Folklore et tradition

Publié le 11 avril 2008 par Stellia Mlle

Crédit: Andrew C. / Stockxchng

Tout le monde pose des questions récurrentes sur le déroulement de la noce et le respect des traditions de mariage : “vous allez faire ceci, il y aura cela ?” En ce qui me concerne, bon nombre d’entre elles relèvent du folklore, mais certains y tiennent absolument, va savoir pourquoi. Toujours est-il que par souci de clarté, je m’en vais vous faire un listing des coutumes, désuètes ou non, que je suivrai ou ne suivrai pas à mon mariage. Non mais. En fait après réflexion, je vais faire 3 parties : thèse antithèse synthèse (non je m’égare) : celles qu’on va suivre, qu’on ne suivra pas, et celles où je ne sais pas encore.

On va respecter les coutumes suivantes :

  •   La mariée se tient à la gauche de son époux. Censément pour éviter les kidnappings, à l’époque des pirates et des combats de cape et d’épée. Bien que Chéri et moi-même n’ayons rien de Keira Knightley ou d’un mousquetaire, à gauche je me mettrai, parce que de toute façon à l’église le prêtre va grommeler si ce n’est pas le cas et puis tout a déjà été prévu comme ça bref… Je ne me suis jamais posé la question de savoir de quel côté je me place spontanément, tiens ?
  •   Les alliances
    Elles symbolisent donc l’alliance des époux (noon ?).  Il y a d’abord la bague de fiançailles (seule la fiancée en porte, car c’est une promesse de mariage que lui fait son futur en la lui offrant), puis l’alliance ou anneau de mariage. A gauche, parce que ce doigt serait directement relié à la “Vena Amoris” (”Veine de l’Amour”) menant  au cœur (version Egyptienne, les chrétiens comptent juste le nombre de doigts depuis « Au nom du Père » jusqu’à « Amen », mais c’est moins romantique). Donc de ce côté, je suis parée : ma bague de fiançailles m’a déjà été offerte par monsieur mon Fiancé, elle est d’or et serpentine, et se finit par une perle de Tahiti (bah c’est comme ça, apparemment elle est peu conventionnelle, mais elle nous plaît). Pour l’alliance, comme pour la robe, photos après la noce !
  •   Le voile
    Je me suis longtemps posé la question ; au début c’était non, et puis lors des premiers essayages finalement, j’ai trouvé ça bien (mon amour pour Uma dans Kill Bill, je l’ai déjà dit, m’a largement influencée. Mais je précise que je ne déchiqueterai personne au katana). Par contre, l’histoire de déchiqueter le voile pour donner des bouts de tulle aux demoiselles célibataires de l’assemblée, bof… on va oublier, bien que ce soit censé leur porter chance dans leur recherche du futur mari, mais j’aimerais bien garder ma panoplie de parfaite mariée intacte jusqu’au bout…
  •   Le placement à l’église : alors je l’ignorais, je savais juste que la famille proche des mariés se mettait sur les premiers bancs, mais il paraîtrait que le rang à gauche de l’allée centrale est réservé à l’entourage de la mariée, et celui à droite, à celui du marié.
  •   Le Lancer de riz : Symbole de prospérité et la fertilité, et censé éloigner les “mauvais esprits” des jeunes époux, pour nous ce sera des confettis, merci. En forme de cœur, pour les lecteurs et lectrices assidû(e)s. Pour une raison bête et pratique : je ne vais pas m’embêter à faire une coiffure extravagante qui tienne la journée et la soirée, pour me la faire ruiner par des grains de riz qui vont s’accrocher partout, que fatalement quelqu’un de bien intentionné va vouloir enlever à un moment ou un autre, et tirer sur une mèche ou deux, finito la coiffure élaborée, niet, ce sera confettis et puis c’est tout (j’aime bien des fois être catégorique, dans la vie). Et imaginez que ça me tombe dans un œil ? ça fait super mal, et avec la chance que j’ai… évitons toute tentation superflue.
  •   Le lancer de bouquet : à la sortie de l’église, comme beaucoup de mariées, je vais lancer mon bouquet aux sœurs, cousines et copines célibataires. Charge à l’heureuse (et agile) élue de se marier la fois suivante. Sachez donc que je devrai prévoir deux bouquets : un à déposer à la Vierge Marie, en hommage, comme jadis celles qui se mariaient en mai, et un à lancer.
  •   Les dragées ; j’ai fait un billet sur le sujet ! ils symbolisent la garantie de l’Amour éternel, de la fécondité et de la descendance (yiha). Et les invités les emportent pour se goinfrer chez eux après la fête. C’est souscrit, emballé, pesé.

Celles-là, on va les oublier :

  •   La corbeille de la mariée
    La corbeille est un genre de panier, offert par la belle-mère de la mariée, contenant fleurs, petit linge (mouchoirs, etc), qui accompagnera les mariés tout au long de la noce (église, mairie, réception) et sur toutes les photos. Ce ne sont pas forcément les mariés qui la portent mais des petites filles du cortège ou les demoiselles d’honneur. Je ne la suivrai pas parce que : c’est la coutume que je trouve typiquement encombrante et inutile. Faire attention à trimballer son panier partout, le porter sur chaque photo, bref. Je suis pour un mariage allégé.
  •   Le vin d’honneur : ça consiste, en gros, à remercier ceux qui ne sont pas conviés au repas de mariage, mais qui ont été invités à la journée, et ont fait le déplacement (et éventuellement offert quelque chose aux mariés), par un cocktail, des apéritifs, canapés – petits-fours, merci et basta. Je ne souscris pas, parce que je trouve ça abusé, de « sérier » les invités : toi, tu viens au dîner, mais pas toi, viens plutôt au vin d’honneur. Je trouve ça limite malpoli, enfin bref. En même temps c’est peut-être pratique pour ceux qui se marient dans des villages où comme tout le monde se connaît, tous les 456 habitants vont se pointer à la noce, aussi. Là, ça peut aider.
  •   La mise en vente de la jarretière de la mariée : auparavant, c’était un appel du pied pour inciter les invités à participer aux frais de la noce. Ensuite ça s’est perpétué en tradition grivoise et graveleuse qui ne m’emballe pas des masses. Montrer ma cuisse délicate (huhuhu) à tout le ban et l’arrière-ban, non merci.
  •   L’ouverture du bal.
    Nous allons bien entendu ouvrir le bal, mais pas comme le veut la tradition, où le marié danse avec sa nouvelle belle-mère puis sa mère, et la mariée avec son beau-père puis son père. Non. Nous allons ouvrir le bal et danser ensemble tous les deux la première danse, notre première danse. De toute façon aux fiançailles on a déjà tous dansé ensemble en famille, etc etc.
  •   Le pot de chambre : NON (c’était un cri du cœur) ! déjà, c’est une « tradition » née au fin fonds des campagnes françaises ; qui consiste à pourchasser les pauvres jeunes mariés (qui doivent s’enfuir de leur lit de noces, super ambiance, attends je renfile mon pantalon, vite, hop on passe par la fenêtre –Dieu merci on n’est qu’au premier étage ! non finalement aïe), à les traquer et à les débusquer (en plus c’est un jeu où fatalement, on perd !) pour leur faire ingurgiter le contenu peu ragoûtant d’un pot de chambre : une mixture de bananes, chocolat, épices, vin et… papier toilette. Non mais ça va pas bien ? c’est notre fête, oui ou non ?
  •   La liste de mariage. Nous sommes déjà installés et avons tout notre stock d’électroménager, vaisselle et linge de maison, merci c’est gentil !
  •   Le voyage de noces : non pas parce qu’on n’en a pas envie, en fait, mais parce qu’on ne peut pas tout de suite. A la place comme je l’ai dit, on a deux jours dans un hôtel, c’est bien ! et si comme dans l’usage, le but est de faire une courte retraite loin de tous, ce serait cavalier puisque la famille vient de loin et a pris l’avion pour faire des milliers de kilomètres, on va profiter de leur présence, plutôt.

Là, je ne sais pas ; je sèche encore :

  •   Something old, something new
    Something borrowed, something blue
    And a silver sixpence in her shoe.

    Cette tradition victorienne cite des gages d’heureux présages pour la mariée : quelque chose d’ancien et de neuf pour symboliser le lien familial harmonieux et le passé, dans lequel le présent plein d’espoir et de renouveau prend sa source. Bien sûr mieux vaut emprunter quelque chose de vieux et d’ancien à une personne heureuse en ménage, hein, sinon ça n’a aucun sens. Le bleu était la couleur romaine des fiancées, car symbolisant l’amour, la chasteté et la pureté ; c’était aussi la couleur de la Vierge Marie. On retrouve aussi dans le proverbe du XIX° Marry in blue, lover be true l’apologie de la fidélité et du mariage heureux en bleu. (Excusez-moi, parfois je me lâche et deviens didactique et pédante, je sais, déformation professionnelle). En ce qui me concerne je ne sais pas encore si je souscris… je vous tiens au courant de l’avancée de ce sujet, qui me plonge dans une profonde réflexion…
  •   Gants or not  gants ? Ils sont en principe mixtes, et blancs pour le mariage. Dans la tradition catholique, ils sont symbole de pureté. Bon, Chéri a dit “niet” tout de go, en ce qui le concerne. Au moins c’est clair.  Moi je me tâte, ça me fait un peu peur de m’emmêler les pinceaux pour retirer au moment fatidique du passage de l’anneau (je me connaîs, j’ai déjà parlé de mon adresse naturelle et féline)… je les ai, mais quand je les essaye je reste devant mon miroir dubitative, gants or not ? à voir…
  •   Le marié porte la mariée pour franchir le seuil de la demeure conjugale.
    Aha. Il faudra demander à Monsieur, car je n’en ai aucune idée. Cela dit nous n’inaugurerons aucun nouveau foyer, donc les « mauvais esprits » à éloigner par ce geste sont déjà nos familiers… Ceux qui perdent les objets (comme par exemple les clés, mes pinces à cheveux, et depuis 2 semaines ma Nintendo DS, si vous voulez tout savoir, ce qui me contrarie quelque peu).

Vous aurez donc remarqué que la superstition entre presque tout le temps en jeu. La peur de rater son mariage, de s’attirer la malchance pour les dix années bissextiles à venir, de vivre comme des misérables parce qu’on n’aura pas suivi les diktats à la lettre… Mais souvent les superstitions et traditions se prêtent à des blagues de potaches et petits jeux sadiques et vicelards, alors non merci. Je n’ai jamais compris en quoi c’est censé être drôle, d’ailleurs. Et vous aurez également remarqué, fines mouches que vous êtes, que je refuse habilement (hop) toutes les coutumes bien contraignantes. Après tout, c’est ma journée !