La soif du mâle

Publié le 06 avril 2008 par Stéphane Kahn
Ce n'était pas un très bon acteur. Et quoique terriblement réactionnaire, il aimait bien porter la jupette (dans Ben Hur, dans Les dix commandements). S'il n'avait pas la classe d'un Steve McQueen, ses rôles tardifs ouvrirent pourtant la voie à tous les "action heroes" des années 80, Arnold Schwarzennegger en tête. Il n'est pas anodin, d'ailleurs, que deux des films les plus emblématiques de la science-fiction des années 70 (La planète des singes et Le survivant) aient donné lieu récemment à deux remakes médiocres, pas étonnant qu'on l'ait vu participer à la première vague des films catastrophes (747 en péril, Tremblement de terre), pas étonnant non plus que James Cameron lui ait demandé d'apparaître dans le fade True Lies, ce film dans lequel jouait justement l'actuel gouverneur de Californie du temps où il essayait encore de faire l'acteur. Science-fiction, anticipation, catastrophisme, pessimisme radical, les jalons posés par quelques films dans lesquels Charlton Heston joua dans les années 70, on n'allait pas finir de les retrouver développés plus tard dans tant de films d'action de la fin du vingtième siècle.  Alors, bien sûr, il joua aussi pour les plus grands metteurs en scène (Anthony Mann dans Le Cid, Orson Welles dans La soif du mal, Nicholas Ray dans Les 55 jours de Pékin, Sam Peckinpah dans Major Dundee), mais, franchement, réussirait-on longtemps à soutenir que c'était un bon acteur ? Non, plutôt le mec qui était là au bon moment, qui apportait soudain une prestance physique et une mâle assurance inhabituelles à Hollywood. Alors, voilà, il n'y était pas très bon, mais Charlton Heston était l'acteur principal de La planète des singes ou de Soleil vert. Et ça, ce n'était pas rien...


Ceci dit, quand Mozinor remixe Ben-Hur, ça donne ça...
 

Et puis, plus sérieusement, cette scène finale, mythique, l'une des plus belles de l'histoire du cinéma...