Flash Gordon

Publié le 09 janvier 2013 par Cinephileamateur

De : Mike Hodges.
Avec : Sam J. Jones, Max von Sydow, Melody Anderson, Ornella Muti, Timothy Dalton, Brian Blessed, Mariangela Melato, Philip Stone, Deep Roy, George Harris...
Genre : Fantastique.
Origine : États-Unis - Grande Bretagne.
Durée : 1 heure 50.
Date de sortie : 28 janvier 1981.
Synopsis : Le footballeur Flash Gordon et ses amis, le docteur Zarkov et Dale Arden, sont fait prisonniers par Ming, empereur de la galaxie Mongo. Ils trouvent une alliée, la fille de Ming, qui va les sauver de la mort certaine. Celle-ci a en tête bien d'autres projets pour Flash Gordon.
Bande annonce originale
"- Votre majesté, nous, le peuple d’Ardentia nous ne sommes pas encore remis de votre invasion dévastatrice sur notre royaume. Aussi je n’offrirais cette année que notre indéfectible loyauté.
- Prince Sun, rien n’est plus précieux pour nous. Alors dites nous au juste ou va cette loyauté pour votre empereur.
- Elle est illimitée !
- Nous sommes ravis de vous l’entendre dire. Passez vous une épée au travers du corps. Montrez nous cette loyauté."



De "Flash Gordon", j'en avais qu'un souvenir extrêmement lointain. Ça faisait de grandes années que je n'avais pas revu ce film à tel point que je l'avais même oublié dans les grandes lignes. Les références de ce film dans "Ted" m'ont ainsi donné un prétexte pour ressortir le dvd que je possédais afin de revoir ce long métrage et en avoir un avis plus frais.
Je dois dire merci au film "Ted" car ça à été un réel délice pour moi que de me replonger dans cette aventure. Autant être honnête tout de suite, le scénario écrit par Lorenzo Semple Jr. d'après la bande dessinée de Alexander Gillespie Raymond est des plus risibles. On à un gros vilain pas beau de l'espace qui veut détruire la Terre mais heureusement, un footballeur séducteur va s'improviser héros et pilote de jet de l'espace pour nous sauver tout en faisant craquer les dames autour de lui.
Sur le papier ça ressemble à un bon gros nanar et à l'écran, c'est un bon gros nanar. C'est d'ailleurs pour ça que je l'ai autant aimé je pense car je savais à quoi m'attendre et j'ai eu exactement ce que je voulais. Les situations c'est du gros n'importe quoi, les dialogues sont tellement énorme qu'on pensait pas que quelqu'un aurait été capable de les écrire un jour mais bizarrement ça fonctionne. Cette lutte du Bien contre le Mal, aussi ridicule soit elle fonctionne à merveille et je me laisse toujours autant prendre au jeu tout en ayant le sourire aux lèvres du début jusqu'à la fin.
L'histoire de base est ridicule mais le scénario réussi tellement à nous faire rire que cela passe. D'ailleurs, plus c'est gros et plus ça passe. On ne s'étonne même pas de voir notre footballeur conduire un jet de l'espace accompagné d'hommes oiseaux ou d'une demoiselle en détresse qui n'hésitera pas à faire la roue avant de dégainer son arme laser voler à un méchant garde aussi bête qu'un telletubbies sans piles. Des exemples comme ceux ci, il y en à à chaque scènes et plus c'est énorme, plus je me suis amusé devant ce long métrage en retrouvant mon âme de gamin. George Lucas aurait été intéressé un temps par ce film (juste avant de se tourner vers sa "Guerre des étoiles") mais je suis plutôt content que le projet ne lui soit pas tombé dans les mains car je ne suis pas sûr qu'on aurait eu le même résultat.
Je préfère ne pas trop en citer pour éviter de trop spolier (ça serait dommage non ? ^^ ) mais les répliques sont fort savoureuses et vraiment je me suis régalé à tel point que je suis encore surpris de ne pas avoir pris le risque de revoir ce film depuis que je m'étais acheté le dvd, une erreur qu'il ne faudrait pas que je refasse car il m'a mis tellement de bonnes humeur que j'étais à deux doigts d'aller conquérir Mars moi aussi en prenant la première fusée qui passe. J'ai pas lu la bande dessinée d'origine donc j'ai aucun point de comparaison mais si c'est aussi fendard, j'aurais rien contre le fait de la découvrir un jour même si là encore, il faudra le replacer dans son contexte le personnage de Flash Gordon ayant été crée en 1934.
Au casting, Sam J. Jones en Flash Gordon est excellent. Comme l'ensemble de cette distribution, il cabotine à fond et joue sur tout les stéréotypes possibles et inimaginables qu'ils soient mais c'est ce que j'aime. Avec une telle coupe de cheveux et une telle tenue je pensais pas que je pourrais dire ça mais il arrive à avoir un certain charisme et à exister à l'écran. Le comédien semble s'amuser en tout cas et c'est assez communicatif à tel point que même les belles leçons de morale et de loyauté de son personnage m'ont paru presque naturel. Dans un film plus sérieux, je ne sais pas trop ce que vaux l'acteur mais dans cette parodie de super héros fantastique, ça marche.
Dans le rôle du vilain pas beau Empereur Ming, l'acteur Max von Sydow est lui aussi impeccable. Plus charismatique (ça sera pas la même carrière que Sam J. Jones), le comédien est vraiment parfait je trouve dans la peau de ce méchant tyrannique qui trouve amusant de détruire ce qui l'entoure. Dans la gestuelle de l'acteur on sens que son costume était un peu lourd (35 kilos ce qui obligea à chaque fois l'acteur de l'endosser quelques minutes le temps de faire une prise) mais il s'en sors vraiment très bien je trouve et fait un parfait adversaire face à notre footballeur. Son expérience et son talent apporte beaucoup en tout cas au long métrage.
Melody Anderson en Dale Arden m'a bien amusé aussi. Je ne connais pas cette actrice mais elle est vraiment parfaite pour ce genre de rôle, celui de la potiche de service qui passe son temps à crier et qui reste naïve quoiqu'on lui dise. Elle s’intègre très bien dans ce casting et réussie à ne pas être trop transparente et à exister juste comme il faut. Son jeu n'est pas du même niveau que Ornella Muti en Princesse Aura mais ça passe quand même. D'ailleurs, en parlant de Ornella Muti, ce fut aussi pour moi un plaisir de la retrouver dans ce film. Elle à un côté décalé et une fraîcheur qui est sympathique pour son rôle et on sens dans sa performance qu'elle n'a pas peur de l'auto-dérision.
Un autre acteur qui n'a peur de l'auto-dérision, c'est Timothy Dalton en Prince Barin. Juste avant de signer pour "Tuer n'est pas jouer" et "Permis de tuer", il ne va pas hésiter à endosser son costume de Robin des Bois version Errol Flynn. Il n'a pas la classe qu'il aura donc plus tard en James Bond mais le comédien réussi quand même à ne pas être trop risible et à bien rentré dans ce trip de l'espace qui décidément à vraiment tout pour plaire.
Chaim Topol en Docteur Hans Zarkov fait le job aussi. Dès ses premières scènes, je suis parti avec lui dans son délire. Charisme inexistant, on ne croit pas du tout en son rôle de Docteur scientifique mais comme le reste du casting, le pitch de base associé à un cabotinage extrême font que la pillule passe tout seul sans que ça ne soit choquant plus que ça pour la peine qu'on se soit laissé embarquer dans le jeu. Toujours caché sous un masque, j'ai adoré aussi Peter Wyngarde dans la peau de Klytus. Parmi les personnages secondaires c'est peut être même pour lui que j'ai le plus d'affection tant son sadisme m'a plu. J'aurais bien aimé d'ailleurs qu'on l'exploite un peu plus mais bon j'ai pris ce que l'on me donnait avec joie même sa dernière scènequi est elle aussi un grand moment de cinéma dans le nanar comme je les aime.
Brian Blessed en Prince Vultan m'a lui aussi bien fait marrer et pas seulement avec son accoutrement mais aussi avec sa gestuelle et son air bourru qui le rende tout de suite très attachant. Très drôle, le choix de ce comédien est vraiment bon et colle vraiment bien avec le reste du casting. Mariangela Melato en Kala semble elle sorti d'un conte Disney où elle jouerait la méchante sorcière ce qui rend son personnage bien fendard aussi même si on comprend pas toujours son utilité dans cette pseudo-intrigue. Rien à redire concernant le reste du casting, encore une fois, chacun joue son rôle de la même façon et même si ça peut paraître ridicule, c'est pile dans le thème de ce film.
La réalisation de Mike Hodges aussi nous offre un grand moment de cinéma. Les plans s'enchaînent de façon démentiel s'en trop se préoccupé d'être cohérent ou de faire gaffes aux faux raccords. Ça accentue encore un peu plus le charme de ce film et lui donne encore plus un côté nanar qui fait que pour les amateurs du genre, c'est un réel délice à savourer. Pourtant, je pense que l'histoire pouvait prétendre à un plus fort potentiel mais le résultat qu'on nous offre dans cette mise en scène me convient parfaitement les rouages du temps faisant le reste.
En effet, le film à pris un sérieux coup de vieux et c'est pas les effets spéciaux qui vont me faire démentir. Entre les lasers et les hommes oiseaux pour ne re-citer qu'eux, c'est quand même un gros n'importe quoi visuel que la photographie rougeâtre d'un mauvais décors de cinéma ne va pas sauver. Dis comme ça, on peut penser à quelque chose de catastrophique et pourtant avec les années qui passent ça donne un charme et un côté kitsch au truc que j'ai grandement apprécié. Je ne sais pas trop comment le film était accueilli à l'époque (quelqu'un qui l'a vu en salles à sa sortie me disait qu'à l'époque déjà il trouvait ça génial malgré le côté kitsch ^^ ) mais le fait de le (re)découvrir aujourd'hui apporte vraiment un plus au long métrage qui n'est pas négligeable je pense.
Et pour accentuer encore un peu plus ce détail, on à le droit à un florilège de costumes et de maquillages tout aussi énorme que le scénario. Que George Lucas ait eu des vues sur cette histoire ne m'étonne pas d'ailleurs car par moment on à l'impression de voir passer Princesse Leia ou Dark Vador version nanar mais là encore, ça fonctionne. C'est peut être ça d'ailleurs la magie du cinéma. Réussir à me faire passer un gros n'importe quoi cinématographique pour un divertissement vraiment plaisant qui me donne la pêche. J'ai beaucoup apprécier aussi les différents décors qui là encore colle vraiment bien malgré leurs apparences en carton pâte.
Quand à la bande originale composée par Howard Blake et le mythique groupe Queen, elle fait elle aussi parti des avantages que ce film peut mettre en sa faveur. C'est rétro, ça sens bon les années 80 et le clichés mais qu'est ce que c'est bon. D'ailleurs, je suis même content de voir que mon dvd possède un second disque avec cette bande originale justement car même si c'est pas transcendant et qu'on à déjà écouté ses tonalités des milliers de fois, pour moi qui suis rentré à fond dans ce délire, c'est juste l’accompagnement musical parfait.
Pour résumé, j'ai trouvé "Flash Gordon" plus qu'excellent et j'ai pris mon pied à le revoir. Ma note et mon avis est certes un peu excessif car cinématographiquement, le film peut paraître plus que médiocre mais en tant que nanar et si on rentre dans le trip, le film mérite vraiment son statut de film culte. C'est le genre de film que je trouve extrêmement plaisant à suivre car on a pas besoin de se prendre la tête et c'est tellement du gros n'importe quoi que le gosse en moi ne peux que s'amuser. C'est un délire kitsch qui fait du bien et qui en tout cas m'a redonné la pêche lorsque je l'ai redécouvert et m'a rappelé que c'est aussi ce genre de long métrage que j'aime dans le cinéma. Un trip assumé de A à Z qui provoquera ennui profond si on est pas fan du truc mais une réelle joie si le n'importe quoi vous amuse. Fort heureusement pour moi, je suis dans cette seconde catégorie :-) .
Ce que j'ai aimé :
  • Le gros n'importe quoi du scénario
  • Les stéréotypes et les clichés assumés
  • Un univers qui m'a fait retrouver mon âme de gosse
  • Des acteurs qui cabotine juste comme il le faut
  • Une mise en scène sympathique
  • Des effets spéciaux kitsch qui donne du charme à l'ensemble
  • Une bande originale très rétro sous fond de Queen
  • Un divertissement sans prise de tête comme je les aime
  • Des répliques qui m'ont beaucoup fait marrer
  • Plus c'est énorme et plus je suis rentré dans le trip

Ce que j'ai moins aimé :
  • Rien... Mauvais cinématographiquement mais qu'est ce que je me suis marrer. J'aime le film tel qu'il est