"Cyber-troubadours dans le pays du http"

Publié le 04 janvier 2013 par Teazine
Ce qui est bien avec internet, c'est que ça donne des idées super à des gens trop cools. C'est comme ça qu'il y a quelques années, des mecs ont publié la chanson "Ces Sentiments" - un tube d'amour aussi frais que le fromage.

De cette découverte ont découlé de multiples autres chansons aux sujets triviaux, des vidéos géniales (dont la désormais insortable "Allez Viens") des calendriers de l'avent et des jeux de pistes trop funs, sous la houlette du personnage arnaqueur Paul Compaoré. Complètement acquises à la cause de ces sympatiques garçons, on est allées à leur rencontre un soir de décembre pré-apocalyptique bien humide à Genève. Les circonstances on rendu la chose plus compliquée que ce qu'on pensait mais au final, l'aventure a bien collé avec l'absurdité hilarante de notre "groupe internet" préféré de l'Internet. Pour eux, on a même tenté une expérience bizarre pour un résultat pas très constructif. Que veux tu, c'était la voiture ou le jardinage. Alors Salut C'est Cool, ça bine?
INTERVIEW SALUT C'EST COOL
Ce soir là, il pleuvait sur nos tranches de pizzas lorsqu'on est sorties de la gare et on a commencé par se planquer dans un bar peuplé de meufs en bottes excessivement cuir et d'un sapin blanc clignotant. On y a eu tout le temps pour reformuler nos questions d'interview pompées dans le magazine Univers Land, un véritable bouillon de boue et de virilité tout-terraine (c'est ça l'expérience). Et bim, Salut C'est Cool sont arrivés. En même temps, la salle de concert était soudainement bien remplie. Les organisateurs avaient même lancé une opération soupe et vin chaud pour contrecarrer l'humidité et le froid ambiant. Pour décorer, ils avaient mis une étoile 3D en bois en plein milieu du dance floor. C'était joli mais ça n'était pas très pratique. Lorsqu'on a trouvé un coin sec pas trop bruyant pile devant la porte d'entrée on a pu commencer l'interview.
Bonsoir Salut C'est Cool, est ce que vous avez le sourire de circonstance?
Martin: Je ne sais même pas ce que ça veut dire.
Louis: Oui, grave.
On est bien là non?
Martin: Ah oui oui, là oui. On sourit en ce moment.
C'était pas trop traumatisant ce voyage jusqu'à Genève?
Louis: Non.
Martin: C'était très rigolo.
Louis: C'était plein de circonstances.
Quelles étaient ces circonstances?
Louis: Très souriantes.
C'est surtout grâce à Salut C'est Cool, non?
Martin: Haha j'adore la façon de formuler de ce journal!
James: C'est vrai que s'il n'y avait pas Salut C'est Cool, on ne serait pas venus ce soir. Peut-être un autre soir mais sûrement pas aujourd'hui.
Louis: On ne sait pas.
Martin: C'est encore de la circonstance.
Le prix moyen de Salut C'est Cool acheté en France est-il toujours aussi haut?
James: Non, il est relativement bas. On n'est pas chers de manière générale.
Martin: On peut quand même dire qu'on est chers parce qu'on est nombreux.
James: Oui, c'est vrai, c'est le train qui coûte cher.
Martin: Mais autrement ça va.
Et l'hébergement?
Martin: Pour cela on est plutôt sympas.
Vous dormez dans la rue?
Martin: Oui parfois.
James: On dort dans la gare.
Martin: On n'a pas peur.
Quel mix?
Martin: Quel mix?
C'est la question... Quel est votre mix préféré? Est-ce que vous avez déjà été remixé?
Martin: Eh mais ça tombe bien, on a un remixeur qui est juste à côté de nous et qui s'appelle Baptiste. Il est vraiment super. Ca s'appelle "Croissant Fertile Dinosaure Remix" si jamais vous voulez la référence.
James: Sinon Salut C'est Cool c'est un mix de techno et de variété
Martin: C'est ça notre mix préféré on peut dire
Vous écoutez autre chose que de la techno et de la variété?
Martin: Eh bien la variété c'est assez variable donc ça va, on a de quoi faire.
La version Cabriolet de Salut C'est Cool à Genève ce soir, qu'en est-il ?
James: Ce soir on va garder la capote je crois, il fait un peu trop froid. Quand il fait froid comme ça on sort couverts. Mais en fait on joue en version Coupé Sport de Salut C'est Cool ce soir parce qu'il manque Vadim et Romain.
Ils ont où eux d'ailleurs?
James: Vadim il est en Serbie et Romain il travaille.
Louis: Il est charpentier maintenant
Sérieux, comme dans la chanson?
Louis: En fait on avait fait la chanson avant. Mais peut-être que ça l'a influencé.
Martin: Je crois que c'était encore un concours de circonstances.
Louis: Oui, souriantes.

A ce moment là un monsieur est venu dire qu'il fallait jouer et qu'on allait poursuivre l'interview plus tard. En fait, c'était faux. Alors on est allés poursuivre l'interview dans un ascenseur de la gare. Et juste avant on a fait une photos à la plage: Là c'est un bout de nous dans l'ascenseur:

Avant Salut C'est Cool exerciez vous auparavant une activité dans le milieu de la musique?
James: Non.
Louis: Non.
Martin: Si, moi j'ai fait du violoncelle quand j'étais petit.
James: J'ai fait du saxophone quand j'étais petit… mais ça n'était pas le milieu de la musique.
Louis: Si c'était le milieu de la musique.
James: Bon d'accord.
Comment s'est effectué la transition?

Entre le saxophone et … ?
Martin: Ah ouais, entre le sax et le live!
James: Ca a pris plusieurs années.
C'était difficile?
James: Non, très facile.
Comment rattrape-t-on le temps perdu, notamment au niveau de la pratique de Salut C'est Cool?
Louis: Elle est compliquée cette question.
Martin: Est-ce que c'est vraiment du temps perdu?
James: On fait beaucoup de musique pour rattrapper le temps perdu.
Louis: Oui c'est vrai.
Déclenchant une sonnerie techno dans la poche de Martin, le monsieur de tout à l'heure a téléphoné pour dire qu'ils avaient changé d'avis, qu'il fallait aller faire le concert. En fait, c'était encore faux.
Quelle est votre clientèle?
Louis: Des ados qui cherchent des expériences d'émerveillement.
Martin: Dans nos statistiques il y a marqué qu'on a 59% de public homme.
James: Oui, homme.
Martin: … et je suppose que le reste c'est des femmes.
James: 42%
Martin: 41%. Mais c'est selon Facebook donc c'est très faussé. Autrement, ça se passe surtout dans une tranche de 18 à 24 ans, selon les mêmes statistiques.
Vous êtes vous-mêmes dans cette tranche?
Martin: Plus pour longtemps.
Louis: Oui mais on est encore dedans.
James: On parle à nos pairs.
Vous pensez que ça marchera encore quand vous sortirez de cette tranche?
Louis: On en touchera une autre.
Martin: La tranche grandit avec nous.
James: Par exemple ma mère elle commence à adorer là.
Vous avez des spécificités locales?
James: Oui. Enfin, on est pas très locaux vu qu'il y en a un à Strasbourg, un en Serbie…
Un folklore strasbourgo-serbo-parisien?
Martin: S'il y a un folklore c'est le folklore d'internet.
James: On est des cyber-troubadours dans le pays du http.
Encore un mot pour la fin: comment jugez vous le marché actuel?
Martin: On juge pas. Il ne faut pas juger.
Et vous aimez le thé?
Martin: Oh oui moi j'adore le thé.
Surtout le "Heisse Liebe" qu'on vous a amené?
Martin: Je ne l'ai pas encore goûté mais si je l'aime je vais en acheter des cargaisons entières.
Ensuite, le téléphone à de nouveau sonné. Il fallait vraiment y aller. Mais après le concert a été annulé pour de bon alors on a joué de la guimbarde dans la rue. On était bien.