La vie après un scandale

Publié le 25 février 2013 par Sixverges

Nostalgique, Stéphane Morneau visite l'avenir des Saints qui devront opérer plusieurs changements dans l'avenir afin de mettre le Bounty Gate derrière eux.
Après un Super Bowl à La Nouvelle-Orléans mettant en vedette Roger Goodell dans le rôle de l’ennemi public numéro un, les Saints doivent se rebâtir une identité dans l’ombre d’un scandale qui a définitivement projeté une image négative sur l’équipe la saison dernière.
Dans les faits, parler de nuisance ici est une façon bien polie d’abréger le problème. Sans Sean Payton, les Saints ont connu une saison de misère et Jonathan Vilma recevait plus d’attention pour ses visites officielles que pour ses présences sur le terrain. Un beau gâchis.
À l’aube du repêchage, Sean Payton est de retour avec un nouveau contrat en poche et c’est le temps de tourner la page dans la ville croissant. Reste à savoir ce que la suite de l’histoire réserve aux partisans de La Nouvelle-Orléans.
Le problème défensif
Premier coup d’éclat de la phase 2 de l’ère Payton – montrer la porte à Steve Spagnuolo et embaucher le flamboyant Rob Ryan qui traînera vraisemblablement dans ses valises une défensive 3-4, marquant un changement drastique de philosophie en Louisiane, à des kilomètres du scandale de Gregg Williams. Mickey Loomis et Payton ont d’abord décidé d’attaquer le problème défensif de front, changeant la tête pensante dans l’espoir de créer une soupe complètement différente.
Le hic avec cette stratégie, c’est que le personnel des Saints n’est pas tout à fait adapté aux schémas défensifs de Ryan et l’espace sous le plafond salarial ne permettra pas aux Saints de faire des tonnes d’embauches pour matérialiser les idées de Ryan. Faut donc faire avec les moyens du bord, malgré les résultats décevants du passé.
Entre en ligne les restructurations de contrats et les difficiles coupures avec des vétérans. À ce stade-ci, il n’y a pas vraiment d’intouchable dans la défensive des Saints qui a été, à défaut d’autre mot, pitoyable la saison dernière. Les meneurs comme Will Smith, Jonathan Vilma et Roman Harper n’ont pas joué à la hauteur des attentes et connaissant Loomis et Payton, il ne serait pas surprenant de voir un ou deux vétérans se faire montrer le chemin de la maison. On ne fait pas d’omelettes sans casser des œufs.
Déjà, Curtis Lofton a restructuré son contrat et Johnny Patrick n’est plus un membre de l’équipe. C’est le début, d’un long changement identitaire qui sera accentué lors du repêchage et, ultimement, lorsque les joueurs autonomes auditionneront pour la nouvelle équipe d’entraineurs entourant Rob Ryan et sa chevelure glorieuse.
Brees, moins fiable?
Sans Payton l’an dernier, on avait l’impression que Drew Brees n’avait plus ce petit quelque chose qui le distançait des autres quarts arrière de la NFL. Du moins, les premiers matchs de la saison ne laissaient rien présager de bon pour le visage de l’équipe. Sauf qu’avec un peu de recul, Brees n’est pas la principale source d'inquiétude de l’offensive des Saints.
Avec 46 touchés et 14 interceptions, Brees a statistiquement connu sa deuxième meilleure saison à la barre de l’offensive des Saints, une régression seulement par rapport à la saison dernière qui était légendaire. Avec un QB Rating de 96.3, Brees fait encore partie de l’élite de la NFL, malgré une saison à oublier au chapitre des victoires.
Dans les faits, Brees était plutôt le témoin impuissant d’une direction approximative et d’une équipe généralement distraite par toute la presse négative. On ose espérer qu’un ajustement mental replacera le tout, même si on connait le penchant pour Loomis de bonifier son offensive durant la saison morte.
Parlant de saison morte, Brian de la Puente est l’un des centres les plus sous-estimés de la NFL et il est présentement un joueur autonome avec restriction. Il recevra certainement une offre intéressante de la part d’une autre équipe, mais reste à savoir quel sera le bon prix pour le conserver devant Brees pour les saisons à venir. Une équipe comme les Packers pourraient venir brouiller les cartes pour les Saints à la suite de la retraite de Jeff Saturday.
Aux côtés de Brees, l’abondance de porteurs de ballon commence à devenir un problème dans la mesure où beaucoup de ressources financières sont consacrées à décupler les mêmes habiletés sur le terrain. Pierre Thomas, Mark Ingram, Darren Sproles et Chris Ivory se partagent un seul et unique ballon dans une offensive très axée sur la passe. C’est beaucoup de mains, et de sous, pour une seule et même tâche. Le coupe-bordure devra être passé ici et faire une prédiction, je dirais que Thomas serait sur le chemin du départ après un long séjour en Louisiane.
Au niveau des cibles, David Thomas a été libéré et on espère un retour en forme de Jimmy Graham. Un peu de sang frais ne ferait pas de mal au niveau des receveurs, par contre. Marques Colston ne rajeunit pas et Devery Henderson ne sera plus dans les plans, espérons-le. Un peu de jeunesse, ou encore une saison pour Nick Toon, devraient relancer le tout.
Tout le reste
On ne sort pas d’un scandale comme celui du Bounty Gate sans y perdre quelques plumes, c’est certain. Sean Payton a vécu la désagréable expérience de n’être qu’un simple partisan la saison dernière et sa vision sera peut-être bonifiée à la suite de ce congé forcé. Dans une division aussi compétitive que la NFC Sud, la marge d’erreur est plutôt mince et l’ascension des Falcons est de moins en moins un feu de paille. La période de transition pour Ryan et sa défensive sera donc très courte, voire impardonnable.
Possible, certainement, mais ce n’est que le début d’une aventure pour les Saints qui doivent retourner dans les bonnes grâces d’un commissaire qui n’est pas reconnu pour sa patience et son indulgence. Une ligne directrice qui, malheureusement, n’a rien à voir avec ce qui se trame sur le gazon du Superdome.