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Après une semaine flirtant avec les -40, sortir en refroidit plus d’un.
Pour les jeunes français débarquant de leur Airbus Air Transat, la féérie hivernale est totale. L’hiver, le vrai, celqui qui pique les joues et gèle les encadrés de porte, est bel et bien là. L’Igloofest impose la sortie des snowsuit, toujours de gout douteux. Les parisiennes ont troqué leurs trench pour des bottes Sorel, dans une envolée de fourrure non recyclée signée Canada Goose. La Pabs se fige dans les canettes, la fumée des cigarettes s’élève péniblement. Janvier est là.
À deux pas des miens, les montréalais, eux, avancent d’un air décidé au fil des rues glacés, lisent Plume de Henri Michaux chez Boris, commandent une ciabatta olives, sans enlever leurs gants, à la Boulangerie Guillaume. Les plus nantis, les plus conventionnels s’envolent vers les mers du Sud durant ces quelques semaines qui font les joies des voyagistes, pour aller gouter aux joies d’un tout-inclus où les mojitos remplacent les chocolats chauds.
Pendant ce temps-là, on peut manger des tomates fraiches et organiques des fermes Lufa, la Buvette chez Simone ne désemplit pas et l’on a envie de soupe thom yum. Le soleil brillant des matins ensoleillé dynamise l’atmosphère endormie, on questionne la santé mentale des coureurs des températures négatives, il est temps de résilier baux et de penser au grand chambardement du déménagement dans les mois à venir.
Les fins de semaine au chalet s’égrennent, la perspective de la Saint Valentin fait rougir les devantures des librairies, les retardataires envoient leurs dernières cartes de voeux, écrites à la va-vite, au coin du feu artificiel du Café Olimpico. Encore, quatre, six, huit semaines avant que les dernières traces de neige ne fondent, que l’on oublie le vent sibérien qui fait paraitre les semaines des mois, et que les oiseaux se réveillent. En attendant, les montréalais vont se presser chez leurs amis pour des potluck, des activités de tricot, s’inquiéter de leurs évaluations annuelles, ou terminer avec grand espoir leurs session d’hiver.
Janvier, février, mars, 3 mois, 12 semaines, pour mettre à jour le name dropping des endroits à fréquenter pour un hiver gourmand et onctueux.