Le prix de la Résistance Matoub Lounes 2012 décerné au groupe touareg "Tinariwin"

Publié le 24 janvier 2013 par Kabyle @Madjid_SERRAH

ASEQQAMU MATOUB LWENNAS

DÉCLARATION D’ATTRIBUTION DU PRIX DE LA RÉSISTANCE


La fondation Matoub Lounes, lors de son assemblée générale tenue en avril 2000, a créé le PRIX de la RÉSISTANCE pour honorer le combat et l’engagement des hommes et des femmes, qui subissent la répression des dictatures où qu’elles se trouvent souvent dans l’indifférence de l’opinion internationale et la complicité scandaleuse des puissances étrangères. 
L’octroi du prix repose sur des critères qui tiennent des valeurs requises et déterminées que Lounes a toujours considéré et porté durant tout son parcours de militant de la cause amazigh. Ces valeurs consistent en la levée de l’ostracisme sous toutes ses formes qui a caractérisé la négation du fait amazigh par les différents pouvoirs des régions berbérophones d’Afrique, l’abnégation dans un engagement honnête et désintéressé de tout un chacun quelque soit sa spécialité et le domaine d’intervention dans le champ amazigh, la lutte pour la démocratie, la liberté et la liberté de conscience, le soutien inconditionnel au combat des femmes, le respect effectif des droits de l’homme et des droits de l’enfant dans le cadre de leurs fondements universellement connus, le dévouement et la bonne conduite dans l’exercice du service de la société. 
Des événements graves qui ont martyrisé et brutalisé la Kabylie et les différents procès relatifs à l’assassinat de Matoub Lounes plusieurs fois reportés mais surtout manipulés et dont la famille a beaucoup souffert et continue d’endurer les pires souffrances qui l’empêche de faire son deuil ont contrains la Fondation Matoub Lounes à différer l’octroi périodique du PRIX DE LA RÉSISTANCE qui porte le nom du rebelle. 
C’est en raison que la Fondation Matoub Lounes relance et réactive l’événement et fait le point sur les deux distinctions accordées précédemment. 
Ainsi le premier prix a été dédié à la mémoire de tous les martyres et blessés du printemps noirs de 2001. La Fondation ne pouvait rester insensible à ce désastre d’une telle nature criminelle dont a été victime la Kabylie. 
Le deuxième Prix a été décerné en 2003 à Mr et Mme Idir et Malika Ahmed Zaid enseignants à l’université de Tizi Ouzou pour leurs travaux dans le domaine amazigh. Depuis, un événement s’est malheureusement produit. En effet la Fondation Matoub Lounes a pris acte avec tristesse et consternation des propos infondés, diffamatoires et insultants proférés publiquement par Ahmed Ben Bella dans son ouvrage paru en 2011 à l’encontre de la mémoire du valeureux Chahid Abane Ramdane. En cela, nous rappelons que certains enseignants de l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou ont accordé à Ben Bella en 2008 à l’étonnement et à la réprobation de tous, le titre de docteur Honoris Causa. 
Constatant d’une part que parmi les signataires de cette immérité distinction, dont les noms nous ont été communiqué récemment par le professeur Mhend Amrouche, figurent les universitaires Idir et Malika Ahmed Zaid : de ce faite la fondation MATOUB Lounes regrette que ces deux enseignants n’ont pas crue bon de se démarquer et de prendre position publiquement en faveur du retrait du titre étrangement accordé à Ben Bella, et par respect d’autre part à la mémoire du grand homme politique que fut ABANE Ramdane, la fondation MATOUB Lounes, tout en dénonçant tous les autre signataires de la distinction et fidele aux idéaux défendus par le rebelle, déclare retirer à Idir et Malika Ahmed Zaid sa confiance et décide proclamer solennellement et officiellement leurs retirer définitivement le PRIX DE LA RESISTANCE qui leur a été accordé en 2003 en toute bonne foi.
La fondation MATOUB LOUNES considère que s’il est du droit pour tout un chacun de disposer de sa liberté d’agir selon sa conscience, rappelle à l’opinion publique le drame qu’a connu notre région en 1963 et dont Ben Bella endosse toute la responsabilité, lui qui développait publiquement une haine caractérisée envers la Kabylie.
MATOUB Lounes lui-même a dénoncé ce génocide perpétré sous les ordres de ben Bella dans une de ses chansons dans laquelle il disait : 
« … Init-agh w’ara namen tura
Ula d Ben Bella
A s-yeqqar nekk d amazigh
Adrar n djerdjer yecfa
Ghef wasmi i s-yenna
Isem n weqbayli ur t-djigh
Ru ay ul. »
D’autre part nous considérons que c’est toute la symbolique de la résurgence de l’amazighité incarnée par le prestigieux Mouloud MAMMERI, dont l’université de Tizi Ouzou porte le nom, qui nous parait avoir été méprisé délibérément. Ce que nous dénonçons bien évidement.
En ce qui suit :
la fondation MATOUB Lounes, toujours fidèle à la mémoire du rebelle, qui fût le fer de lance de toutes les luttes menées pour la reconnaissance du fait Amazigh sous le triptyque langue, culture et identité et patriote de toute les patries opprimées, salue et soutien le combat de ses frères touaregs de la région de l’Azawad qui luttent pour leur liberté, qui souffrent et qui subissent une répression impitoyable.
A ce titre et comme l’aurait fait Lounes lui-même en prenant fait et cause en faveur de ses frères Touaregs : la fondation qui porte son nom, a l’honneur de décerner le PRIX DE LA RÉSISTANCE MATOUB LOUNES 2012 au célèbre groupe artistique et militant TINARIWIN qui porte haut la chanson engagée targui.
Le prix, hautement symbolique, est proclamé et annoncé officiellement en Kabylie et sera remis au groupe TINARIWIN lors d’une cérémonie qui sera organisée en leurs honneur.
Taourirt Moussa le 24 Janvier 2013.