Il faut savoir que les 200 oeuvres présentées à cette occasion n'ont jamais été vues en Europe. N'imaginez pas cependant qu'il s'agit d'antiquités. On peut approcher dans un musée comme le Quai Branly des toiles qui ont été peintes il y a une quarantaine d'années seulement. Précisément à Papunya, qui est un centre de peuplement créé par l'Etat australien.
Quelques hommes s'y sont rassemblés pour peindre ... et ont changé l'histoire de l'art contemporain. Nous l'avons déclenché, ce mouvement de peinture, comme un feu de brousse, et il a pris en tous sens : au nord, à l'est, au sud, à l'ouest, avec Papunya comme centre, disait Long Jack, Phillipus, Tjakomarra en 2010.
Des panneaux tactiles expliquent la démarche artistique dans une salle annexe. L'injonction y est une Prière de toucher qui implique spectateur, éduque son regard qui commence alors à trouver les toiles moins abstraites qu'il n'y paraissait à première vue. On en ressort avec des images de rêve plein la tête.
Le Quai Branly est un musée très actif qui présente des collections permanentes extrêmement variées que je prends plaisir à voir et re-découvrir à chacun de mes passages, comme on viendrait rendre visite à des amis.
C'est une oeuvre qui a été commandée par le musée et qui a pu être installée en 2010 grâce au mécénat avec Pernod Ricard. Je ne sais pas si la marque a cru bon de faire une métaphore amusante mais quoiqu'il en soit le fleuve de mots est très réussi.
Il est riche de 16597 noms de tous les peuples et lieux géographiquement présents dans le musée et il s'écoule sans interruption sous les pas des visiteurs jusqu'à ce qu'on considère comme la source, à savoir le plateau des collections. La richesse des cultures et la diversité humaine se combinent et nous captivent par les mouvements des signes qui se rapprochent et convergent en obéissant aux lois de la physique.
Parmi les oeuvres que j'aime retrouver il y a ces poteaux funéraires qui proviennent d'Océanie et qui "renvoient" en quelque sorte aux Aborigènes.
Cheveux chéris, frivolités et trophées, très ludique et non moins sérieuse, vous attirera sans doute. J'y reviendrai dans quelque temps. Elle est présentée jusqu'au 14 juillet 2013. Vous en avez un aperçu avec ce cliché que Roger Corbeau (1908-1995) a pris d'Isabelle Huppert sur le tournage de Violette Nozière, le film de Claude Chabrol, en 1976.
Ou bien vous montrer une dernière vue, prise à la nuit tombée et qui me console de la difficulté de photographier l'intérieur comme l'extérieur de ce musée qui est magique !