Le Cameroun, véritable mix de paysages

Par Charles4238 @cthoquenne

Aujourd’hui, nous quittons l’Afrique de l’Ouest pour nous rapprocher de l’équateur, direction le Cameroun! Pour s’y rendre depuis Dakar, pas vraiment le choix, Sénégal Airlines est la seule compagnie qui effectue le trajet en « direct » avec deux stops d’une heure à Abidjan et Cotonou. Comme d’habitude, cette compagnie traite ses clients comme des chiens, j’y reviendrai dans un prochain article pour leur faire une mauvaise pub sans aucun scrupule. Le survol du delta du Niger et du mont Cameroun culminant à 4100m vaut le coup d’oeil par le hublot!

  

L’arrivée à Douala est marquée par cette lumière jaunâtre si particulière de fin d’après midi et une humidité pesante (malgré la saison sèche en décembre). La sortie de l’aéroport se fait bien plus tranquillement qu’à Dakar. Douala, la plus grande ville du pays mais qui n’est pas sa capitale (Yaoundé) n’a pas grand chose à montrer. Pourtant, les restaurants en bord de fleuve sont sympas pour manger des crevettes et certaines rues du centre sont très animées pour sortir le soir bien qu’il règne un certain climat d’insécurité général. La végétation luxuriante en pleine ville est agréable et donne un premier aperçu de ce qui nous attend dans les prochains jours.  Malheureusement, les murs des maisons et immeubles sont décrépis par les sceaux d’eau qui tombent quasi toute l’année, ce qui donne une impression omniprésente de sale. Une chose qu’on ne peut pas manquer de remarquer est le nombre de motos en circulation, elles font parties intégrante du décor et servent la plupart du temps de taxi. On les appelle les « bend-skins ». Il y en a partout dans le pays et il n’est pas rare de voir 3 ou 4 personnes sur la même selle, ou toutes sortes de marchandises à n’en plus voir la moto.

 

Après une journée à Douala, nous prenons la route pour l’Ouest, une région à 5-6 heures de route de là. Dès les premiers km, on ne peut pas ignorer les dos d’âne qui ont l’air d’être une spécialité camerounaise tellement ils sont agressifs. D’ailleurs, il n’est pas rare de voir les voitures les escalader (oui, escalader) en biais quasiment à l’arrêt pour espérer ne pas racler le bas de caisse. Les paysages qui défilent me montrent un autre visage de l’Afrique. Les plantations de bananes, palmiers et ananas s’enchaînent, parfois à perte de vue. Souvent l’on se retrouve au milieu d’une jungle vierge et dense. La route sinueuse se faufile avec aisance dans cette verdure qui fait passer le Sénégal pour un désert. Je suis surpris de voir autant de volcans parfois si haut qu’on ne voit pas leur sommet, caché par la brume. Parfois, on a l’impression de monter à l’Alpe d’Huez. Globalement, le réseau routier principal est bon, les péages à 500 FCFA tous les 50km contribuent à entretenir la route. Les « péages » de police tous les 10km, eux, contribuent à graisser la patte de ces messieurs…

 

Nous arrivons à destination après 6h de route, quelques pannes et une piste de terre rouge, caractéristique du pays. L’hôtel est là, au bord d’un lac entourés de plusieurs petits volcans jonchés de caféiers, c’est le domaine du Petpenoun. Situé en d’altitude, la température est douce et le paysage plus sec que ce que nous avons pu voir sur le trajet. Pendant ces quelques jours, nous faisons tout un tas d’activités, du canoë au VTT en passant par le tennis ou la pétanque (bien entendu). Il y a même un 18 trous « pour faire joli » autour des cases. Les plus fortunés, eux, peuvent atterrir directement sur la piste de l’hôtel… Question restauration, les buffets à volonté matin, midi et soir n’incitent pas au régime.

 

La ville de Foumban, à quelques dizaines de kilomètres de là, est considérée comme un haut lieu de la culture camerounaise. Le palais des sultans est l’attraction principale du coin que l’on peut visiter pour presque rien. Dans des pièces transformées en musée, on y apprend que ce peuple perpétue, encore aujourd’hui, des traditions vieilles de plusieurs siècles. On est étonné par le fait qu’un roi est toujours à la tête du royaume, ce dernier accède au trône grâce à un système héréditaire créant des histoires familiales sans dessus-dessous. Le royaume Bamoun est une sorte de pays à l’intérieur du pays avec sa propre écriture et ses propres règles.

 

Le lendemain nous allons à la recherche des hippopotames sur le lac Bamendjing. Ce lac est tout aussi étonnant vu de terre que par satellite. Sur la route, nous faisons une halte chez le chef du village qui nous fait visiter sa maison remplies de bibelots donnant un air de musée à l’endroit. Une fois sur les berges du lac, nous embarquons sur des pirogues en bois propulsées à l’aide d’une rame et surtout à la force des bras. La balade est paisible (pour nous, pas pour celui qui rame) et le décor très sympa. L’eau quasiment à l’arrêt reflète l’horizon. Les pêcheurs attendent patiemment que leurs filets se remplissent. Une fois arrivés sur le « spot » aux hippopotames, les piroguiers nous annoncent qu’il ne veulent plus continuer de peur de se faire croquer tout cru. On les comprend quand ils nous disent que l’animal a tué 19 personnes en 2 ans. Dommage, nous n’aurons pas la chance d’en voir dans leur élément naturel.

 

Nous finissons le séjour par Kribi, au sud de Douala, à 3h de route environ. Kribi est un peu au Cameroun, ce que Saly est au Sénégal en plus petit, bien plus joli et bien moins fréquenté. On y va pour ses plages mais surtout pour ses chutes d’eau se déversant directement dans la mer. Un site hors du commun qui permet de se détendre les doigts de pied en toute tranquillité. Au large, le nombre de port en haute mer est impressionnant, d’énormes bateaux s’y amarrent pour faire le plein de gaz, une des ressources naturelles du Cameroun.

 

Il est déjà temps de revenir sur Dakar. Je retiendrai du Cameroun ses paysages verts à profusion (paradoxalement pas très illustrés par mes photos) et son relief généreux. De la brousse, de la jungle, des volcans, des cultures, du désert (tout au nord), des belles plages… le Cameroun est clairement un pays à ne pas rater!