Sonate d'automne dans les Bauges - le Mont Pécloz

Publié le 25 octobre 2012 par Assouf
C'est pas le tout, mais on n'a pas que ça à faire. Il y en a assez de la civilisation, je veux dire des Christophe Barbier et des Bernard-Henri Lévy. On les a laissés à leur ananas, et on va se promener dans la Montagne - en l'occurrence : les Bauges

Je n'y ai finalement mis les pieds qu'une fois, au Col d'Orgeval. Je prends aujourd'hui quasiment le même point de départ, dans la vallée de Bellevaux, mais pour aller de l'autre côté, au sud, direction le Mont Armenaz (2158m) ou le Mont Pécloz (2197m) ou les deux. A moi de juger, ce sera, puisqu'on arrive à un col où on peut bifurquer sur Armenaz au sud, sur Pécloz au nord. Au col, une pancarte avertit le randonneur que le chemin vers Pécloz est réservé aux randonneurs expérimentés et équipés : alors que l'arrête menant à Armenaz est tranquille et herbeuse, celle menant à Pécloz est bien plus escarpée et rocheuse, mais pas vertigineuse. Il faut effectivement y mettre les mains, c'est de la petite escalade facile. Vous l'aurez donc compris, j'ai choisi Pécloz. Mais reprenons au début. 
Les couleurs automnales sont vraiment superbes et empêchent absolument la rime automne / monotone. Les sons, eux-mêmes, s'en mêlent, quand les pas jouent avec les feuilles mortes des mélodies qui raviraient les morts. 


Le chemin est facile jusqu'à la chapelle Notre-Dame de Bellevaux. Après, ça commence à bien grimper quand même. Ce n'est pas excessivement raide, mais précisément, la montée n'était ni très raide ni technique, rien ne freine la progression et j'ai toujours tendance à envoyer un peu trop dans ces cas-là, et il faut quand même tenir la distance. L'arrivée au col sera difficile. Enfin...

Pécloz à gauche, Armenaz à droite, chamois partout entre les deux

On atteint quand même bien le Chalet des Gardes, ou plutôt son contrebas (1640m), où une pancarte indique que le tétra-lyre niche dans ces alpages. Mais pour en voir... De ce point, en revanche, on voit le col, et l'Armenaz à droite, le Pécloz à gauche. Et puis, deux hardes de chamois (une soixantaine au total) qui paissent paisiblement sur le chemin dudit col. Je monte, suivi par un couple de randonneurs de Chambéry, très sympathiques. Arrêts photo obligatoires - les chamois sont certes méfiants mais pas paniqués du tout, ils savent qu'ils ne risquent rien de ce côté-ci de la montagne, et qu'au moindre danger ils peuvent gagner les rochers à gauche dans lesquels nous serions bien incapables de les suivre.
Quelques photos de ces beaux chamois (cliquez) :








Rocher-rasoir


J'atteins finalement l'arête de l'Arpette, avec d'impressionnants rails dus à l'érosion dont vous trouverez des photos sur internet puisque je n'en ai pas prises, pensant le faire au retour, mais... Oui, toujours de l'imprévu. Déjà, mes compagnons de route vont, eux, au Pécloz, alors j'y vais également. Là-haut, malgré le vent, toujours aussi chaud - pour un 21 octobre, à 2000m d'altitude, avoir plus de 20°C, c'est quand même ahurissant. Je rends un petit hommage au Général Boulanger ("Les curés, sac au dos !") :

"Les curés, sac au dos !"


Je photographie une gentiane, la gentiane, même, la seule survivante... et un grand corbeau (?) :

Et c'est l'heure du repas, et d'une goutte, une, de génépi, offerte par mes acolytes. Là, nous nous rendons compte que les randonneurs montent au Pécloz par un autre chemin, indiqué en pointillé sur la carte IGN. Ce chemin suit l'arête jusqu'au "Replat d'en haut" puis plonge directement dans la forêt jusqu'au "Replat d'en bas" avant de regagner le Parking du Couvent (868m). Seul, je ne l'aurais pas tenté. Là, on y va, sans faire les malins sur l'arête pourtant aucunement dangereuse, mais bon, c'est une arête quand même... Des chamois, encore, en contrebas. Puis le chemin devient franchement plus facile et sans aucun souci, pour une très agréable descente entre prairies et forêts. Nous observons même quelques mélèzes, encore tout vert, sauf un, déjà jaune, après avoir dit qu'il n'y avait pas de mélèzes ici, mais qu'en Queyras, les couleurs de ces arbres mêlées aux autres devaient être superbes à cette époque. 
Et voilà, une bien belle journée automnale...Vous trouverez plusieurs topos très bien détaillés sur altituderando : ici ou par exemple, avec un itinéraire par les arêtes très alléchant, mais vertigineux je crois, pour le coup. Voici notre parcours à nous, à peine 16km, et 1200m de dénivelé :
Lors de la descente, mes coéquipiers du jour m'ont donné pas mal d'idées d'autres randos à faire : La Jonction (vers Chamonix), Chamechaude (Chartreuse), etc. Et bien entendu, tout autour dans les Bauges :

L'Arclusaz

Le Trélod (2181m), L'Arcalod (2217m) et la Pointre de Chaurionde (2173m)