards d'euros de dettes, le chantage emploi/salaire, et plein d'autres choses encore.
L'INSEE comptabilise 444.000 pauvres de plus sur les trois premières années du Sarkozysme.
280ème semaine politique: Pourquoi faudrait-il défendre Hollande ?
A Aulnay, une usine fermera, et d'autres établissements PSA également. Huit mille salariés concernés. Un rapport d'expert est tombé. Mais on en sait un peu plus sur la curieuse stratégie du groupe automobile ces dernières années. On titre sur le renoncement supposé du président actuel. En juillet, Hollande refusait le plan PSA, Montebourg s'indignait. En septembre, les deux se taisent... ou pas. Car l'affaire ne fait que débuter. L'expert nommé par le gouvernement a rendu son rapport qui ressemble à un réquisitoire contre la direction. La négociation commence.
Un milliardaire a raté sa semaine. Sa demande de nationalité belge passe mal. Elle sera d'ailleurs retoquée en fin d'année. Bernard Arnault se défend de tout exil fiscal. Dimanche soir, François Hollande a ouvert la douche. Très froide, la douche. Avait-il besoin de choquer pour se donner du temps ? 30 milliards d'euros de rigueur promise pour l'an prochain, en direct sur TF1. Et de la vraie rigueur, pas la fausse mise en scène surjouée de l'ancien monarque. « Je sais où je vais » a-t-il expliqué. « Où ça ? Où ça ? » s'inquiétaient quelques éditocrates médusés par l'annonce. Le lendemain, la ministre de la Culture achève quelques projets symboliques sarkozyens. Mardi, l'Assemblée rentre enfin. Les députés votent les contrats d'avenir.
281ème semaine politique: Hollande peut-il réussir contre les caricatures ?
La Fabrique de l'Opinion n'a aucun problème de production, de clients, ni de fournisseurs. Elle marche à plein régime. Elle prospère sur n'importe quel sujet, n'importe quel prétexte. Cette semaine fut exemplaire. Les abus budgétaires des agences de l'Etat (1.200 établissements, un budget et des effectifs en constante hausse depuis 5 ans), des révélations sur le potentiel cancérigène du maïs Monsanto, la réforme de la Justice ou l'amélioration des droits des femmes, tous ces sujets furent un à un balayés par un emballement médiatique et caricatural sur des manifestations islamistes. Samedi, quelque 200 barbus débarquent à l'improviste place de la Concorde, et c'est l'émoi. Charlie Hebdo publie de nouvelles caricatures brocardant les islamistes (soit !), l'islam (aïe!) et Mahomet (??). Quelques heures plus tard, le gouvernement envoie un car de CRS protéger les locaux de ces ex-gauchistes. Le quotidien Le Monde consacre sa une à Marine Le Pen.
Edwy Plenel, dans Mediapart, livre une charge incroyablement violente contre le plus populaire des ministres de François Hollande, Manuel Valls. Tout y est, tout y passe. Valls, qui vient de renoncer à imposer les récépissés pour les contrôles d'identité de la police, incarnerait la trahison des promesses Hollandaises. Christiane Taubira, sa collègue de la justice, recadre les caricatures propagées à droite sur ses idées, sa réforme et sa propre personne: la récidive ne se combat pas avec le tout-carcéral prôné par l'ancien Monarque et ses sbires. Vincent Peillon (Education) débloque 40.000 recrutements dès 2013. Cécile Duflot (Logement) obtient 50 millions d'euros supplémentaires pour financer l'hébergement d'urgence. Et Fleur Pellerin (Numérique) promet le très-haut-débit pour tous plutôt que prévu.
282ème semaine politique: l'addition, c'est maintenant !
Un quotidien du soir nous prévient dès lundi: la semaine serait noire, encombrée d'annonces désagréables pour l'équipe Hollande: plans sociaux ou fermetures de sites, statistiques du chômage, remous politiques et présentation du plan de rigueur. Lundi, Hollande est à New-York, à l'Assemblée générale de l'ONU. Il prononce son premier discours depuis l'élection, pour la reconnaissance d'un gouvernement provisoire en Syrie, et une intervention militaire africaine au Mali.
A Paris, le microcosme se délecte de la décision d'Europe Ecologie Les Verts de refuser le traité budgétaire européen. Cécile Duflot préfère défendre sa loi sur le Logement, dont l'examen débute à l'Assemblée. On y entend des députés-maires de communes bourgeoises réclamer que les lits d'hôpitaux ou de prisons soient comptabilisés dans les 25% de logements sociaux désormais requis.
Hollande nous présente une sacrée addition, 37 milliards d'euros d'efforts identifiés pour améliorer les comptes ! Le quotidien économique les Echos évoque un « choc fiscal historique pour les plus riches ». Le Gotha, par tous les moyens, cherche à protéger ses ghettos.
Dans le plan Hollande/Ayrault, les grandes entreprises supporteront 10 milliards d'impôts, les ménages aisés 10 milliards également, et la dépense publique à 10 milliards.
283ème semaine politique: pourquoi il est difficile de défendre Hollande:
Tout devient prétexte à de l'échauffement. La France médiatique oublie encore le conflit syrien. Elle s'amuse avec des Pigeons. Quelques entrepreneurs pour la plupart issus du Web lancent dimanche un appel, avec page Facebook et site Web, pour fustiger un minuscule relèvement des cotisations sociales pour les auto-entrepreneurs, rapidement qualifié « d'assassinat » et la taxation des plus-values de cession d'actions au barème de l'impôt sur le revenu. Quelle horreur ! Ce n'est plus un assassinat mais un génocide ! Le Medef, débordé et tardif, évoque un racisme anti-entreprise.A gauche, on hurle contre ce renoncement qui, sur le fond, ne change pas grand chose.
Les mots n'ont plus de sens.
284ème semaine politique: Pourquoi Cahuzac est notre adversaire:
International, sécurité et éducation. Trois terrains où l'équipe Hollande réussit à convaincre. Mais sur la fiscalité ou le budget, la grogne est là, vraiment là. Et l'on devine l'influence du ministre délégué au budget. Jérôme Cahuzac a maintenu en poste le très sarkozyste directeur du Trésor, pour mieux jouer les pères-la-rigueur avec tous les ministres. Pire, la loi de finances révèle des insuffisances symboliques qu'il faudra expliquer, comme le trop faible rabot annoncé des niches fiscales, ou l'insuffisant toilettage du barème de l'ISF.
François Hollande s'est envolé en Afrique, au Sénégal. Il aprononcé « l'autre discours de Dakar », celui que l'on attendait. Il évoque les fautes du colonialisme, un antisarkozysme diplomatique bienvenue. Nicolas Sarkozy, lui, fait sa rentrée, devant un parterre de banquiers et de chefs d'entreprises, invités par une banque brésilienne.
285ème semaine politique: pourquoi le Hollandisme ne fait que débuter:
L'examen du projet de loi de finances 2013 débute enfin. Le gouvernement bataille avec ses propres troupes. Il n'aime pas la taxation des oeuvres d'art au-delà de 50.000 euros de valeur via l'ISF ou l'écrêtement des taxes bénéficiant au CNC. Mais ce projet contient les premières mesures essentielles d'un rééquilibrage de la fiscalité aux détriments des plus riches: durcissement du quotient familial (pour 2,5% des foyers), nouvelle tranche d'impôt sur le revenu (45%), taxation exceptionnelle des 1.500 foyers les plus aisés (210 millions d'euros), taxation des dividendes supérieurs à 1000 euros (2 milliards d'euros!).
Hollande officialise enfin une vérité historique et dramatique, le massacre du 17 octobre 1961. Le ministre de l'intérieur agace encore la gauche impeccable même s'il assouplit les règles de naturalisation et soutient la création d'un congé parental pour les policiers gays et lesbiens.
286ème semaine politique: pourquoi Hollande doit rendre sa présidence compétitive:
Cette majorité présidentielle ne sait décidément pas gérer sa communication. Le premier ministre commet la bourde, mercredi, de confirmer une décision du Conseil constitutionnel qui n'avait pas encore été officialisée, l'annulation, pour vice de procédure, de la loi Duflot sur le Logement Social. Il y a aussi cette curieuse polémique sur le fameux rapport Gallois que personne n'a lu mais que tout le monde commente. Et le volet fiscal du projet de loi de finances fait hurler à gauche (trop de concessions, pas assez de gauchitude), et à droite (un véritable drame fiscal, à en croire les partisans du Président des Riches).
Heureusement, il y a d'autres bonnes nouvelles. Le remboursement intégral de l'IVG est enfin voté, le plafonnement des salaires des dirigeants d'entreprises publiques étendu aux filiales, le tarif des visas pour les immigrés réduit de 110 euros à 50 euros. Un congé d'accueil d'enfants, extension naturelle du congé de paternité, est aussi voté. Le gouvernement sauve la banque de PSA, en apportant une garantie publique aux quelques 7 milliards de prêts automobiles de l'établissement et obtient un administrateur au Conseil de surveillance du groupe privé.
288ème semaine politique: Pourquoi Hollande déçoit en vain:
Trois personnalités marquent cette première demi-bougie d'un mandat qui sera cauchemardesque. A en écouter certains, Aurore Martin serait une nouvelle Jeanne d'Arc, livrée par de sombres traîtres français pour être pénalement brûlée par nos voisins espagnols. En fait, cette militante de la cause basque, recherchée pour s'être publiquement exprimée en Espagne lors de meetings interdits d'une organisation interdite, avait perdu tous ses recours judiciaires. Extradée en Espagne, elle sera libérée juste avant Noël.
André 23 est cet archevêque du Moyen Âge qui sévit encore en ce 21ème siècle. Il lance un violente salve contre le mariage civil des homosexuels, une « supercherie » comme il l'appelle. Il parait que l'Eglise ne fait pas de politique.
Louis Gallois est cet expert en Compétitivité qui travaillerait en sous-main pour le Medef et l'UMP réunis. L'ancien patron d'EADS et de la SNCF devenu Commissaire du gouvernement en juin dernier livre ses recommandations pour améliorer la compétitivité de l'industrie française. Ayrault préfère un autre pacte de compétitivité, reposant sur 20 milliards d'allègement d'impôt sur les sociétés gagé sur l'emploi, mais financé par la plus sacrilège des mesures fiscales: 7 milliards de TVA en plus, à compter de 2014, et une nouvelle réduction des dépenses publiques. Il faut éviter l'insulte, accepter le débat, rappeler que la TVA est impôt injuste mais que François Hollande n'avait pas non plus rétabli la peine de mort.
Barack Obama réussit là où Sarkozy a échoué, se faire réélire; Xi Jinping est le nouveau président nommé de la plus grande dictature du monde; Lionel Jospin remet son rapport, une autre petite bombe, sur la vie politique et le non-cumul des mandats.
289ème semaine politique: un soc'lib à l'Elysée contre une gauche échauffée:
A l'Elysée, François Hollande tient sa première conférence de presse. Ce mardi 13 novembre 2012, il décline son plan d'action, 60 milliards d'euros d'économies sur le quinquennat. Il justifie aussi la restructuration de la TVA, vécue par certains à gauche comme l'une des trahisons absolues. Pourtant les trois quarts de cette hausse de TVA sont une réduction de niche fiscale (TVA sur la restauration et autres taux réduits).
Le jeu des étiquettes démarre. Hollande serait un social-libéral. Les étiquettes permettent de raccrocher l'étiqueté à un passé plus vaste et souvent plus honteux. La critique quand elle devient systématique venant de soutiens d'il y a quelques mois à peine ressemble à de l'amnésie ou du caprice.
Le vrai sujet, c'est la rigueur. Hollande a fait campagne dessus. On l'oublie trop souvent. En France, l'austérité est sacrément douce. Nul licenciement massif ni réduction des salaires de la fonction publique, nulle privatisation acharnée de ce qui reste de nos services publics, mais plutôt un rééquilibrage des impôts contre les plus riches. Mais une gauche est échauffée, naturellement échauffée par une décennie d'incompréhension politique et d'injustice sociale.
Nous découvrons que l'aide sociale (RSA, allocations, etc) n'est pas versée à tous ses bénéficiaires. L'économie réalisée sur le dos des plus pauvres à cause du durcissement des procédures administratives est d'environ 7 milliards d'euros par an, près de deux fois supérieur à la prétendue fraude sociale que les Sarkozy, Woerth, Wauquiez et Bertrand aimaient tant fustiger. Autre souffrance, le traitement des migrants, souvent illégaux, dans le Nord du pays. Le Défenseur des droits Dominique Baudis vient de remettre son rapport. Les maltraitances à l'encontre des immigrés sont nombreuses, récurrentes, scandaleuses.
[290ème semaine politique] Ci-gît l'UMP 2002-2012:
Nicolas Sarkozy passe une douzaine d'heures dans le bureau d'un juge bordelais pour l'affaire Bettencourt. Il évite une mise en examen. La campagne interne de l'UMP pour sa présidence débouche sur un fiasco, l'incapacité à départager les deux rivaux Copé et Fillon. Le premier avait copié la dernière campagne de Sarkozy, brutalisé l'UMP sur sa droite. Sa victoire proclamée par des commissions internes aux noms improbables (COCOE, CONARE) est contestée une fois, deux fois, trois fois.
Ces combats occupent davantage l'actualité médiatique que les bombardements sur Gaza, un attentat meurtrier en Israël, des émeutes en Egypte. Mardi, la France perd son Triple A chez Moody's. Hollande corrige un couac - il avait suggéré la liberté de conscience aux maires récalcitrants contre le mariage gay. C'est le tollé, la rage, l'écoeurement, l'avalanche de tweets en tous genres. Le président entend, reçoit et confirme à des représentants de la cause du mariage gay qu'il ne voulait aucun mal ni malentendu. On loue le retrait, on applaudit la clairvoyance.
Hollande est capable de dialogue. Il ne gouverne pas à coups de menton.
Cette France malade de la tête [291eme semaine politique]:
L'affligeant spectacle à l'UMP se poursuit. Au Sénat, la gauche n'a plus la majorité. Les communistes s'allient à l'UMP pour refuser les volets de financement du budget de l'Etat puis de la Sécurité sociale. Il faut s'interroger sur l'efficacité politique de ce choix du pire. Plus efficace, le grand ramdam écologiste contre les violences policières à Notre-Dames-Des-Landes contraint l'ancien maire de Nantes devenu premier ministre à nommer une commission de dialogue pour calmer le jeu.
La ministre Duflot promet des réquisitions de logements au plus fort de l'hiver. Sa collègue aux Droits des Femmes a organisé une belle journée sur les violences faites aux femmes. Vendredi. Manuel Valls assouplit les conditions de régularisation des clandestins. Marisol Touraine s'inquiète des ravages du Sida. A l'ONU, la France a soutenu et voté la reconnaissance de la Palestine. Peut-on applaudir enfin ?
La politique abîmée [292ème semaine politique]:
L'homme qui voulait redresser une France qu'il avait ruinée ne parvient pas à sauver son propre camp de chamailleries incroyables. Nicolas Sarkozy échoue à réconcilier Fillon et Copé. Le premier a constitué un nouveau groupe à l'Assemblée nationale, le R-UMP. Cécile Duflot, ministre du Logement, évoque le nécessaire devoir de solidarité de l'Eglise vis-à-vis des SDF. Il y a tant de bâtiments religieux sous-occupés. L'Eglise, si prompt à faire campagne contre Hollande sur le mariage gay, s'indigne de cette intrusion politique dans ses affaires.
Le 2 décembre, le premier ministre Jean-Marc Ayrault annonce un accord avec Mittal. Trop peu, trop tard, trop flou. Le projet dévoilé par morceaux fut critiqué d'égale ampleur par tous. On a compris, après le weekend, qu'un contingent de ministres (Arnaud Montebourg, Aurélie Filippetti) restent favorables au bras de fer contre le sidérurgiste milliardaire. Les salariés ont gagné un sursis et Montebourg un certain crédit à gauche.
Médiapart accuse le ministre du Budget Cahuzac de fraude fiscale. Les preuves sont minces: un mauvais enregistrement non authentifié vieux de 12 ans dans lequel le futur ministre dirait qu'il a un compte à l'UBS. La source qui authentifie cet enregistrement est un ancien rival politique local.
293ème semaine politique: la droite a disparu:
L'UMP est trop occupée à se déchirer. La véritable opposition à l'équipe Hollande ... est à gauche. Mediapart poursuit son feuilleton sur Jérôme Cahuzac. Les dirigeants de l'Union européenne parviennent à un accord improbable mais réel sur la supervision bancaire. En France, Ayrault organise un Grenelle de la pauvreté sur deux jours, pour promettre 2,5 milliards d'euros sur 4 ans: 10% de revalorisation exceptionnelle du RSA Socle en 4 ans, création de 8.000 places d'hébergement d'urgence, élargissement de la CMU à 500.000 personnes supplémentaires, RSA jeunes pour 100.000 jeunes, etc). Il y avait aussi le plan contre les déserts médicaux de Marisol Touraine (mercredi), ou la numérisation des écoles par Vincent Peillon (le même jour). Ou encore Arcelor-Mittal, où la CFDT locale de Florange s'essaye à faire respecter l'accord Ayrault par les sbires du sidérurgiste millionnaire.
Ces Français qui nous dépriment [294ème semaine politique]:
Quand elle n'est pas hystérique, la France perd ses repères. Il y eut des émissions spéciales sur les Mayas, des comptes-à-rebours sur tous nos écrans, des affolements twittosphériques. C'était l'un des évènements les plus grotesques et célébrés de cette fin d'année. La Grande Crise ne suffisait pas. On nous avait aussi promis la fin du monde pour ce 21 décembre.
Philippe Torreton attaque l'exilé Gérard Depardieu défendu par Catherine Deneuve dans cette affaire de désertion belgo-fiscale. On s'amuse de la réconciliation tartuffienne des rivaux Copé/Fillon, et de leur cessez-le-feu digne des plus grands conflits moyen-orientaux. Les sondages nous assurent que la France déprime, avec 11% de chômeurs d'ici juin prochain.
Devant des parlementaires algériens, Hollande trouve les mots pour reconnaître les souffrances du passé colonial, un système « profondément injuste et brutal ». A Paris, la réforme bancaire est critiquée. Pierre Moscovici la présente mais la totalité blogo-médiatique l'avait déjà découpée en tranches. Certains s'attendaient à un démantèlement à la hache de nos banques. Mosco n'apporte qu'une paire de ciseaux, mesure jugée insuffisante par des critiques qui souvent n'ont encore rien lu. Autre plan de la semaine, la Modernisation de l'Action Publique, un vaste chantier pour simplifier, auditer, ... et économiser 10 milliards d'euros par an.
Le Père Noël est arrivé à Saint Nazaire [295ème semaine politique]:
Le 27 décembre au petit matin, le président se montre à Rungis. Découpe de tête de veau et dégustation matinale pendant 4 heures. Quelques journaux prédisent un prochain remaniement ministériel. Ces médias-là nous dépriment. Pendant la trêve de Noël, la ministre du Logement Cécile Duflot plaide la patience, réquisitionner des logements prend légalement du temps. A Florange, Edouard Martin, le leader syndical CFDT ne croit plus au Père Noël, il écrit à Hollande combien une nationalisation temporaire du site est encore possible. La vraie bonne nouvelle était ce cadeau en retard, pour les chantiers navals STX France de Saint-Nazaire, une commande historique signée jeudi 27 décembre, pour un milliard d'euros. Le site est sauvé. On applaudit.
Quelques heures avant la fin de l'année, le Conseil constitutionnel livre sa censure de la loi de finances: l'imposition à 75% des revenus supérieurs à un million d'euros est annulée pour cause d'illégalité, une dizaine d'autres impositions sont censurées car trop lourdes. L'impact sur les comptes est quasi-nul, mais la mesure interroge: faudra-t-il supprimer le conseil constitutionnel si une majorité plus à gauche gouvernait ?
Vivement 2013.
A suivre.