Prédictions 2013-2014 : DSI-DMI-GouvInfo, le choc des Titans

Publié le 04 janvier 2013 par Jpperrein

Pauvre Direction des Systèmes d’Information, tellement critiquée, des fois adulée, sûrement incomprise même par elle-même, vivant avec une schizophrénie latente la tête sous terre, les pieds dans les nuages. Avant indispensable, maintenant un peu moins, sûrement différemment. Mais quels sont donc les « triggers » qui font que cela change ?

  • Le Cloud apporte une concurrence déloyale : tout est accessible plus vite, plus souple, moins cher,
  • Le big Data la pousse vers de l’analyse systémique (très globale), tordant donc les modes de pensée de ces populations majoritairement d’ingénieurs (très pragmatiques);
  • Les nouvelles technologies, et la fréquence de leurs évolutions, apportent une remise en question stressante et vitale pour leurs images et cette agilité attendue par les utilisateurs;
  • Les nouvelles générations (et cela ne va pas s’arrêter ..) n’acceptent plus de l’applicatif rigido-indigeste, mais de la souplesse, de la complétude, voire de l’affection, et en plus ils sont autonomes !
  • La mobilité la fait encore plus sortir de son espace de confort et de maitrise; le BYOD parait créer de nouveaux soucis de sécurité, de confidentialité, l’arrivée du BYOS (services) en rajoute une couche,
  • Des attentes des utilisateurs pour des applications simples, légères, mobiles, et modulables. Des sortes de magasins d’applications qui autorisent une agilité d’usage, mais une complexité d’architecture d’offre,
  • Les évolutions de la réglementation qui s’immisce dans le système d’information afin de le rendre plus transparent et fiable, … en terme de risque informationnel, rigidifie des systèmes déjà instables,
  • La richesse des compétences des ressources humaines des DSI devient complexe à gérer, pire encore, de nouvelles compétences nécessaires pour qu’elle prenne de l’ampleur et réussisse sa transformation, ne sont pas disponibles sur le marché.
  • Les besoins en terme de gouvernance de l’information remettent en cause des légitimités acquises sur des périmètres récupérés « parce que seule la DSI » pouvait les prendre en compte,

Surtout l’internet 2.0 et son lot de nouveaux usages qui poussent l’organisation à regarder encore plus vers l’extérieur sur des sujets intimement liés à l’information. La DSI, normalement techniquement en avance de phase sur ces sujets, est, soyons honnêtes, un peu à la ramasse. Le multi-canal, le E-marketing avec ses trains d’opportunités, l’e-réputation, l’open data, les effets de bord des réseaux sociaux d’entreprise (avec une vue usage, pas technique – et non un Wiki n’est pas un RSE), … .

Avec un concurrent de taille, la Direction Marketing qui, pour évoluer face à ces opportunités, va monter en compétence en s’appuyant sur des processus et rôles (analyste, curation, architecture d’offre, …) qui auraient pu trouver une place à la DSI, si cette dernière avait une dimension métier plus forte.

Rien de dramatique, mais sur les 3 modèles de DSI :

  • Orientées infrastructure (Stockage, réseaux, imprimantes, bureautique, …),
  • Orientés solutions logicielles (ERP, ECM, EDM, …),
  • Orientés offres (Architecture logicielles, marketing des offres, usages, ..)

C’est celle orientée offre qui a le vent en poupe (attention offre marketing, pas offre technique !). Et pour piloter ces offres, 3 acteurs ont un mot à dire :

  • La Direction des Systèmes d’Informations, si son orientation est déjà fortement métier, et sa maturité orientée usages,
  • La Direction Marketing, si elle est prête à regarder vers l’intérieur de l’organisation (très dépendant du secteur d’activité)
  • L’instance de gouvernance de l’information, qui portant les fondamentaux autour de l’information se doit de les décliner intelligemment vers les utilisateurs à travers des offres de services riches.