Les transports à Jakarta

Publié le 21 mars 2012 par Marinel1 @Mavieenmieux

Les transports à Jakarta… C’est tout un problème. Si on en croit les études menées par l’ambassade, en 2016 plus personne ne pourra bouger dans la ville si rien n’est fait pour améliorer le traffic. Le premier mot que j’ai appris en Bahasa est d’ailleurs “Macet“, embouteillages.

On comprend mieux pourquoi le petit Futé 2012 qualifie la ville de “polluée, bruyante, épuisante, pauvre, salissante, étouffante”. Ils sont un peu durs, mais le fond reste vrai. Et ça l’est d’ailleurs dans toutes les grandes villes de l’archipel : j’avais loué un scooter à Jogjakarta pour visiter Borobudur, j’ai donc mangé du pot d’échappement pendant deux bonnes heures, et en enlevant mon casque : SURPRISE,  j’avais la jolie trace du bronzage nuage noir dans lequel j’avais évolué durant le trajet.. Sympa. L’une des premières causes de mortalité est d’ailleurs le cancer du poumon et les maladies respiratoires (Juste après les maladies digestives, mais un article sur la nourriture Indonésienne vous éclairera sur ce sujet..)

Voici au final les différents moyens de transport dans Jakarta :

  1. Vos pieds. Non je rigole, il n’y a pas de trottoir ici, abandonnez.
  2. Le métro. Vous vous êtes encore faits avoir! Il n’y en a pas non plus. Mais un projet est en cours. Donc au rythme ou ça va ici, dans dix ans on peut espérer avoir un métro dans une ville de 22 millions d’habitants (10 fois plus qu’à Paris).
  3. Le Bajaj : sorte de pousse-pousse comme on en voit beaucoup dans les pays asiatiques. Peu répandus, ils servent essentiellement à attirer le touriste, et ont peu d’intérêt pour les habitants car : – Ils sont chers (négociation difficile) – Ils ne permettent pas de doubler les voitures dans les embouteillages – Ils sont lents. 

 4. Le Transjakarta. Bus rouge circulant sur ses propres voies, le Transjakarta est un des premiers projets de la ville à voir le jour pour éviter le blocage total des axes routiers. Des bus modernes, climatisés, rapides, et peu chers : 3 500 rupiah, soit 30 cts €. Unique problème, qui lui est fatal : des files d’attente interminables aux heures de pointe, impossibilité de s’asseoir, nez sous les aisselles des voisins. Les locaux m’ont fortement déconseillé de le prendre, mais je pense qu’aux heures creuses c’est un des meilleurs moyens de transport à emprunter. Encore faut-il connaître son itinéraire, et pour ça, bon courage.

5. Le scooter. Il y a probablement plus de scooters à Jakarta que de voitures. C’est THE solution pour circuler librement, en dépassant les embouteillages. Les scooters sont très respectés donc il y a peu d’accidents, ce qui peut paraître surprenant aux vues du style de conduite, plutôt artistique, des automobilistes. Les Indonésiens ont l’art de s’entasser à 2,3,4 ou même 5 sur un scooter, bah oui, c’est ça le covoiturage. Généralement c’est Papa qui conduit, avec son fils debout entre ses jambes, et madame à l’arrière tiens bébé dans ses bras. Un casque? Pourquoi faire?

 6. Les Ojeks. C’est simplement la version scooter du taxi. N’importe qui peut s’improviser Ojek du moment qu’il possède un scooter. Les tarifs sont négociés mais ne sont pas plus bas que les taxis-voitures. En effet, même si on peut penser que le transport est moins confortable, il n’empêche que les Ojek ont un avantage indéniable : ils peuvent se faufiler, on arrive donc rapidement à destination. Les Ojeks sont de vrais pilotes, sécurité assurée. Pas de casque non plus, arrêtez d’insister. Blague à part, le sport national étant le BBM ici, on ne s’arrête pas quand on est à l’arrière d’un Ojek, on textote, on textote. Le tout en croisant les jambes sur le côté, pour plus de style dans les virages.

7. Les taxis. Une voiture sur deux environ est un taxi. C’est le meilleur moyen de transport à Jakarta, en particulier si on tombe sur un as de la pédale qui connaît coins et recoins pour tromper ses fameux “Macets”. Si vous roulez 3/4h, vous paierez environ 12€ votre course. Plutôt avantageux comme tarifs comparés à la France. Préférez les taxis Bluebird, qui ont un salaire fixe et n’essayeront pas de vous trimballer dans toute la ville pour faire augmenter l’addition. Pas de ceinture, c’est plus marrant.

8. Le chauffeur privé. Hé oui, si vous êtes riche, ce qui sera probablement votre cas si vous vous installez définitivement dans la ville avec un salaire d’expatrié, il est de coutume d’avoir votre propre chauffeur. Vous fournissez la voiture et le payez environ 200€ par mois, et il vous conduit où vous voulez, quand vous voulez. Il vous attend sagement dans les parkings sombres et puants pendant que vous vous faites masser, ou que vous faites du shopping. Oui c’est immonde, mais c’est comme ça. Bon bien sûr il faut une très grosse voiture, car le code de la route à Jakarta, c’est “le plus gros d’abord”. Autrement dit, les piétons vous pouvez vous brosser. La photo montre les voitures les plus utilisées par les drivers perso. Le seul point négatif est que si vous n’êtes que deux dans la voiture (vous et le chauffeur), c’est interdit dans certains quartiers de la ville, il faut être trois. Autre mesure de la ville pour réduire le traffic. RATÉ car les indonésiens ont trouvé la parade : des personnes lèvent le doigt dans la rue pour monter dans votre voiture, vous les emmenez la ou vous devez vous rendre, ainsi la police ne vous arrête pas car vous êtes trois. Un petit billet, et hop, dans tes fesses le gouvernement. C’est un travail à temps plein, que beaucoup de femmes pratiquent avec leurs enfants.

9. Le Kopaja. C’est le transport pour lequel j’ai opté, sorte de petit bus-playmobil, il ne coûte que 18cts € par trajet. Il faut bien connaître son itinéraire en se faisant aider par des Indonésiens. Mais les rues sont très longues et droites à Jakarta, on a donc peu de chances de se tromper sur un trajet court. C’est sale, c’est moche, mais c’est à l’image de la ville en fait! Mes amis indonésiens me jettent des petits regards horrifiés quand je leur dis que je prends ces minibus, car c’est assez rare de voir un Bule (blanc) se mélanger à la population moyenne.. On devient du coup un objet de curiosité : la blanche dans un kopaja, c’est dingue! Photo!!! Plutôt gênant au départ, on finit par s’y faire. Et eux aussi.

Et voilà pour ce joli panorama de la circulation javanaise!! Il faut ajouter à tout cela que lorsqu’il pleut, les inondations n’arrangent rien à la chose, et qu’ici les lignes au sol sont modulables à souhait, on passe de 3 files à 4 files s’il y a trop de monde, puis on dépasse un peu sur la file du Transjakarta, après tout il n’y en a pas souvent. Les voies de désinsertion peuvent devenir des voies d’insertion sans problème, aucun. Et les rétroviseurs n’existent pas, on préfère klaxonner pour prévenir qu’on arrive, c’est plus convivial!

M