Je suis une poule mouillée, mais je me soigne !

Publié le 05 décembre 2012 par Livmarlene


"Je déclare avoir été violée." Fin novembre, elles étaient plus de 700 à avoir signé le manifeste lancé par Clémentine Autain sur le site du Nouvel Obs. Chaque jour, des dizaines de signatures s'ajoutent encore à la liste. Et ce n'est que l'arbre qui cache la forêt, la partie émergée de l'iceberg, la goutte d'eau du colibri sur un incendie géant. Parce que c'est la société qui brûle, pas seulement en France, mais partout dans le monde, sur la place Tahrir, dans les rues de Bruxelles, dans les Sofitel...
Que faire alors ? Vivre dans la peur perpétuelle ? Adopter une attitude 'zéro risque' consistant à ne sortir de chez soi que lorsque c'est nécessaire et qu'on peut se faire accompagner ?
C'est possible, bien sûr. On peut se prendre pour un petit fromage et se mettre sous cloche. Certaines passent leur vie comme ça. Elles finissent par sentir le renfermé voire les pieds, comme tout clacos qu'on affine un peu trop. Mais surtout elles étouffent, leur peur grandit chaque jour, parce que moins elles osent et plus les actes de la vie courante deviennent des épreuves.
Je noircis le tableau ? Allez dire ça à certaines de mes amies qu'il est impossible de faire sortir de chez elles dès la nuit tombée ! Longtemps, j'ai été comme elles. Puis j'ai fini par sortir un soir pour voir un match d'impro... Ce soir-là, j'ai découvert que les rues étaient loin d'être désertes après 19h. Oui, il y avait des gens qui faisaient des choses hors de chez eux après le travail, des gens qui en retrouvaient d'autres pour passer de bons moments à l'extérieur et qui ne se méfiaient pas de chaque coin de rue. La claque ! Moi qui me savais bien courageuse dans certains domaines, je me suis pris en pleine tronche la lâcheté, la couardise, je ne trouve pas de mot assez fort, bref, l'immense poule-mouillardise qui me faisait mener une vie étriquée sans même que je m'en rende compte.
Où veut-elle en venir, que vous vous dites. Deux secondes, j'y arrive. Après cette fameuse soirée révélation, j'ai décidé de sortir de ma cloche (de ne plus en être une, comme vous préférez). Je me suis trouvé des petites sorties quasiment tous les soirs et j'y suis allée, d'abord la peur au ventre, puis un peu moins, jusqu'à faire des balades nocturnes assez tard toute seule... Pour finir par me dire qu'il n'était peut-être pas utile de passer d'une extrême sécuritaire à l'autre, carrément inconsciente, par pure bravade. (Mais où elle veut en venir, bor*el ! J'y viens, j'y viens.) Comme le hasard fait souvent bien les choses, (sauf quand il les fait très mal), j'ai eu vent d'un cours de self-defense qu'on pouvait essayer gratuitement une paire de fois, le soir à dix-neuf heures. Quelques temps auparavant, je n'aurais pas osé y aller, vous savez, la cloche sous laquelle il faut rentrer avant la nuit. Là, comme dans la pub pour les lunettes, je me suis dit : "Avant j'avais peur de tout, mais ça c'était avant !" J'y suis allée une fois. Puis deux. Une vingtaine de mecs, trois quatre nanas perdues dans la masse. Je ne sais pas pour les autres, mais moi, j'ai ramené à chaque fois une flopée de bleus et je dois l'admettre, une certaine fierté. Ouaip ! Parce que figurez-vous qu'à prendre quelques patates, on a vite fait de comprendre que le corps est plus solide qu'on l'imagine. Mieux, une carrure de chat écorché, ça peut même devenir un avantage face à un individu qui nous cherche des puces (on a des coudes, des poings, des genoux tous pointus, généralement on est souple, donc difficiles à immobiliser et surtout, on n'a pas l'allure de quelqu'un qui sait réagir à une agression!).
Après quelques cours, je commence à être moins empotée, mais le plus gros changement que je perçois ne se situe pas dans le tour de bras (toujours aussi ridicule et je vous emm***de, vous et vos bras musclés !), pas dans le tour de bras disais-je, mais dans la tête. Je crois que c'est la peur qui est en train de me lâcher. Cette peur sourde qui avait progressivement mis des barrières un peu partout entre moi et les trucs intéressants, elle est en train de se faire botter le cul par la confiance qui revient, petit à petit.
Aujourd'hui, je ne dirai pas que je saurais poser les actions justes en cas d'urgence. Mais ce que je sais, c'est que je ne resterai plus immobile, sidérée par les évènements. Je ferais peut-être mal, mais c'est sûr, je ferai quelque chose et c'est déjà énorme.
Alors les petits-bras, je vous ai motivés pour les cours de self ? Mais vous vous demandez quelle méthode choisir, il en existe tellement ! Bien impartialement, je vous dirai que la meilleure, c'est celle que j'ai choisie : le SYSTEMA ^^ Basée sur la biomécanique, elle ne requiert pas une force physique herculéenne et elle prépare à des situations réalistes, on apprend au ralenti, puis on accélère au fil des progrès, on apprend à esquiver, à fiche des marrons efficaces et au passage, on se défoule, c'est de la folie !
Bon, vous me connaissez, je ne peux pas signer un billet aussi partisan, je vous mets donc deux trois liens vers d'autres méthodes. L'important, c'est que vous ayez envie, pour rester motivé sur la durée. Allez, à l'attaaaaque ! Ah non, non c'est vrai, je retire, on se défend, c'est tout, promis !
Petit kit de survie pour femme urbaine.
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