69, Rue de la critique.

Publié le 11 janvier 2013 par Alexcessif
                                                                                      
               

Bien sûr, pour Feydeau, il y a l'ambiance feutré du Trianon, la bonne compagnie de la bourgeoisie bordelaise et la faconde de Xavier Viton, maître des lieux et metteur en scène de la pièce de ce soir. Autour de nous le public jubile quand j'esquisse d’empathie un  sourire léger à cet amusement leste. Si performance d'acteurs il y a, elle est surtout sportive. Quiproquo, portes qui claquent, vannes lourdinques qui ne passeraient pas autrement que grâce à  l'indulgence du public pour le théâtre de boulevard. Ringard avant, culte désormais, après tout n'écoutais-je pas les Doors pendant que Cloclo faisait: "Alexandrie, Alexandraaaaahhhh"? Désormais je ne suis pas le dernier à faire hhhhaaaaaalexandrah! en agitant mes petites mains au bout de mes petits bras.
Quelques jours plus tôt, ceint d’enfants qui riaient, de parents qui s’esclaffaient et applaudissaient debout tandis qu’emporté par la foule je souriais, vent contraire encore, avec indulgence sous le chapiteau tsigane des Romanès. Sans doute attendri par le romantisme bien médiatisé du peuple nomade d’antan, quand les verdines s’installaient en lisière de village et les saltimbanques agrandissaient les yeux d’enfants. Pourquoi pas ? Ce spectacle vaut bien celui des Pinder, Grus ou Médrano avec leurs fauves que l’on soumet au claquement du fouet et la fée scintillante que l’on admirait à 20 mètres du sol et que l’on retrouve à l’entracte vendant du pop-corn dans ses bas résille/filet de pêche.
Plus tard scotché sur un siège de l’Utopia j’admire la composition de Joaquim Phoenix dans "The master"subjugué par l’image, la photo, la beauté torturée du visage de Freddie Quell. Un film incompréhensible au premier visionnage sans les codes du flash-back  Il faudra le voir une seconde fois pour trier les artéfacts mnémoniques et les manipulations du master de l’engramme joué par Philip Seymour Hoffman. Désormais il faudra se résoudre à suivre les diktats des communicants de la prod qui nous vendent la performance physique de l’acteur sans nous soucier du scénar. Vent contraire donc, mais j’y mets de la bonne volonté. Une autre fois c’était pour "Anna Karénina"film inutile selon la critique, merveilleux pour les quatre spectateurs dans la salle de l’UGC ce lundi-là. Chaînon manquant entre la scène théâtrale, la littérature  et le cinéma, la mise en scène de Joe Wright, déconcertante au début, se révèle une valeur ajoutée à cette narration pleine de poésie. Vent contraire encore !

"L’homme qui rit" ne m'a pas fait pleurer mais m’a ramené dans le monde visuel de Tim Burton et je n’ai rien à dire sur Depardieu, vent contraire, toujours.

Quand au livre d’Alexandre Romanès, il prouve qu’avec de bons appuis, on peut faire éditer un bouquin de 116 pages avec 100 mots de vocabulaire et 6 lignes par pages.

Je me suis auto-décerné ce diplôme de mauvais camarade, pourtant tout va bien dans ma vie, comblé, le ventre plein et les génitoires  vides, je n’ai pas de soucis de transit et je sais qu’il faut lâcher prise quelques minutes pour être heureux dans la morosité ambiante. Alors je fais des efforts, je sors, je communique et bientôt j’aurai plein d’amies et si ça continue on me verra dans un canapé rouge avec Drucker pour me cirer les pompes le dimanche après-midi ou devant un match de foot à la télé.