Quel sera le profil de la future Agence de la biodiversité?

Par Baudouindementen @BuvetteAlpages

La future ANB Agence nationale de la biodiversité, voulue par le président François Hollande lors de la Conférence environnementale, pourrait regrouper différents établissements existants en charge de la protection de la nature et compter jusqu'à 1.000 agents, selon les deux spécialistes missionnés pour en définir les contours.

Dans un rapport remis à la ministre de l'Ecologie, Jean-Marc Michel et Bernard Chevassus-au-Louis avancent deux scénarios principaux pour définir le périmètre de cette future agence que le président de la République veut comme l'équivalent de l'Agence de l'environnement (Ademe) en charge notamment des questions d'énergie.
Pour constituer cette future agence censée aider les collectivités locales, les entreprises et les associations à mieux prendre en compte les espèces végétales et animales, le premier scénario, plus modeste, se limiterait à regrouper les organismes chargés des aires protégées. Cela "n'apporterait pas de réelle valeur ajoutée par rapport à la situation actuelle", notent toutefois les deux experts dans ce rapport.
La deuxième proposition élargit le périmètre aux organismes dédiés à la "connaissance", comme l'Observatoire national de la biodiversité, mais aussi à ceux en charge de la "biodiversité ordinaire", dont l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) et de l'Office de l'eau et des milieux aquatiques (Onema).
Ce deuxième scénario, précisent les experts, est "ambitieux" mais aussi "assez complexe", et "aboutirait à la création d'un établissement d'environ 1.000 agents, avec un budget d'environ 150 millions d'euros".
La ministre de l'Ecologie Delphine Batho a indiqué à l'AFP "pencher" pour l'hypothèse ambitieuse, c'est déjà rassurant. A partir de mardi prochain, des discussions menées avec les partenaires du Grenelle de l'environement vont permettre de "valider les missions" de cette future agence avant d'aborder la question des moyens, a-t-elle souligné.
Cette future Agence française de la biodiversité doit figurer dans une loi-cadre attendue pour la mi-2013.
France Nature Environnement (FNE), la Fondation Nicolas Hulot, Humanité et Biodiversité et la Ligue de protection des oiseaux (LPO) ont réagit ensemble dans un communiqué.
Les deux préfigurateurs (qui ont remarquablement travaillé dans un délai très court) retiennent principalement deux scénarios : l'un propose la création d'une agence des aires protégées, l'autre propose la création d'une agence pouvant intervenir sur l'ensemble du champ couvert par la biodiversité, sur tout le territoire, et en lien avec tous les acteurs. Les préfigurateurs le disent eux-mêmes, le premier scénario n'est pas une réponse correspondant à l'annonce faite par le Président de la République.
Nos organisations font également leur, l'ambition affichée en terme de moyens, « créer une agence de la biodiversité n'a de sens que si on crée en même temps le flux financier nouveau pour permettre l'action, à l'instar de ce qui a été fait pour les agences de l'eau ou l'ADEME ».
Nous attendons de la Ministre de l'Ecologie qu'elle lance sans tarder la mise en oeuvre du second scénario et du Premier Ministre qu'il ouvre le chantier du financement dédié.
Pour répondre à la promesse du Président de la République et après le travail de préfiguration, l'agence de la biodiversité, "c'est maintenant" concluent-elles.
Nature et ambition, deux termes qui ne se retrouvent pas souvent ensemble dans les politiques environnementales. A suivre donc.