En tout cas les Rois Mages et l’Epiphanie, héritière lointaine des Saturnales romaines récupérées en partie par les Chrétiens des premiers siècles. L’ancêtre de notre gâteau de roi apparait vraisemblablement vers le 14ème siècle chez des moines qui, à chaque Epiphanie, tiraient au sort leur Maître de Chapitre en mettant une piécette d’or dans un gâteau de pain, puis dans une brioche pour améliorer en saveur et en douceur cet événement. La galette apparaît vraiment suite à une querelle entre boulangers et pâtissiers sous François Ier, en raison de l’interdiction faite aux boulangers de faire des gâteaux. Fâchés, revanchards, ils offrirent chaque année lors de l’Epiphanie des galettes contenant une fève à leurs clients. La véritable coutume de tirer les rois date de Louis XIII (sans commentaires !) où le jeu permettait par exemple à une dame de devenir reine pour un jour.
La Révolution supprima cette coutume et lança à la place la fête des Sans-Culottes et du Bon Voisinage. La galette devint artificiellement la galette de l’égalité (on ne rigolait pas à l’époque !). Et la fève ? Un bonnet phrygien. Ce fut le début de la popularité de cette fête dans toutes les classes sociales jusqu’à devenir une fête officielle en 1975 où les boulangers apportèrent à l’Elysée au président Giscard d’Estaing une galette géante.
La fameuse fève, aujourd’hui collectionnée par certains devant la multiplicité des formes et des matières, fut d’abord une fève toute simple puis une pièce de monnaie au Moyen Age, puis un enfant Jésus en porcelaine au 18ème siècle. L’enfant, symbole discutable de l’innocence, se retrouvait traditionnellement sous la table pour attribuer les parts de gâteau. On donnait la première à Dieu, la deuxième à la Vierge, en fait deux parts pour les pauvres invités à cette occasion autour de la table. Tradition forte donc, ancrée depuis plusieurs siècles sinon plus, autant chrétienne que païenne dans la symbolique de l’inversion des pouvoirs. Mangeons et que la galette soit bonne !
Sont-elles bonnes ? Oui, pour une minorité mais dans un océan de médiocrité, de sécheresse, de feuilletage lourd, et de frangipane indigne. A Paris et dans le nord du pays, nous sommes plutôt pâte feuilletée légèrement beurrée et aujourd’hui garnie de frangipane car il fut un temps pas si lointain où les boulangers donnaient le choix entre « fourrée » et « non fourrée ». Si l’on va là-bas vers le sud, on trouve une brioche parfumée à la fleur d’oranger et additionnée de fruits confits. Radicalement différente mais ne manquant pas de charme, surtout avec un verre de blanc… Parisien, tête de chien, on reste sur le feuilletage. Et surtout, bien les réchauffer doucement au four.
Sélection Gourmets&Co
Pâtisserie Millet
6 tailles : de 2 personnes (8,50 €) à 10/12 personnes (40 €)
Galette non fourrée de 4,50 € à 18 €
Fèves : mini reproductions des gâteaux de la pâtisserie Millet.
Coffret de 8 fèves : 35 €
75007 Paris
Tél : 01 45 51 49 80
patisseriejeanmillet@gmail.com
Boulangerie Raoul Maeder
Individuelle : 4,70 €
4 personnes : 19,40 €
Pour 6 personnes : 29,10 €
75008 Paris
Tél : 01 42 65 06 25
Fermé dimanche
158, boulevard Berthier
75017 Paris
Tél : 01 46 22 50 73
Fermé lundi
Boulangerie Frédéric Lalos
Individuelle : 3,70 €
4/5 personnes : 16 €
8/9 personnes : 32 €
Un enthousiasme plus mesuré pour la galette chocolat, construite en forme d’une tablette de chocolat, à base d’une frangipane au chocolat 70 % de cacao, donc puissante. C’est finalement cette puissance qui emporte l’ensemble dans un tourbillon de chocolat par trop présent. Les enfants aimeront sûrement.
4/5 personnes : 18,50 €
6/7 personnes : 27,90 €
22, rue des Belles Feuilles
75116 Paris
Tél : 01 47 27 48 17
Et cinq autres boutiques à Paris et Boulogne
Boulanger Kayser
Les fèves sont sur le thème des hommes et du pain provenant de la faïencerie de Clamecy, en Bourgogne.
Taille unique 6 personnes : 25 €
Les 7 fèves en coffret : 20 €
Dans toutes les boutiques Kayser
www.maison-kayser.com
Spécial Fabophiles
Elles sont présentées dans un coffret d’un blanc immaculé à 75 €.
Chaque fève vendue séparément : 17 €.