Mon p’tit billet : "Je normophobe, tu normophobes, il normophobe…

Publié le 12 février 2013 par Fabricegil @thenewreporter

Que ce doit-être merveilleux d’être un homme bon. Pas vertueux dans le sens d’aider une vieille dame à traverser la rue ou de donner la pièce à un clochard, non, vraiment bon au sens noble du terme, comme François Hollande. Qu’il était beau à Tombouctou, notre président binoclard, le menton haut, la jugulaire du casque lourd mentalement serrée sur sa glotte affolée, la commissure de ses yeux boudinant sur ses chaussures. C’était le jour le plus éclatant de sa vie politique. Le triomphe mérité de Groscopain du monde des Bisounours. Pas encore l’apothéose, mais déjà une métamorphose : l’homme incertain et tremblotant s’était mué en figure paternelle façon Flamby soldat ou pudding amidonné. En France, balayeur affecté à nettoyer tous les couacs et bévues de sa majorité - au Mali, bifidus actif ou membre premium. A Marseille, spectateur de performance RAP dans le TGV - à Bamako fier décideur, Père Noël ou grand libérateur. Les mamans maliennes (les vraies) le serraient sur leur cœur honnête et généreux. Et Papa président s’en est honteusement servi pour satisfaire ses propres intérêts politiques, cela dans le chaud mystère d’un drapeau français déployé au vent.
Ici, on était loin des dominas castratrices façon Ségolèna Incisiva et/ou Valéria Canina.
En "honnête" président, Francis… euh François n’a pas oublié son joli couplet idéologique sur la "dette" que la France aurait censément contractée envers l’Afrique : un gage que le président était venu honorer à Bamako. Une obligation qui sentait bon le référendum. J’imagine la tête de Charles de Gaulle dans son caveau, lui qui faillit manger son képi de dépit le jour où Sékou Touré, démocrate malien, répondit "non" à son référendum mettant fin, de facto, à ce qui allait devenir la communauté française : "Nous avons, quant à nous, un premier et indispensable besoin, celui de notre Dignité. Or, il n’y a pas de Dignité sans Liberté, car tout assujettissement, toute contrainte imposée et subie dégrade celui sur qui elle pèse, lui retire une part de sa qualité d’Homme en fait arbitrairement un être inférieur. Nous préférons la Pauvreté dans la Liberté, la Richesse dans l’esclavage". Paroles de Sékou Touré - Prélude au référendum de 1958.

Sans doute n’a-t-on pas oublié à l’Elysée que le sous-sol Malien, un des plus riches du continent noir regorge d'une importante variété de pierres précieuses et de matières fossiles.

Qu’il fait bon être un homme bon, tout de même...


Pendant ce temps, dans la grisaille parisienne, le pays s’extasiait sur les bonnes grâces de sainte Christiane. Certains hommes politiques de gauche disent qu’il n’y a, dans cette affaire, pas plus d’histoires de couple que de mariage. Non, la grogne des verts et des communistes devant les cafouillis socialistes le prouve : il s’agit plutôt d’ouvrir aux mariés le droit à l’enfant, siglés respectivement PMA (procréation médicalement assisté) et GPA (gestation pour autrui). Charmant, non ? Surtout que l’utilisation outrancière de ces abréviations suffit à faire avaler en douce, l’indigeste pilule… de la vente d’un enfant, par exemple. S’agirait-il d’ouvrir le mariage à une troisième personne ? C’est une vue de l’esprit troublante depuis que la jurisprudence anglaise reconnaît aux donneurs de sperme des droits de coparents : on ne voit pas ce qui empêcherait une mère porteuse de revendiquer la même chose au nom de l’égalité, de même que la polygamie représentée explicitement dans un des amendements exposés, se trouve implicitement reconnue dans le projet qui prévoit à terme la procréation de couples homosexuels.
Sainte Christiane promulguera le mariage pour tous c’est assuré, mais a quel prix.
Un dernier point : on ne pourra en toute hypothèse parler de couple, même si conjoint(e) et conjoint(e) brûlent d’un amour ardent.Si papa-maman et papa-maman ont - oui ou non - des enfants, ils ne formeront jamais un couple pour la simple et bonne raison que deux corps de même nature constituent ensemble une paire, oui une paire et non un couple... de jumeaux ou de jumelles. Nous le savons tous, le couple suppose la différence, l’altérité. Du reste la langue française définit le couple comme étant composé d'un homme et d'une femme. Sacrilège!!! J'entends déjà vos cris et mécontentements de tous ordres sur ce constat gênant. 
En tout cas, le dictionnaire de la langue française n’a pas encore été brûlé en place de grève pour homophobie. Peut-être sera-ce le cas, qui sait.Une chose est sûre, François et son gouvernement l’ont fort bien compris : la gauche n’a pas plus agaçant adversaire que la langue française, qui depuis des décennies est la cible de ses vigilantes attaques. Langue analytique structurant la pensée, le français développe un esprit critique, utile dans les discussions, les négociations.Fort de ce constat, je pose la question : "parlons-nous français ?"Fabrice Gil