Le site de l'INA (Institut National de l'Audiovisuel) est obscène

Publié le 02 février 2013 par Edgar @edgarpoe

Obscène : "Qui offense le bon goût, qui est choquant par son caractère inconvenant, son manque de pudeur, sa trivialité, sa crudité."

Connectez-vous sur le site de l'INA, pour visionner des vidéos historiques. Par exemple parce que vous avez envie de vous cultiver sur des épisodes historiques, de voir comment, à l'époque, les actualités ont présenté tel ou tel événement.

Qu'il s'agisse de la Libération de Paris, des camps de la mort ou du 17 octobre 1961, les vidéos sont entrecoupées de publicités.

On peut donc attendre de visionner une vidéo sur la libération des camps les yeux rivés sur une pub pour de la mousse à raser :

Par ailleurs, comme ces publicités sont lourdes à charger, et que les serveurs du prestataire doivent être encombrés, on attend que la dose de pub pour L'Oreal ou autre société veuille bien se charger :

Ce qui est "amusant" c'est que Adnxs est une société qui a des pratiques de ciblage publicitaire assez sophistiquées, comme l'a décrit le Guardian. L'INA a donc "vendu" son site à une régie qui se charge de la sélection des publicités.

On pourrait être choqué de voir un site qui devrait être un sanctuaire, un lieu de mémoire, de réflexion, transformé en bazar.

C'est en réalité une maladie du temps assez connue : tout ce qui est public et non profitable est assimilé à une branche morte.

L'idéal, le graal même, est donc, pour les structures publiques, de se changer en entreprises. L'INA (le I c'est pour Institut, en théorie, "Corps constitué de savants, d'artistes, d'écrivains.") n'échappe pas à cet impératif :

J'imagie donc le quotidien de l'INA, partagé entre une grande masse de salariés consciencieux, archivistes, documentalistes, monteurs, historiens, et un encadrement soucieux de montrer qu'il est soumis à la loi du temps, désireux de rentabliser tout ce qui peut l'être, fût-ce au risque de l'obscène.


Par ailleurs, il est inutile de dire que cela coupe toute envie d'acheter le moindre produit l'Oréal, ou quelque autre marque qui a confié ses pubs à une telle régie.

Un jour peut être notre époque sera sévèrement jugée. En attendant, rendre l'INA à sa vocation serait un préliminaire bienvenu.