Good painting or Bad painting ?

Publié le 01 avril 2008 par Ignatus
Kim Dorland, née en 1974 à Alberta, Canada, vit et travaille à Toronto, jeune peintre figuratif que l'on pourrait classé comme bad painter romantique. Une sorte de Edward Hooper sous acide.
La bad painting est arrivée (sans se presser) comme Zorro, pour contrer les hyperréalistes, elle est apparement l'initiative de Neil Jenney à la fin des années 60' , mais les critiques l'on d'abord appelé "Funk Art", une espèces de fourre tout pour ce qu'ils ne pouvaient réussir à classer (terme péjoratif indiquant que c'était de l'art de la côte Ouest, et à l'époque, toute les avants gardes étaient à et de NY)
Cette peinture revient fortement dans les galeries d'art ces temps ci mais peu arrivent à ce niveau de fraicheur et d'exigences.
Ce sont des scènes de la vie banales de banlieues paisibles canadiennes. Il ne se passe rien d'extraordinaire dans ces scènes, des ados font du vélos ici, une voiture garrée devant la maison des parents, on va au drugstore du coin, ou faire une virée en voiture dans les bois, pourtant, la peinture de Dorland transfigure ce rien en évènement exceptionnel, le rose fluo passé à la bombe transperce le ciel, cet arbre peint en empâtement au couteau devient menaçant, ce petit personnage paraît collé et plat comme dans une scène inventé par un enfant sur son tapis représentant une ville en 2D, personnage interchangeable...



2 sisters - 2007



Minute Lub - 2007

Indéniablement, une poésie se dégage de ces tableaux qui après réflexion sont de la bad painting mais en sous couche, il y a du "good drawing", ce qui fait une différence non négligeable avec tout ce que nous voyons en ce moment se reférant à la bad painting. Les compositions sont très travaillées, et à force de les regarder, je sens bien que le geste apparement "lâché" n'existe quasiment pas, mais que tout est là à sa bonne place, refléchit, presque stricte.
Ces environnements laissent penser que les paysages dans lesquels ces personnages se mouvent sont totalement fabriqués par l'homme. Ces personnages ne peuvent s'échapper de ce qu'ils sont sans en être vraiment conscients, ils sont emprisonnés, seuls même accompagnés, c'est en ce sens que je faisais référence plus haut à Hooper.



Beer and Pussy - 2006

Que reste-t-il à faire dans ce bled, "Beer and Pussy", exactement. Et pourtant, même pas, comme on le voit dans l'image si dessus, la bière et la chatte ne sont même pas accéssibles, il fume son clope de l'autre côté comme après l'amour sauf qu'il ne l'a pas fait, il ne peut traverser ce pont, car ce serait le point de non retour certain, il a envie mais ne le fera pas car ce n'est pas pour lui, ce n'est pas son monde.

Alors, il fait ce que l'on peut faire dans ce bled, du vélo, BMX de préférence, il va mager un hamburger en emmenant des potes dans son truck, ou il promène le clébard.

Cet ennui, et ce temps qui se dilate à toujours bien fonctionné en peinture, en effet la peinture dilate le temps, l'étire, le regarde passer comme une vache intelligente et belle et en même temps foudroie l'iris.


East View (LR) - 2007


Her favorite place - 2007


Catwalk - 2007