Tout sauf l’amour

Publié le 22 février 2013 par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Pour sauver sa fille d’un état dépressif permanent, un père a tout tenté. Tout… sauf l’amour !

Un récit de Toldac & Pierre Makyo. Dessin et couleur de Frédéric Bihel, Public conseillé : Adulte et Adolescent

Style : comédie sentimentale Paru chez Futuropolis, le 13 février 2013

L’histoire

A Grenoble, de nos jours, des vies se croisent. D’un côté, il y a Nina. 25 ans, belle et infiniment triste depuis qu’elle fut témoin, jeune enfant,de la mort de sa mère. De l’autre, José Alcano. Jeune homme, businessman ambitieux et sympathique, qui a révolutionné les cabinets de rencontre avec une théorie scientifique appliquée. En mettant en équation névroses et chimie du cerveau, cet apprenti sorcier des relations humaines trouve à tous les coups votre « moitié ». Sur le plan personnel, pourtant, ce n’est pas brillant pour José. Sa vie sentimentale est un échec, et ses finances sont en grand danger. Avec sa toute nouvelle voiture de collection, pas encore assurée, il provoque un accident ferroviaire. Son assureur, Monsieur de Beaumont, lui propose d’effacer la dette, s’il trouve un mari à sa fille, Nina…


Une comédie sentimentale en BD


« Tout sauf l’amour » est une comédie romantique, vous êtes prévenus. Du genre de celle qu’on peut voir sur grand écran avec Vanessa Paradis et Hugh Grant dans les rôles principaux… enfin presque.
Forts de leur collaboration précédente chez Futuropolis ( « Exauce-nous ») Makyo et Bihel, aidés de Toldac en co-scénariste nous proposent une variation du thème amoureux sous un angle original et scientifique. Peut-on mettre en équation l’amour ? N’est-ce que le fruit de notre psyché ? L’amour a-t-il une date de péremption (trois ans) ? Y a–t-il d’autres alternatives à ces notions déprimantes et contemporaines ?
Avec ce « pitch » plutôt réjouissant, il y a de quoi s’amuser. Bihel et Toldac en profitent à plein régime. Jouant sur l’exagération des situations, le récit enchaîne scènes sensibles et scènes cocasses. C’est bien là, la limite du genre. Privilégiant le comique de situation à un scénario construit, « Tout sauf l’amour » se résume à des scènes souvent drôles, mais découpés en « tranches ». à ce titre, les motivations des personnages principaux, (Anna le « gibier » pas du tout prête à se faire chasser, José le chasseur pris à son propre piège) sont assez caricaturaux. L’intrigue est cousue de fil blanc et seuls les « aficianados » du genre trouveront dans cette comédie enlevée et souriante un vrai grand bonheur.

Un peu de subtilité.


Heureusement, au milieu de ce récit un peu convenu, Makyo et Toldac sauvent la mise. Contrairement à une version américaine de base, ils décrivent des personnages assez subtils et s’attardent à les dépeindre avec patience. Sortant des poncifs du genre, Anna, José, comme les personnages secondaires (Ange Michel ou Monsieur de Beaumont) sont « captés » dans leurs intimités et leurs contradictions. Sans chercher la comédie à tout prix, Makyo et Toldac mettent en pause par moment leur récit pour se consacrer à leurs personnages.
Cette sensibilité, Bihel la met parfaitement en image. Il nous livre des portraits de José et d’Anna en particulier d’une grande délicatesse. Sa peinture directe, qui tranche avec les productions actuelles, retranscrit toutes les nuances d’une lumière sur un paysage ou la fragilité d’un visage. Attentif aux détails, Bihel nous immerge dans ses planches superbes et touchantes.

Pour résumer


Comédie sentimentale avec des personnages profonds et complexes, servi par un dessin doux et élégant, Bihel, Makyo et Toldac ont presque réussi le pari de nous amuser et de nous toucher tout à la fois.
Alors, L’amour peut-il être réduit à une alchimie neurologique ? Pour le savoir, plongez dans les 98 pages de ‘Tout sauf l’amour ».