Edward Hopper au Grand Palais

Publié le 01 janvier 2013 par Elisabeth1

Edward Hopper Captain's Upton House 1927

Edward Hopper est certes un grand peintre, malgré les critiques, parfois très inspirées entendues de-ci de-là. Sans avoir vu la rétrospective, tout le monde est familiarisé par des affiches, par des photos, par la reprise d’autres artistes, avec l’image de 3 personnages attablés au bar, les pompes à essence violemment éclairées de stations services,
l’ouvreuse pensive, prostrée et tellement seule dans ce cinéma de New York, la femme seule assise sur un lit regardant vers la fenêtre, cette autre assise sur un lit, lisant une lettre, consultant un guide voyage selon certains commentateurs, l’homme le visage pensif,  tournant le dos à la femme, et l’inverse, toujours dans une chambre, le couple quoique ensemble et semblant si distant, la maison oubliée,  au bord d’une voie ferrée, qu’Hitchcock a reprise dans Psychose. Il y a aussi ces femmes en voyage, en train, dans une salle d’attente, au bureau, au restaurant,  que l’on regarde de façon presque indiscrète. Toutes ces toiles ambigües expriment la solitude, la culpabilité.

Edward Hopper paysage

Hopper réussit mieux que personne à exprimer ce sentiment d’étrangeté, un peu inquiétante, avec des images nettes et précises, révélant nostalgie, mélancolie, un sentiment trouble de déjà vu pourtant.

Ses peintures figurent la rue, la contemporanéité, l’urbanisme, décrit avec détails, dès les années 1925.

La femme en robe verte, l’homme prostré,  le chien aux aguets seul exprimant un intérêt pour le monde. Des pièces vides où la recherche de la lumière est évidente.

Jo Hopper

Son épouse Jo, seule quasi modèle de ses toiles, peinte sans complaisance, est omniprésente, Un sentiment désabusé, transpire partout, mésentente du couple ? ennui, dépression de l’artiste ?
Il n’y a personne dans les espaces, les personnages restent immobiles, regardent vers la mer, tournés vers l’attente dont on ignore tout, les lignes sont très composées, l’architecture est très ordonnée. Son passé de dessinateur de presse, lui permet cette dextérité. L’horizontalité des objets est mise en valeur, un lit, une table, un comptoir, des routes, un parapet, le gazon, une scène de cabaret, le sol, une fenêtre ouverte, coupé par une verticalité, permettant le reflet des ombres.

Edward Hopper Stations

D’aucuns lui reprochent de mal « peindre » (de la confiture étalée) des disproportion des membres, une carnation pas très flatteuse, la chair triste, sans attrait, excluant le désir,  une texture décevante.

Ma visite de l’exposition en 2010 à la Fondation de l’Hermitage de Lausanne.
L’exposition au Grand Palais est différente, une autre approche, plus complète pour la connaissance de l’artiste.

Edward Hopper Compartiment C

Elle se termine par un rayon de lumière jaune dans une chambre bleue, la fenêtre ouverte sur le bleu de la mer. J’y ai vu : Edward Hopper un peintre solitaire et solaire, avec des images qui restent dans la mémoire.

Prolongée jusqu’au  28 janvier 2013