J'ai testé...une rotation en rébellion : l'anagyre

Par Sophiedestests

Mon beau-papa n'est pas qu'un amateur de bonnes blagues (souvenez-vous c'était ici). Il aime également décortiquer des phénomènes physico-matho-machinchoses. Il est aussi passionné par le travail du bois, au point d'avoir transformé son garage en succursale de la menuiserie de Gepetto. Et il y a peu, il nous a présenté un objet bien curieux...

Du coup, je commence fort avec ce 1er test publié en 2013 : je vous propose de découvrir un objet qui ne sert absolument à rien ! Oui, j'ai testé un bidule sans intérêt, si ce n'est faire fantasmer les gars qui aiment se faire des noeuds au cerveau : l'anagyre.

L'anagyre est un objet de forme ellipsoïdale parfaitement symétrique à l'oeil nu, qui a un petit côté contestataire qui n'est pas sans déplaire à mon beau-papa. La bête cache en fait un secret qui fait qu'elle ne se comporte pas de la manière dont on s'y attendrait. Et ça, c'est du pain béni pour beau-papa, qui s'est empressé de chercher des infos et de se fabriquer son propre anagyre.

Voici donc en exclusivité un cours du professeur Jeanny (adapté à son auditoire me direz-vous ? Euh... je ne sais pas comment le prendre là, m'enfin !) :


L'anagyre pour les nuls par testsdesophie

Voilà. Si on lance l'anagyre d'un côté il tourne parfaitement bien. Mais si on le lance de l'autre, il joue rapidement la star contrariée, pique sa petite crise en tremblotant de partout, et repart de l'autre côté. Pourquoi ? Parce que notre vedette est passée entre les mains d'un habile chirurgien pour se faire poser des implants ! Avec 2 petits plombs judicieusement répartis à l'intérieur, beau-papa a fait que la masse de l'objet n'est pas répartie de façon homogène. Et cela suffit pour le rendre caractériel.

Bien évidemment, cela nécessite de nombreux calculs pour ne pas se planter lors de la fabrication de la structure en bois, et du choix de l'emplacement des poids. Et pour cela, il faut comprendre comment cela fonctionne de façon plus fine. Si beau-papa s'est éclaté avec ça, je ne vais pas me lancer à décrypter des histoires de "position dans l’espace", d'"angles d’Euler", de "vitesses angulaires" et autres "équations différentielles" ou "frottements". J'invite donc ceux qui le souhaitent à visiter la page de ceux qui ont fait le boulot à ma place : Lanouar Lazrag et Alexei Tsygvintsev, "L’anagyre" — Images des Mathématiques, CNRS, 2009.  

Vous avez tout compris ?... Alors pour vous récompenser de cet effort intellectuel intense, après 2 ou 3 rotations je vous emmène dans les coulisses : l'atelier de beau-papa. C'est là qu'il a conçu son anagyre...


anagyre par testsdesophie

Il paraît que ce sont les Celtes qui auraient découvert le phénomène en observant des pierres, il y a de ça plus de 2000 ans. De nombreux surnoms (miracle gem, bacchetta telecinetica, spin bar,toupie récalcitrante, pierre celtique, wobblestone, bizzaro swirl, rattleback, Keltisches Wackelholz,...), mais c’est le physicien A. Moore qui  a mis tout le monde d'accord en s'inspirant du grec (ana =  en arrière, de nouveau + et guros = cercle, rotation) pour le baptiser officiellement "anagyre".

Si vous souhaitez en offrir un (idée cadeau originale !), une boutique canadienne vend en ligne des modèles vraiment sympas (livraison environ 8 jours pour l'Europe) : Emmanuel Péluchon - Boisselier

----------

Du rab'

Voici le lieu du crime, qui a un faux air de salle de torture :


Matos à gogo, une salle de jeu très fun pour papy à la retraite :


En fait, ce qui éclate le plus beau-papa dans tout ça, c'est toute la partie "étude de projet", et d'imaginer puis fabriquer les outils qui vont ensuite servir à réaliser l'objet :

Et au final... :