Cher Oncle Sam, tu nous as déjà sauvé la mise plusieurs fois, la dernière face à l'envahisseur national-socialiste. Cette fois, c'est l'envahisseur national et socialiste qui menace notre liberté. S'il-te-plaît, délivre-nous en.
Par Baptiste Créteur.
Dénoncer l'idéologie dévastatrice des hommes politiques et des syndicats français serait ignorer ce qu'est la France, et le ministre évoque les investissements des entreprises étrangères en France. Ces investissements, motivés par un contexte autrefois favorable et des subventions toujours abondantes, se feront de plus en plus rares à mesure que la France va s'enfoncer dans une crise dont la cause est l'intervention étatique et à laquelle la réponse apportée sera plus d'intervention étatique.
La marque France, projet d'Arnaud Montebourg pour attirer les investisseurs étrangers dans un pays qui a de plus en plus besoin de communiquer pour les attirer, devra être plus forte qu'une image qui semble de plus en plus répandue d'un des derniers pays à croire encore au socialisme – celle d'un pays où les chômeurs, de plus en plus nombreux, n'auront plus pour se consoler que le vin français.
L'extrémisme dénoncé par Arnaud Montebourg est avant tout celui d'une réalité qui ne colle pas avec sa propre idéologie. Comme une réponse à la décision de ne pas investir en France, le ministre fait ce qu'il fait de mieux : il formule des menaces.
Soyez assuré de pouvoir compter sur moi pour faire surveiller par les services compétents du gouvernement français avec un zèle redoublé vos pneus d'importation.
C'est sur la coercition et la menace plutôt que sur la persuasion que les hommes politiques français cherchent à fonder les interactions humaines. Cela peut fonctionner avec les citoyens français soumis au pouvoir de l’État, mais pas avec le reste du monde qui a d'ailleurs beaucoup de mal à comprendre le ton et les mots employés par le ministre.
Il semble inconcevable aux représentants du peuple français qu'un chef d'entreprise puisse critiquer le gouvernement de son pays, tant il est devenu nécessaire en France de s'attirer les faveurs de l’État pour éviter que sa rage taxatoire ne s'abatte sans discernement. Outre son admiration pour Barack Obama qui, lui aussi, considère que les producteurs doivent beaucoup plus à l’État qu'à leur propre mérite, il évoque Lafayette comme un dernier élément auquel se raccrocher pour éviter la faillite et rappelle les sacrifices consentis par des milliers d'Américains venus sauver la France de l'envahisseur national-socialiste.
C'est pourtant le cas, Oncle Sam. Une fois de plus, les Français ont besoin de toi ; diffuse auprès d'eux les idéaux de liberté qui ont, un jour, donné naissance aux États-Unis et qui semblent aussi les quitter peu à peu. La flamme de la liberté a beau être diffuse et lointaine, elle demeure le seul espoir pour les pauvres, les exténués, qui en rangs pressés aspirent à vivre libres.