Justice marocaine, entre dysfonctionnements et grâces royales

Publié le 05 avril 2008 par Naim N
   En plein festival de cinéma, la nouvelle est tombée. Les prisonniers du 1 mai sont libres grâce à une grâce royale. Il y a quelques semaines déjà, une autre grâce royale est survenue pour libérer le jeune utilisateur de Facebook. Bien évidemment, on aurait préféré une autre issue favorable, beaucoup plus judiciaire et beaucoup plus rapide pour Mohamed Bougrine et les 16 autres, mais l'état déplorable du système judiciaire du Royaume nous inquiète encore plus.
   Dans le même journal qui annonce la libération des prisonniers du 1 mai, on nous annonce l'acquittement des gendarmes et hauts magistrats dans l'affaire Mounir Ramach, un narco-trafiquant notoire, pourtant condamnés à des amendes et à des peines de prison ferme pour complicité active avec le baron de l'herbe. Ces circonstances rappellent un autre
acquittement, celui de Abdelaziz Laâfoura, ancien gouverneur de la préfecture de Hay Mohammadi-Ain Sebaa, qui a coïncidé avec la libération de Fouad Mourtada. Laâfoura a été également condamné en première instance à 10 ans de prison ferme. Acquittements de présumés criminels et grâces royales à des prisonniers d'opinion. Etrange ! On a l'impression que ces grâces royales ne surviennent que pour apaiser les éventuelles colères que peuvent donner ces acquittements.
   Mais face à ce chaos et ces contradictions que vit le système judiciaire marocain (reprochés même par Bruxelles), il est temps de se pencher sérieusement sur la réforme profonde de notre
Justice, touchée par des grands maux et non des moindres: corruption, clientélisme, dépendance, "acquittements sommaires".... Un autre chantier urgent en perspective. Décidément, il y en a plein !