Les différentes intrigues lancées par ce roman se rejoignent à la fin avec la même virtuosité qu’elles le faisaient dans le précédent tome. On ne peut refuser à Serguei Loukianenko son talent pour tisser les histoires. Nous retrouvons donc les personnages, Sombres ou Clairs, que nous avions croisés, tout en approfondissant cette fois-ci l’Obscurité. Loin de tomber dans le manichéisme attendu, il cherche au contraire à nous montrer à quel point la frontière entre le Bien et le Mal est ténue, et que ce qui pousse les Autres à se tourner vers l’obscurité est moins une attirance vers le Mal qu’un désir bien compréhensible de s’occuper de soi avant de se mettre au service des autres. Et tandis que les petites mains se posent ces questions si proches de nous, les grands se livrent à une lutte sans merci pour abattre l’autre sans en avoir l’air, à l’aide de ruses et de tromperies qui s’accumulent. Néanmoins, entre questionnement métaphysique et stratégie politique, l’action est parfois bien mise en retrait. Les histoires d’amour attendues ne se développent pas vraiment (Anton et Svtelana, décidément, ne se rapprochent presque pas) et les scènes d’action fantastiques qui m’avaient tant plu dans le premier tome sont bien moins présentes dans celui-ci. Je l’ai donc trouvé long, trop passif. Dommage: il y avait bien du potentiel.
La note de Mélu:
J’ai apprécié le principe, mais je ne suis pas convaincue par ce qui en est fait.
Un mot sur l’auteur: Serguei Loukianenko (né en 1968) est un écrivain russe, médecin de formation. D’autres de ses livres sur Ma Bouquinerie: