Début 2013 au pays des poseurs

Publié le 03 janvier 2013 par Copeau @Contrepoints

La vie est, dit-on, un éternel recommencement. L'année 2013 ne déroge pas à la règle puisqu'elle commence, à l'évidence, comme s'est achevée 2012, sur ce petit murmure de nouvelles idiotes qui forment maintenant l'actualité d'un pays dont les dirigeants n'ont aucune direction et sont bloqués en mode "pose", pose socialiste dogmatique ou simplement pose sans en avoir l'air, comme des messieurs Jourdain de l'attitude politique...

Bien évidemment, dans le rôle du poseur inconscient, on retrouve le Hollande national qui aura savamment préparé (ou plutôt, fait préparer) son intervention télévisée. Normalement, ici, on insère l'ennuyeuse vidéo correspondante et on dissèque le pesant discours mais voilà : comme d'habitude avec François, l'exercice n'apporte strictement rien, et emplit n'importe quel chroniqueur un tant soit peu lucide d'une langueur soporifique. La vacuité de son discours faussement optimiste (alors que le premier ministre anglais et la chancelière allemande ont, l'un comme l'autre, averti d'une année 2013 particulièrement rocailleuse) apporte à la performance présidentielle ce petit fumet de foutage de gueule éhonté que seul un incompétent peut se permettre, détaché qu'il est des contingences matérielles depuis bien trop longtemps.

Pour ce qui est de la catégorie des poseurs dogmatiques, il ne faudra pas chercher bien loin puisque l'actualité nous en fournit deux sur un plateau. Ce sont des habitués de ces colonnes tant leur activisme en matière de bêtises gouvernementales leur fait occuper les médias pendant que le reste du gouvernement peut se permettre de faire, essentiellement, rien du tout. Il s'agit bien sûr de la caution écoboboïde du gouvernement et de Miss Parité 2012.

Cécile Duflot est en effet évoquée, pétillante de bêtise, lorsqu'on rappelle qu'avec ce changement d'année, entre en vigueur la loi qui porte désormais son nom (et sera probablement synonyme de fiasco immobilier dans les mois qui suivent). Le décret précisant les modalités d'abattement fiscal lié aux investissements locatifs est en effet paru le 30 décembre dernier, ce qui permet à la fois de comprendre que l’État est à bout de souffle en matière de relance fiscale dans le secteur avec des conditions de plus en plus improbables, et à la fois de se demander combien le pays contient encore de gogos prêts à se lancer dans de pareils montages financiers. En effet, si l'on décrypte la multiplication des conditions nécessaires pour rentrer dans le cadre d'un "dispositif Duflot", on peut lire en filigrane que la relance par l'immobilier, c'est plus du tout maintenant ni plus tard.

À la limite, tant mieux, le marché de ce secteur a largement besoin d'un retour à la réalité au plus vite, ce qui évitera l'aggravation de la situation des mal-logés en France. Aggravation à laquelle s'emploient pourtant toutes les forces administratives du pays pendant que la ministre du Logement tente de nous faire croire l'inverse ; on apprenait par exemple l'explosion de la taxe de balayage, qui s'ajoute à la hausse permanente et systématique de la taxe foncière, ce qui ne surprendra que quelques joyeux troubadours du socialisme festif et autres clowns colorés du dirigisme étatique.

Et quand la diplômée de géographie de l'hémisphère sud ne s'occupe pas de logement, elle s'occupe d'autres choses. Comme il lui est interdit de s'occuper d'écologie afin d'éviter une position embarrassante concernant l'aéroport de Notre Drame d'Ayrault, elle déploie un amateurisme consommé à exposer son anticléricalisme basique en prenant position contre les positions de l’Église, par principe, tout en cherchant à enquiquiner l'institution en brandissant d'éventuelles réquisitions aussi démagogiques qu'impraticables.

Parallèlement et avec une vigueur qu'on ne trouve que chez les cuistres ou les saboteurs, Najat Vallaud-Belkacem tente de couvrir les arrières d'un gouvernement en déroute complète sur l'ensemble des lois qu'il a tenté de faire passer. On se rappelle que la porte-parlote n'en est pas à son coup d'essai en matière de fumigène institutionnel puisqu'elle avait exprimé, au tournant de la nouvelle année, sa volonté de censurer twitter, comme en Syrie, en Chine ou en Corée du Nord, pour arrêter enfin la méchanceté et les mots vilains qui blessent, ce qui avait en partie camouflé, avec l'aide providentielle de Depardieu, les déboires bancaires de Cahuzac.

À présent, elle explique le peu d'importance de la récente censure par le Conseil constitutionnel de l'abominable bricolage fiscal proposé par la brochette de ministres socialistes approximatifs qui essayaient de réaliser la pochade électorale du guignol impromptu qui leur sert de chef. Las, l'assommoir à 75% ne sera pas d'actualité ainsi qu'un certain nombre d'autres mesures, ce qui grève d'autant les rentrées fiscales d'un budget établi à la grosse louche et dans lequel les coupes n'ont jamais été envisagées. Or, peu importe qu'on prenne le calcul d'un bout ou d'un autre, il va falloir trouver plusieurs centaines de millions d'euros pour le boucler, si tout se passe bien.

Et comme, pour le moment, rien ne s'est bien passé, que tous les signes économiques montrent un avenir pire, et que le QI moyen des membres du gouvernement ne va pas subitement doubler pour lui permettre d'atteindre un nombre à deux chiffres, on peut raisonnablement tabler sur une tempête de facepalm à venir concernant la gestion budgétaire du pays : le budget n'est pas encore voté qu'on sait déjà que le déficit sera plus grand que prévu. Bien joué !

Du reste, que les journalistes, le gouvernement et les économistes divers se chamaillent pour savoir si la censure provoquera un trou de 500 millions d'euros, d'1 milliard ou plus montre le flou complet dans lequel navigue tout le monde dès qu'il s'agit des finances du pays. Et les calculs des différentes parties semblent oublier qu'une accalmie de taxes provoque parfois (et plus souvent qu'on ne le pense) des rentrées fiscales supplémentaires lorsque le commerce peut enfin sortir de l'ornière gluante de l'insécurité fiscale dans laquelle tous ces distributeurs automatiques d'argent des autres persistent à l'enfoncer.

Bref : de la pose des inconséquents naïfs ou simplement jeanfoutres aux poses dogmatiques des pasionarias du socialisme d'apparat, le pays continue donc en 2013 sur la lancée des quarante années précédentes, sans que la moindre prise de conscience vienne troubler la trajectoire du pédalo fou. Ce pays est foutu.

Ah, j'allais oublier une dernière nouvelle d'importance capitale et qui remonte le moral : l'Observatoire National des Tournes à Droite Vélos au feu rouge devient l'Observatoire National des Cédez le Passage Cycliste au Feu (ONCPC).

Franchement, il était temps !

----
Sur le web