Aïe, la faute de goût !

Par Aureliepaslignac

C'est pas que je suive la mode de près. En ce moment, c'est même tout le contraire, entre le jean cigarette taille haute qui fait des grosses hanches et la blouse qui laisse penser que 80% des minettes sont enceintes (au mieux) ou souffrent d'aérophagie, j'ai choisi : je remets mes fringues de l'année dernière. Ceci dit, j'essaie d'accessoiriser le tout façon tendance, histoire de faire illusion. Et le résultat est souvent probant.
Bref, je ne suis pas la mode de très près mais un petit peu quand même. C'est à dire qu'en fait, je n'aime pas trop passer pour une grosse beauf à la ramasse quand je vais quelque part, surtout quand je ne connais personne. Donc, je fais en sorte d'être un minimum dans l'coup.
Mais hier soir, échec cuisant. J'ai commis the faute de goût. Moi qui ne voulais pas me faire remarquer, moi qui essayais de me fondre dans la masse, laissez tomber, on n'a vu que moi. Attendez que je vous raconte, vous allez comprendre ma douleur.
J'ai décidé hier soir d'aller au ciné toute seule, me régaler avec mon petit Edouard Baer qui me fait tant rire. J'arrive la première dans la salle, jusque là tout va à peu près bien (je fais joujou avec mon téléphone histoire de trouver contenance tandis que les gens arrivent, mais sinon ça va). Et la salle s'est remplie, peu à peu, me mettant face à ma ringardise. M'envoyant en plein visage mon retard évident sur le temps présent. Me faisant me sentir comme un pauvre yaourt périmé oublié sur la clayette du frigo.
Oui mesdames, je vous l'annonce pour vous éviter l'affront, la tendance 2008 pour toute femme qui va au cinéma, le must-have, l'accessoire à porter absolument au bout de son bras, c'est l'homme. Pour être plus précise, c'est son homme. Son mec, son époux, son concubin, son roudoudou, son petit abricot doré, son Jules ou son Paulo (euh non, Paulo, il est juste à moi en fait) appelez-le comme vous voulez. Grand, maigre, petit, gros, chauve ou avec des dreadlocks, peu importe, il faut simplement que ce soit le sien et qu'on puisse poser sa tête sur son épaule ou le regarder amoureusement. Même s'il est dépareillé et ne va pas bien avec ses chaussures, ce n'est pas grave, ça passe. En revanche, ne pas en avoir, là, c'est le comble du mauvais goût, vous l'aurez compris.
C'est bien simple, j'ai fait le compte (oui, je vous rappelle que j'étais seule, je me faisais un peu chier avant que le film ne démarre), nous étions 21 : 10 couples et moi. Pas des couples de meilleures copines, non, non, non, que des vrais couples qui se tiennent par la main et se roulent des pelles bruyamment.
Je les ai vues toutes ces femmes qui me toisaient, méprisantes. J'ai bien tenté de m'enfoncer dans mon fauteuil jusqu'à disparaître mais non, on me voyait toujours, toute seule, sans l'homme. J'ai hésité à feindre de composer le numéro de Paulo pour faire mine de l'engueuler "M'enfin, tu devais me rejoindre ! Comment ça t'a oublié ? Goujat ! Mufle ! Sacripan !" et ainsi justifier ma solitude désespérante mais c'est à ce moment que le noir se fit enfin dans la salle, m'apportant un soulagement immédiat.
Le pire dans tout ça, c'est qu'avant hier soir, je n'arrivais pas à me résoudre à cette idée d'aller au ciné toute seule. Pour moi, le ciné ça se partage ou ça n'a pas lieu d'être. C'est comme le resto. Et puis, je me suis souvenue de toutes mes copines qui me traitaient d'andouille, qui elles allaient souvent se faire une toile toutes seules, parce qu'en plus c'était bien pratique, ça permettait de choisir son film, sa salle, son heure sans se prendre le chou avec les envies et disponibilités de chacun. Ah ça, je les ai maudites !
En même temps, avec du recul, je réalise qu'elles m'avaient dit ça en 2007... enfin quand même, elles auraient pu me prévenir que ça ne se faisait plus...
Aujourd'hui, plus qu'une seule chose à faire : sauver mon égo et rattraper le coup, vaille que vaille. Heureusement pour moi, en cuisine, on me la fait pas, je les connais les tendances 2008. Et parmi elles, on a le pas si facile que ça, un peu longuet mais très gratifiant "faire ses sushis soi-même".


Sushis, makis et california rolls top tendance 2008
Pour les recettes et les how-to (j'espère que c'est encore tendance le franglais ?), je vous renvoie directement sur le blog de Séverine, Sav'Hourra. J'ai tout suivi à la lettre, de liens en liens, et c'était parfait (difficile et longuet, je le répète mais parfait). Expliqué clairement, en images, vraiment rien à redire, c'est du bon boulot Séverine ! Merci beaucoup !

Je crois que je me suis bien rattrapée là, non ?
Wesh, elle est trop dans la place la gonz' !