L'avancée des abolitionnistes de la viande

Publié le 25 janvier 2013 par Idealmag @idealmag2
A l'occasion de la semaine de l'abolition de la viande, les militants pro-végétariens se mobilisent pour soulever la question à l'esprit du public, mais surtout soulever le débat. Ces derniers mettent sur un même pied d'égalité l'abolition de l'esclavage et l'abolition de l'élevage à but alimentaire. L'abolition de l'esclavage était utopique. C'était aussi une exigence éthique qui devait affronter des questions économiques. Ceux qui proffitaient de l'esclavage ont dû se reconvertir.

Pour les "Vegan", Il en va exactement de même pour l'abolition de la viande. Maltraiter et tuer des êtres sensibles ne peut se justifier par une simple question économique ou autre intérêt futile (compararé à celui des êtres qui sont massacrés pour la viande).

Ceux qui pensent qu'il serait stupide d'envisager un tel combat, ridiculisant d'un revers de main la simple idée d'une réussite d'un tel projet d'abolition, ne devraient pas oublier les avancées obtenues contre toute attente dans le domaine de la "corrida", en France, mais aussi en Espagne et dans d'autres pays. La Catalogne a bien voté l'interdiction de la corrida.

« Au-delà de la tradition et de l’esthétique, c’est un être vivant avec un système nerveux que l’on tue sur l’arène », a déclaré Anna Mula, à l’ouverture du débat au parlement catalan, en rassemblant plus de 180 000 signatures dans une initiative législative populaire, rapporte El País.

« On ne doit pas maltraiter ou tuer des animaux sans nécessité »

Effectivement, partout dans le monde, ce précepte fait partie de la morale commune.

La thèse défendue par les militants des "Journées de l'abolition de la viande", est que partout dans le monde, la consommation alimentaire de produits animaux est la cause principale pour laquelle des humains maltraitent et tuent des animaux, sans nécessité.

Pendant qu'on ridiculise encore assez facilement les végétariens gênés au bout d'une bonne tablée, attention; leurs représentants / miltants ont atteint bien des objectifs sociaux et politiques : des pays adoptant quelques lois protégeant les animaux d'élevage.

En France, c’est l’article L214 du code rural (codification d'une loi de 1976) qui mentionne leur caractère d’êtres sensibles. "La réglementation protégeant les animaux d’élevage est sous-tendue par la reconnaissance de leur sensibilité, c'est-à-dire de leur capacité à ressentir le plaisir, la souffrance, des émotions".

Ensuite, les pays de l'Union européenne transposent (pour les directives) ou appliquent directement (pour les règlements) cette réglementation dans le droit national. http://ec.europa.eu/food/animal/welfare/index_fr.htm


Inscrire le projet d'abolition dans le présent L'Association Végétarienne de France porte le combat sur la question de l'environnement. Car une bonne partie des productions agricoles sert à nourrir le bétail, par ailleurs gros producteur de gaz à effet de serre ! La prise de conscience du fait que la production de chair animale a un impact environnemental désastreux ne conduira pas nécessairement à une amélioration du sort réservé aux bêtes, car les éleveurs peuvent difficilement se résoudre à faire passer le bien-être des bêtes avant la rentabilité de leur exploitation, et ils ne disposent ni des espaces ni de la main d'œuvre requise pour traiter tant d'animaux avec soin. Nous connaissons des situations très semblables, comme les problèmes de l'insécurité routière, de la pollution, de la misère humaine, de la maltraitance des enfants, même lorsqu'il qu'il est largement admis qu'il s'agit de maux.

Cette revendication d'abolitir la viande semble trop forte, pour avoir des chances d'entrer sur le terrain politique.  Son exigence formulée peut-elle être satisfaite dans un avenir proche ?

Quel parlement ou gouvernement décidera "demain" d'interdire l'abatage alimentaire des animaux ?. Quel parti politique d'importance l'inscrira "demain" dans son programme ?

Pourtant, il est bon nombre de mesures déjà cohérentes avec la marche vers l'abolition :

-faire reculer et disparaître les subventions à l'élevage et la pêche,
-taxer la viande,
-faire respecter le droit de repas sans viande dans la restauration collective,
-faire régresser l'orientation de jeunes vers les métiers de l'élevage et de la pêche (et métiers associés en amont et aval),
-empêcher des ouvertures ou extensions d'élevages, contrer la propagande présentant les produits animaux comme indispensables à la santé,
-obtenir l'interdiction de produire et d'importer tel type de viande obtenu dans des conditions particulièrement atroces,
-des entreprises, des réseaux de distribution, des particuliers peuvent créer des zones de non viande sur le territoire dont ils sont maîtres.

Les abolitionnistes de la viande   pensent que la société arrivera à cette fin à pas de fourmi successifs, et qu'il y aura à un moment une accélération et un « saut » avec l'adoption de l'interdiction pure et simple. Ils se persuadent qu'avant ce jour, des lois et mesures partielles peuvent annoncer des progrès effectifs, qui rendent de plus en plus crédible, palpable, qu'on tend vers l'abolition de la viande. Elles préparent l'acceptation, la volonté d'en finir avec le sacrifice des animaux à des fins alimentaires.


Le refus de la demi-mesure Pour les abolitionnistes, prétendre qu'on puisse garantir des conditions de vie et de mort décentes pour les animaux élevés, chassés ou pêchés, relève d'une posture idéologique  – dans un contexte où la production de viande en pleine expansion menace de devenir un facteur supplémentaire d'intensification de l'élevage, forcément incompatible avec un traitement respectable.

Brochure officielle de cahiers-antispecistes.org :  brochure "Abolir la viande"

Autres sources :
http://abolitionblog.blogspot.fr/