Nouveau mariage à l’Élysée : Nicolas Sarkozy cède aux charmes des Allemandes bien carrossées !

Publié le 10 avril 2008 par Greenpeacefrance

Jeudi 10 avril au matin, Greenpeace a organisé une parodie de mariage entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel. Le cortège, composé d’une dizaine de voitures parmi les plus polluantes, a défilé sur les Champs Élysées, s’arrêtant dans divers showrooms automobiles pour distribuer des invitations à la noce. Ensuite, le cortège s’est dirigé vers le palais de l’Élysée et le ministère de l’Écologie.

À travers cette manifestation, Greenpeace exprime avec humour une inquiétude bien réelle : que la réglementation européenne sur les émissions de CO2 des voitures soit vidée de toute ambition. Jean-Louis Borloo doit rencontrer dans les jours qui viennent son homologue allemand à ce sujet. La France et l’Allemagne souhaitent finaliser un accord fin avril.

« Si Nicolas Sarkozy devait céder aux injonctions d’une chancelière allemande obsédée par les bénéfices de ses groupes automobiles, la crédibilité de la présidence française de l’Union européenne sera mise en cause, déclare Anne Valette, de Greenpeace France. Un tel laxisme envers l’un des secteurs les plus polluants serait en totale contradiction avec la position qu’il défend : ne pas agir contre le dérèglement climatique n’est pas seulement irresponsable : c’est “criminel”. »

Voitures et climat : le problème
Pour lutter contre les changements climatiques, l’Union européenne doit s’attaquer aux transports, seul secteur où les émissions de gaz à effet de serre augmentent (+ 26 % depuis 1990). À elles seules, les voitures particulières sont responsables de 12 % des rejets européens. Il y a dix ans, les constructeurs s’étaient engagés à produire des véhicules moins polluants. Or aujourd’hui, non seulement ils sont loin d’avoir atteint leur objectif, mais en plus ils s’opposent à toute législation contraignante. Dans cette bataille, Angela Merkel est leur porte-drapeau.

La solution
L’Europe devrait adopter d’ici la fin de l’année une réglementation visant à limiter les émissions de CO2 des voitures neuves (160 g/km en moyenne aujourd’hui). Pour être à la hauteur du défi climatique, cette réglementation doit :
- limiter la moyenne des émissions à 120 g de CO2/km d’ici à 2012, et à 80 g/km d’ici à 2020 ;
- répartir l’effort entre les constructeurs fondée sur le critère de l’emprise au sol (c’est-à-dire la surface entre les 4 roues d’un véhicule), et non du poids ;
- comprendre des pénalités immédiatement dissuasives pour les constructeurs (150 € pour chaque gramme de CO2 supplémentaire, pour chaque véhicule vendu).

Ce qui se trame aujourd’hui
Au cours des derniers mois, la France s’était positionnée en faveur de fortes pénalités, du critère de l’emprise au sol et d’un objectif à 2020. Autant de points sur lesquels elle semble aujourd’hui reculer. Reste à savoir ce qu’elle a à gagner, à trois mois de sa présidence européenne, si elle revenait sur ses positions…

« Cette union des poids lourds contre le climat, sponsorisée par les constructeurs allemands, pourrait s’officialiser le 9 juin, lors de la prochaine rencontre des deux chefs d’État, reprend Anne Valette. Avec un tel mariage, c’est le climat qu’on enterre. Les grands actionnaires de l’industrie automobile vont être à la fête, et les citoyens et la planète vont trinquer ! »

Sur www.greenpeace.fr/voitures/petition, signez la pétition demandant à Nicolas Sarkozy de ne pas brader le climat pour défendre les intérêts de l’industrie automobile !