Les recommandations de Pop Culture Shop : Gray – Shades of…

Publié le 27 février 2013 par Hartzine

Ainsi nous poursuivons notre nouvelle rubrique « coup de cœur du disquaire ». Chez Hartzine, nous sommes amateurs de musique en tout genre, voire tout support, mais rien ne vaut un bon vinyle ou une bonne vieille cassette. Et quand nous sommes en manque d’inspiration, c’est dans la boutique de Fred Paquet que nous allons nous ressourcer. Situé en plein milieu de Bastille, plus exactement au 23 rue Keller, Pop Culture Shop se révèle être une vraie mine d’or pour le profane comme pour l’auditeur exigeant. Entre comic store et disquaire de haute volée, la boutique de Fred regorge de multiples trésors dont celui-ci nous offre une visite guidée à travers une sélection personnelle, nous permettant de découvrir quelques perles sélectionnées exclusivement par notre hôte. Chaque mois, retrouvez donc le conseil de notre disquaire que nous décortiquerons pour vous.

Les plan mères-filles ça vous botte? Vous allez me dire, mais qu’est-ce que ce genre de phrases vient foutre dans hartzine. Et pourtant, il suffit souvent que l’on parle de Vincent Gallo, pour que les lectrices (j’ai pas dit les nôtres) se mettent en émoi… Figure emblématique de l’underground US, gueule d’amour à la fois rebel et mélancolique, bousillant sa carrière pour avoir enfoncé son engin au fond de la gorge de Chloé Sévigny, sur grand écran, et ce jusqu’à la garde. Ce que l’on ne sait pas ou prou sur ce pervers sans age, c’est que dès seize ans le minot trainait ses gettres du côté de Domntown, s’acoquinant d’un certain Jean-Michel Basquiat, cet illuminé du ghetto, las de s’exprimer à travers ses pinceaux, montant le projet Gray au côté des musiciens expérimentés  Nick Taylor et Michael Holman. En résulte l’un des projets les plus emblématiques mais aussi les plus confidentiels du début des eighties.  Proche de la musique d’avant-garde, les mélodies de Gray déroutent…. Les éminents membres de la beat génération ne rechigneraient en rien devant cette face A qui transpire le jazz-industriel, démonstration sonore de ce que William S. Burroughs s’éperdura à tenter de transcrire vingt années durant dans les rayons des microsillons. Et que dire de cette face B qui avec des chansons comme Life on the streets préfigurant l’avènement du hip-hop qui bourgeonne dans les ghetto de la grosse pomme. Confirmation avec Docktor Dhoom, qui pourrait se révéler finalement être le premier titre hardcore  de la décennie.
Au-delà des arguments de vente de notre disquaire préféré: “A écouter car l’un des disques de J-M. Basquiat, et numéroté et signé… Mais aussi un triomphe de son époque”… Donc bien que limité à mille exemplaire , même s’il me semble Nick Taylor et Michael Holman n’aient pas signé chaque disque…  Je retiendrais cette dernière phrase “Triomphe de son époque”… Car derrière ce Shades of… tout une histoire se tisse, celle d’artistes connus et méconnus, celle d’artistes oubliés et célébrés… Mais surtout en quelques minutes les vingt dernières années et peut-être les vingt prochaines d’une New-York, qui a l’écoute de cet album, aura cessé d’être ce microcosme  d’une révolution que nous attendions tous tous… Enfin qui sait?

Audio

album preview

Gray – Dan Asher

Tracklist

Gray – Shades of… (Plus Safe Records/ 2012)

1. wig
2. Pillar of salt
3. Ashley Bickerton
4. The man who
5. Gauntlet of wriggly’s
6. Eight hour religion
7. Figure it out
8. Dan Asher
9. Suicide Hotline
10. Cut it up high priest
11. I Know
12. Mockingbird
13. Washington, D.C 20013
14. Life on the streets
15. Doktor Dhoom