Le faux magistrat

Publié le 04 mars 2013 par Olivier Walmacq

Genre : Thriller, policier, muet

Année: 1914

Durée : 1H10

L’histoire : A Saint-Calais, Paulet et Ribonard, deux membres de la bande de Fantômas volent les bijoux de la marquise de Tergall ainsi que l’argent de la vente. Quant à Fantômas, après s’être évadé de prison, il assassine le Juge d’instruction Pradier et usurpe son identité.

La critique de Vince12 :

Aujourd’hui nous touchons à la fin du cycle Fantômas, le moment est venu d’évoquer le cinquième et  dernier épisode de la série, j’ai nommé Le Faux Magistrat. Pour l’anecdote, le titre original du roman était « Le Magistrat Cambrioleur ». Cependant tout comme pour l’épisode précédent, la censure fera modifier le titre

On retrouve donc à nouveau Louis Feuillade à la réalisation de ce dernier épisode.

Attention SPOILERS

A Saint Calais, le Marquis et la Marquise de Tergall rencontrent de grandes difficultés financières. La Marquise accepte alors de vendre ses bijoux contre 250 000 francs. Le Marquis s’occupe de l’affaire. Mais au cours de la transaction avec le bijoutier, les diamants sont volés. Plus tard le marquis est assaillit par Paulet et Ribonard, deux membres de la bande à Fantômas, qui lui volent l’argent de la vente.

Pendant ce temps Juve s’inquiète de savoir Fantômas retenu dans une prison belge. Le policier est persuadé que le criminel va finir par s’évader et recommencer sa vague de crimes. C’est pourquoi Juve choisi d’organiser lui même l’évasion de Fantômas afin de l’attirer dans un piège à la frontière française.

Cependant les évènements ne se déroulent pas comme prévu et Fantômas, une fois libre, flaire le piège et parvient à semer la police. Lors de sa fuite il est contraint d’assassiner un homme qui se révèle être le Juge d’instruction Pradier. Bien vite Fantômas réalise quel parti il peut en tirer et choisit d’usurper l’identité du défunt. Il se rend au tribunal de Saint Calais et profite bien vite de son nouveau statut pour accomplir de nouveaux méfaits.

Voilà donc pour le scénario qui reprend comme toujours la trame principale du roman. Le scénario est d’ailleurs l’un des points forts de ce cinquième opus. Certes on pourrait noter quelques invraisemblances mais d’un autre côté nous sommes dans Fantômas et le surréalisme est toujours de mise.

La version présentée ici a malheureusement subi les affronts du temps. Dans certaines séquences les sauts de l’image n’ont pu être corrigés. De même que certaines scènes n’ont malheureusement pas pu être récupérées, ces passages sont alors résumés à l’écrit par des tableaux.

Pour le reste ce nouvel épisode change de décor préférant Saint Calais et la Belgique au Paris habituel. C’est pourquoi l’ambiance a finalement moins de charme.

Cette fois l’histoire se centre plus que jamais sur le personnage de Fantômas oubliant presque les personnages de Juve et de Fandor. Cela dit le concept est original puisqu’il met bel et bien le spectateur dans la peau du criminel. C’est donc l’occasion de découvrir encore plus en profondeur le personnage de Fantômas qui usurpe ici l’identité d’un juge d’instruction. A partir de là le bandit ne reculera devant rien : vol, chantage, meurtres….

La réalisation de Feuillade est toujours à la hauteur, pour autant une fois encore, le réalisateur ne parvient pas vraiment à reproduire l’ambiance vraiment à part des épisodes précédents. Cela dit il y’a une volonté de la part du metteur en scène de changer un peu d’horizons.

Par ailleurs le film contient une véritable scène d’anthologie célèbre, celle dans laquelle le cadavre de Ribonard, suspendu à la cloche, fait pleuvoir du sang et les bijoux volés sur la place de l’église.

La musique est toujours aussi agréable à l’oreille.

Les acteurs sont toujours aussi convaincants dans des rôles auxquels ils sont acclimatés depuis longtemps.    

Au final un épisode avec peut être un poil moins de charme que les précédents mais toujours aussi efficace et bien ficelé. Un opus qui clos magnifiquement bien un fantastique saga.  

     

Note : 17/20

PS : Pour ceux que ça intéresse le film est visible dans son intégralité dans la vidéo en lien ci-dessous.