Neuro: Le cerveau partagé entre peur et panique

Publié le 06 février 2013 par Santelog @santelog

Cette étude de l'Université de l'Iowa identifie 2 zones différentes du cerveau associées à la peur liée à une menace externe ou interne. La recherche publiée dans l'édition du 3 février de la revue Nature Neuroscience montre que l'amygdale n'est pas le seul gardien de la peur dans le cerveau humain. D'autres régions, comme le tronc cérébral, le diencéphale, ou encore le cortex insulaire sont à l'origine de signaux internes de danger et de panique lorsque la survie est menacée.

Lorsque ces chercheurs de l'Université de l'Iowa demandent à une patiente d'inhaler une dose de dioxyde de carbone –qui va induire la panique-, elle n'a peur de rien. Mais après quelques secondes d'inhalation, elle se met à appeler au secours sous le coup de la suffocation. Or cette patiente est atteinte d'une maladie extrêmement rare appelée maladie de Urbach-Wiethe qui a causé d'importants dégâts à l'amygdale, cette région du cerveau connue pour son rôle dans la peur. Elle n'avait pas ressenti cette panique depuis le développement de sa maladie, à l'adolescence.

Des décennies de recherche ont montré le rôle central joué par l'amygdale dans le développement de la peur en réponse à des menaces extérieures. Sur cette patiente, les chercheurs avaient tout essayé, les serpents, les araignées, les films d'horreur et autres menaces externes, y une situation (factice) de menace avec un couteau…Mais la patiente ne montrait aucune crainte. Cette expérience montre en revanche une réponse de panique à une menace interne. « L'information du monde extérieur est filtrée par l'amygdale avant de générer la peur », explique l'auteur. « Mais les signes de danger provenant de l'intérieur du corps peuvent provoquer une forme très primitive de la peur, même en l'absence de fonctionnement de l'amygdale ».

La panique peut être induite par une autre zone cérébrale : «Cette recherche explique que la panique ou la peur intense peut être induite par une autre zone cérébrale que l'amygdale», explique John Wemmie, professeur agrégé de psychiatrie. C'est une découverte fondamentale qui pourrait ouvrir de nouvelles voies ou cibles pour prendre en charge le traitement les crises de panique, le syndrome de stress post-traumatique et autres troubles liés à l'anxiété ou à l'émotion.

Source:Nature Neuroscience doi:10.1038/nn.3323 online 03 February 2013 Fear and panic in humans with bilateral amygdala damage (visuel © sebra - Fotolia.com)