Certains ANTIDÉPRESSEURS peuvent déprimer le cœur – BMJ

Publié le 03 février 2013 par Santelog @santelog

Certains de ces ISRS présentent un risque cardiaque très rare mais grave. Il s'agit des antidépresseurs inhibiteurs sélectifs de recapture de la sérotonine (ISRS) associés à un risque cardiaque accru, selon cette étude du Massachusetts General et du Brigham and Women's Hospital, menée sur des dizaines de milliers de patients et publiée dans le British Medical Journal.


Les chercheurs se sont particulièrement intéressés aux risques possibles associés


·   à l'un de ces ISRS, le citalopram, qui avait fait l'objet de mises en garde récentes de l'Afssaps (ex ANSM), en accord avec l'Agence européenne du médicament (EMA) – et comme aux Etats-Unis- en raison d'un allongement dose-dépendant de l'intervalle QT. En France, la dose maximale de citalopram avait alors été limitée à 40 mg par jour ;


·   ainsi qu'à un antidépresseur plus ancien, l'amitriptyline (Elavil, Laroxyl) également utilisé pour traiter les états dépressifs.


 Les chercheurs américains ont étudié les dossiers médicaux de 38.397 patients qui avaient reçu un antidépresseur (dont 25% le citalopram) et subi un électrocardiogramme (ECG), prenant en compte les doses d'antidépresseurs et la variation de l'activité électrique du cœur. Les chercheurs ont classé les patients en fonction de leurs résultats à l'ECG et du type d'antidépresseur prescrit. Les facteurs âge, origine ethnique, sexe, antécédents de dépression et de maladie cardiovasculaire ont également été pris en compte.


Rappel sur l'intervalle QT : L'ECG mesure l'activité électrique du cœur tracée en 5 segments P, Q, R, S et T qui mesurent le flux des signaux électriques à travers les cavitéscardiaques. Lorsque l'intervalle QT est prolongé, cela signifie que l'activité électrique se propage plus lentement à travers le cœur, ce qui peut entraîner un risque de torsades de pointes, qui peut lui-même conduire à la tachycardie ventriculaire voire à l'arrêt cardiaque.


Les auteurs constatent que certains de ces antidépresseurs sont associés à un dérèglement de l'activité électrique du cœur, associée à une augmentation théorique –car rare- du risque de graves troubles du rythme cardiaque.


·   Un effet dose-dépendant confirmé : Des doses de plus en plus fortes de plusieurs antidépresseurs sont significativement associées à une augmentation de l'intervalle QT. C'est le cas du citalopram, de l'escitalopram et de l'amitriptyline.


·   Le bupropion (médicament contre la dépendance à la nicotine) est associé de façon significative avec la diminution de l'intervalle QT.


Les chercheurs concluent qu'il y a bien une légère augmentation de l'intervalle QT chez les patients traités avec ces antidépresseurs mais que ces associations sont faibles et leur implication clinique à préciser. C'est-à-dire qu'il n'est pas possible à ce stade de confirmer que ce risque se traduit par un risque accru de problèmes cardiaques graves, ni d'estimer la taille de ce risque. L'étude montre a contrario que certains ISRS ne sont pas significativement associé au risque d'intervalle QT prolongé.


Source: BMJ 2013;346:f288online January 29 2013QT interval and antidepressant use: a cross sectional study of electronic health records (visuel@ NIH et Dr. Christopher Newton-Cheh, Massachusetts General Hospital).


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