La révélation des pyramides (3) – Je suis bloqué au stade anal

Publié le 06 mars 2013 par Zegatt

JE  SUIS  BLOQUÉ  AU  STADE  ANAL

Je compte parmi les privilégiés : j’ai eu la chance de rencontrer Jacques Grimault, virtuellement du moins et par l’entremise d’un de ses partisans de la première heure, et je compte parmi les rares à qui il se soit adressé directement, quitte à ce qu’il écorche au passage mon nom, me confondant visiblement avec un guide gastronomique états-unien, le Zagat.

Peu importe les détails ; j’avais lancé une première volée de réflexions et critiques, et visiblement Jacques Grimault n’avait pas apprécié mes remarques, au point de disloquer mon commentaire en pièces détachées pour me faire dire ce que je n’avais pas écrit. Il s’était également montré bien sûr de lui, méprisant et n’avait répondu à aucun de mes arguments.

Mais, inutile de ressasser cet épisode déjà vieux de deux mois perdu quelque part sur un forum où je ne passais pratiquement jamais et où LRDP aura été ma seule contribution. Sans compter que je ne suis pas là pour me prendre pour Galilée ou vous exhiber mon nombril, et que mon exemple personnel n’en est finalement qu’un parmi toute une série de missives de Jacques Grimault adressés à différents contradicteurs.

Bref, tout ça pour dire que si je n’ai pas touché Jacques Grimault, j’ai néanmoins entendu sa voix, tel St Paul sur le chemin de Damas, et comme St Paul, cette apparition soudaine m’a motivé à écrire (parce que sans le passage de Jacques Grimault et son message venimeux, il y a fort à parier que le sujet LRDP m’aurait intéressé 15 jours avant de me lasser, sauf que je suis dessus depuis décembre !).

Qui est donc Jacques Grimault ?

Pour ce qui est de LRDP, la fiche IMDB du film le crédite à trois endroits : en tant qu’auteur de la narration (avec Patrice Pooyard), en tant que scénariste (avec Patrice Pooyard et Olivier Krasker-Rosen) et surtout, comme étant à l’origine du film via un livre au titre éponyme : « La révélation des pyramides ». Dans le film, tous les spectateurs l’auront entendu décrypter Gizeh et les pyramides, se contentant de l’anonymat sous le nom d’« informateur » – idée paradoxale compte-tenu du fait que son nom apparaît en toutes lettres au générique comme auteur.

C’est à partir de là que les choses commencent à se compliquer. Le livre LRDP, si vous en faites la recherche, est parfaitement référencé sur différents sites, en particulier Amazon qui va jusqu’à fournir un numéro ISBN (la plaque d’immatriculation du livre), lui donnant donc une existence puisque référencé. Egalement une date de publication : le 7 avril 2005, et un éditeur : Carnot.

Le problème, c’est que ce livre n’existe nulle part, ni en librairie ni en bibliothèque. Et que du coup, l’indiquer précisément comme source du film c’est un peu comme tenter de mettre la main sur les livres dont Jorge Luis Borges parle dans Fictions, Fictions étant un ouvrage de… fiction.
Autre problème, chronologique cette fois, entre le livre, le film et les Editions Carnot. Car l’éditeur a depuis mis la clé sous la porte courant 2007 pour cause de faillite personnelle. Pour rappel, le livre est publié en 2005 et le film est daté de 2010.

Voilà qui m’amène au premier point de questionnement. A partir d’ici et au cours des articles suivants, je numéroterai chacun des points où une question se pose, où une critique est faite, où une remise en cause a lieu afin de permettre le plus de clarté possible, d’abord pour la lecture de l’article et surtout pour les commentaires qui en découleraient.

1- Comment expliquer alors l’inexistence du livre, puisqu’entre sa publication et la faillite de l’éditeur s’écoulent près de 18 mois ?

Je vais tenter de compléter ces propos. Il semble que les Editions Carnot aient publié des livres sans que suivent de contrats entre les auteurs et l’éditeur, comme en atteste notamment Alain Pelosato avec son livre « Un siècle de cinéma fantastique et de SF », depuis réédité aux Editions Le Manuscrit.

A côté de cela, avec « La révélation des pyramides », Jacques Grimault n’en est pas à son premier contact avec les Editions Carnot. En effet, il y a déjà publié un livre, « Nostradamus, son message aux hommes de bonne volonté », où se trouve également inscrit deux autres mots avec lesquels nous sommes familiers : Orbis Enigma, les mêmes qui se retrouvent dans le nom du site consacré à LRDP… Un autre élément vient compléter cette histoire, le nom de l’auteur : Antoine Plussihem. Jacques Grimault, honorant ainsi la tradition fantastique, joue des clins d’œil à Robert Louis Stevenson et propose un Dr. Jekyll et M. Hyde où se mélangent Antoine Grimault, Jacques Plussihem, l’inverse et son contraire – et ce ne sera pas la seule fois. Vous pouvez le vérifier en allant voir la dernière page du livre sur Nostradamus, le quatrième de couverture où figure la photo de Plussihem-Grimault et ces mots : « Antoine Plussihem (…) est l’un des héritiers de cette tradition hermétique qui remonte aux anciens Egyptiens et se transmet de génération en génération ».

Ailleurs, un message, anonyme, qui demande donc à être considéré avec la plus grande précaution et laissé sur une page internet évoquant LRDP :

« Il n’y a jamais eu de livre La Révélation des Pyramides publié chez Carnot en 2005.
J’ai travaillé pour les Editions Carnot. Le Jacques Grimault en question avait vendu le sujet à notre directeur, il a ensuite perçu une avance mais n’a jamais livré le moindre chapitre de ce livre fantôme.
Notre directeur a été malheureusement hypnotisé par ce personnage ingérable, « monsieur je-sais-tout » au profil de gourou qui ne lui a jamais rien livré, et jamais rien rapporté. Peu de temps après cette histoire, notre société a déposé le bilan. Je vois maintenant qu’il est au générique d’un documentaire qui porte le titre la révélation des pyramides… Indépendamment du contenu de ce film, je souhaite bon courage à ceux qui doivent gérer ce type au quotidien ! »

Enfin, un message posté sur FaceBook par l’un des plus farouches partisans de LRDP, celui-là même qui avait traîné Jacques Grimault jusqu’à moi pour me rabattre le caquet au mois de décembre, Stefff / LeStefff / Stéphane :

« Le livre DE L’OPUS 1 est bloqué juridiquement tout comme l’OPUS 1 [comprendre « le film »].
Une personne « de confiance » a déposé les recherches DE l’OPUS 1 en son nom et tente de les revendiquer.
Jacques est en procès avec cette personne et prouvera devant la justice que ces travaux sont bien les siens en montrant que lui, la suite, il la connaît. Il ne peut donc pas, pour le moment, la donner publiquement car cela permettrait au dit gollum, d’avoir une corde à son arc… »

Suite à mon article précédent, vous avez compris que, lorsqu’il est question de Gollum, il s’agit de Olivier Krasker-Rosen. Une question surgit donc :

2- Comment Olivier Krasker-Rosen peut-il intervenir pour, semble-t-il, bloquer la publication et la diffusion du livre (en 2005 donc, si l’on suit le raisonnement), donc faire barrage à Jacques Grimault et, malgré cela, se trouver être 5 ans plus tard (2010) le principal producteur du film de Patrice Pooyard consacré au même livre ? Cela pour ensuite faire de nouveau barrage au niveau de la diffusion du film et des droits de celui-ci (2012-2013) ?

Voilà pour le travail littéraire de Grimault.

A côté de cela Jacques Grimault est président d’une Association fédérative de recherches libres, La Nouvelle Atlantide (abrégé ici LNA), comme en atteste le site consacré à ce groupe. En première page du site, on peut voir deux publicités pour des conférences de Jacques Grimault (que vous y soyez passé il y a un mois, ou que vous cliquiez maintenant ; les thèmes changent, pas l’hôte).

Ce qui nous conduit à un intermède dans le portrait que je tente de dresser de Jacques Grimault pour mieux comprendre ce qu’est LNA.

La Nouvelle Atlantide est une association relativement récente si l’on en croit le site. En avril dernier (2012 – mais la date demande confirmation), LNA aurait « offert 20 conférences, édité 30 livrets » depuis sa création. Juste à côté, il est indiqué que 2 conférences ont lieu chaque mois (les mêmes pour lesquelles Jacques Grimault et LNA font de la publicité sur leur page principale). Par un rapide calcul mathématique, on en déduira que LNA a vu le jour 10 mois plus tôt (12 si on compte des vacances), bref en début d’année 2011 probablement.

Mais, LNA trouve ses racines bien plus tôt, dans un autre groupe au nom presque identique, Atlantis (d’où probablement le mot « nouvelle » dans le nom de LNA). Ce que vient confirmer en particulier la réédition d’articles parus dans les revues Atlantis, datant des années 1920 et au-delà. Notez que le groupe originel existe toujours, Atlantis, qualifié de Centre de Recherches et d’Etudes de la Tradition. Tout laisse à croire que LNA est finalement une émanation d’Atlantis, les deux groupes revendiquant les mêmes centres d’intérêts (ou presque) : hermétisme, savoirs anciens, ésotérisme, alchimie, symbolique, etc. Tout au plus trouvera-t-on plus de références extra-terrestres du côté de LNA que d’Atlantis.

Mais le pan qui s’ouvre avec une telle référence n’est pas forcément très glorieux. Si l’un comme l’autre, les deux groupes revendiquent la présence de grands noms parmi leurs ascendants, en particulier Paul Valéry, Georges Duhamel ou encore Camille Flammarion (proche d’Allan Kardec, il compte au nombre des grands penseurs du spiritisme et côtoya Victor Hugo), c’est pour mieux ignorer certains points noirs.

Au premier rang desquels figure le fondateur d’Atlantis, Paul Le Cour. Surgit du même coup une autre histoire de scission, puisqu’Atlantis est l’œuvre de Le Cour, mais également de Roger Dévigne, tout du moins la Société des Etudes Atlantéennes. La séparation aura lieu un an plus tard, Roger Dévigne restant maître à bord de la la Société des Etudes Atlantéennes et laissant Atlantis (fondé quelques mois plus tard) à Paul Le Cour. L’idée de la Dévigne ? Prouver scientifiquement si l’Atlantide a existé, et si oui, à quel endroit. Ce qui lui a déplu chez Le Cour ? Son ésotérisme trop marqué sans doute et surtout, qui ne cessera de s’affirmer année après année, son obsession du complot judéo-maçonnique et certains rapports avec les milieux fascisants (pour rappel, Les protocoles des sages de Sion connaissent leur principale heure de gloire dans les années 1920 justement).

Paul Le Cour / Lecour

Par conséquent Atlantis à ses débuts, ça colle aux doigts et ça ne sent pas franchement bon.

A la tête d’Atlantis suivra Jacques d’Arès, né en 1925, dont certaines conférences existent en vidéo et certains extraits visibles sur internet. Aux dates où d’Arès était président d’Atlantis et actif au sein de celle-ci, il paraît évident que Jacques Grimault et Jacques d’Arès se sont fréquentés.

En résumé, se revendiquer partiellement ou totalement d’Atlantis, et rééditer les articles initiaux parus dans la revue du même nom à ses débuts, quand on voit la proximité entre ce groupe et les mouvements fascistes dans les années qui précèdent la seconde guerre mondiale, ce n’est pas vraiment un gage de qualité ni de confiance.

Jacques Grimault n’hésite pourtant pas à revendiquer ces racines lorsqu’il répond à un internaute sur FaceBook :

« On vous dit : Atlantis est une secte, et vous gobez cela sans faire la moindre recherche. Atalntis est une association culturelle âgée de 87 ans : elle a accueilli en son sein des personnalités mondialement reconnues, des Prix Nobel, des Académiciens français, des membres de l’Institut. Paul Valéry, Georges Duhamel, Camille Flammarion, le maréchal Liautey, Pierre Grimal, cela ne vous évoque-t-il vraiment rien ? Ils étaient membres de cette secte ! Mon prédécesseur à la présidence était polytechnicien, le pauvre. Il y a 40 000 pages d’études sorties de cette secte, bel effort de maquillage, non ? Pourquoi des questions aussi stupides et aussi éloignées du sujet : voilà les faits ; ils vous sont montrés et vous devez les vérifier par vous mêmes par tous moyens : vous avez Internet, Wikipedia, GoogleEarth, Gallica etc. »

Certains ne se privent pas d’amalgamer Jacques Grimault avec des idées fascistes et antisémites. Si je ne me prive pas de mettre en avant un tel amalgame pour ce qui est de Paul Le Cour, ni les suites données au groupe Atlantis ni les écrits et réflexions de Jacques Grimault n’autorisent à faire de telles affirmations aujourd’hui.

Dans l’état actuel des choses et aux vues des informations que j’ai pu croisées, qu’Atlantis dans les années 1920-1930 soit pour le moins dérangeant voire nauséabond, oui. Que Jacques Grimault ou LNA soit fascistes, non.

Notons toutefois dans le cas d’Atlantis que le groupe est référencé, ICI ou LA comme secte. Ce n’est néanmoins pas le cas sur le site de la Miviludes.

3- Quelles sont les rapports précis entre l’Atlantis d’aujourd’hui et la récente LNA, dans quelle mesure la figure de Paul Le Cour y est présente ou revendiquée ? voilà des points qui demanderaient à être précisés et nous éclaireraient en retour.

4- Atlantis a-t-il eu, oui ou non, à un moment quelconque un statut de secte de la part d’un organisme étatique (ce statut étant susceptible de varier au cours des années) ?

Quoi qu’il en soit, par l’intermédiaire de LRDP, Jacques Grimault fait une publicité régulière pour LNA, et réciproquement. Notez que l’adhésion à LNA est payante (pas franchement étonnant, nombre d’associations procèdent de la même façon) ainsi que les différentes conférences données (pas étonnant non plus – notons simplement que, pour ce qui est des conférences, LNA et Atlantis pratiquent les mêmes tarifs). Et s’il y a bien un rayon « Boutique » sur le site de LNA, il est à ce jour vide.

Le seul endroit où se vendent des éléments en rapport à LRDP reste donc, pour le territoire francophone (comme indiqué dans le premier article, il n’est pas question ici du DVD en Anglais), le site consacré au film.

Avant de quitter pour de bon le site de LNA, profitez-en pour fouiller parmi les articles parus dans le magazine de l’association, Nouvelle Planète. Vous y trouverez à nouveau la trace de Robert Louis Stevenson puisque Antoine Plussihem et Jacques Grimault y signent tous deux des articles. Les deux faisant la paire, il n’en reste donc plus qu’un. Parmi ces articles, vous trouverez en particulier celui intitulé « A la lumière des faits » et signé Plussihem, article repris et signé un peu plus tard sur FaceBook par Grimault.

Reprenons à présent certaines figures évoquées précédemment.

Olivier Krasker-Rosen a déjà été évoqué, amenant avec lui plus de questions que de réponses.

Quelques références clairement partisanes de l’ufologie sur LNA s’accordent à l’apologie qui est faite de Chris Dunn dans LRDP et les interviews autour, ainsi qu’à la vision de Jean-Pierre Adam comme une bête noire (puisqu’ayant écrit pour dénoncer les thèses archéo-ufologique comme absurdes). Et puis bien sûr, il y a les thèmes récurrents, de l’Egypte antique en passant par les extra-terrestres, de la kabbale à l’astrologie, tous évoqués via le film et/ou le phénomène qui l’entoure.

Retour au parcours de Jacques Grimault, qui dit-il travaille depuis près d’une quarantaine d’années sur les pyramides. Sûrement pas de façon exclusive, si l’on se fît aux articles d’Antoine/Jacques. Pas non plus si l’on suit certaines interventions qu’il a pu donner, ou l’ambiance, loin de rappeler LRDP, évoque plutôt des résonnances avec un club Da Vinci Code de 50 ans et plus, où Jacques Grimault évolue en tant que professeur incontesté (il monopolise tout de même 95% du temps de parole ou presque), faisant tout un raisonnement d’apparence logique mais empreint de raccourcis et dont les références (du reste qu’aucun de ses auditeurs ne semble contester) restent pour la majorité inconnues. Si les pyramides sont brièvement évoquées, la part belle est faite à l’astrologie, aux templiers, etc.

Au passage, le nom de Joseph Davidovits est mentionné dans la première vidéo du « Pot Astro » en date du 11 septembre.

5- Jacques Grimault a-t-il, comme il le suggère en 2008, organisé une rencontre avec Davidovits dans le cadre d’Atlantis ou de LNA ? Ou bien LRDP est-elle la première rencontre (directe ou non du reste) entre les deux hommes ?

2008-2010 ; des sorties touristiques autour de dix personnes à LRDP qui aboutira à la masse des 3000 suiveurs sur FaceBook, il y a un sacré chemin parcouru, mais surtout un changement de ton et de média, de thème également. Il semble que le raisonnement plus c’est complexe plus c’est ésotérique ait laissé la place à l’idée de plus c’est ancien plus c’est magique. Et pour le coup, que ce soit le second raisonnement et son aspect fantastique qui draine les foules. Sans compter, une fois de plus, le travail de Patrice Pooyard/Pouillard (et famille) à la réalisation et aux effets visuels.

Après avoir évoqué les antécédents de Grimault, la place d’Atlantis et le livre inexistant LRDP, voilà venu le moment d’aborder le film et sa diffusion, et la place que Grimault y tient.

Que l’histoire eût copié l’histoire, c’est déjà suffisamment prodigieux ; que l’histoire copie la littérature, c’est inconcevable…

Jorge Luis Borges, Fictions

6- Une question essentielle d’abord : qui a été la première personne à diffuser LRDP sur internet ? La réponse restera probablement inconnue compte tenu du fourmillement du web.

Et puis, une déclaration contradictoire de la part de Grimault et Pooyard. Régulièrement, lors d’interviews, ils rappellent qu’ils ne touchent rien et sont perdants quant à cette diffusion pirate via YouTube, diffusion que, tout aussi régulièrement, Ekwanim (aka Olivier Krasker-Rosen aka Gollum) s’empresse de limiter. C’est à la fois vrai et faux.

Vrai, puisqu’en effet une diffusion sur YouTube n’est pas une vente de DVD ou une diffusion en salle, donc que les personnes ayant participé au film ne sont pas rémunérées.

Mais cela est faux, dans la mesure où certaines vidéos mises en ligne vont permettre au compte-hôte d’être rémunéré en fonction de la publicité et/ou du nombre de personnes visionnant ladite vidéo – il y a une marche à suivre cependant, et je ne connais pas les données précises à ce niveau.

7- Certains diffuseurs de LRDP sur leurs comptes YouTube ont-ils été rétribués par YouTube ? Des données chiffrées exploitables (même approximatives) sont-elles disponibles ?

Faux également dans la mesure où Grimault, Pooyard, ainsi que toute l’équipe du film (hors intervenants – a priori) ont été payés par le producteur (Ekwanim en premier lieu, mais pas uniquement, Cf. : premier article) pour faire ce film. C’est d’ailleurs l’un des sujets de discorde entre Grimault-Pooyard et Krasker-Rosen, si l’on en croit les premières interviews sur AdoFM.

En somme, Grimault-Pooyard ont été rémunérés pour le boulot accompli, mais ils pourraient toucher plus si le film était vendu (en salle ou en DtDVD – comprendre « direct to DVD »).

8- Vu leurs rôles respectifs (auteur du livre pour l’un, scénaristes pour les deux), quel pourcentage supplémentaire peuvent espérer tirer Grimault et Pooyard de ventes de LRDP ?

En attendant, ceux qui perdent de l’argent si le film n’est pas rentable ou qui font le maximum de profit si LRDP le devient, ce sont les producteurs. LRDP, je l’ai déjà dit a été vendu à l’étranger, et sur le territoire francophone également, à la chaîne Planète plus.

9- Ces seules diffusions et ventes suffisent-elles à rentabiliser le film dans les conditions actuelles ?

Si la réponse est non, les seuls perdants sont les producteurs. Dans tous les cas, la diffusion par YouTube aura de toute évidence été une perte non négligeable pour Olivier Krasker-Rosen, et l’obstination d’Ekwanim à empêcher la diffusion de LRDP sur internet devient tout de suite plus compréhensible.

10- Un lien peut-il être fait entre ces données et le (ou les) procès actuellement en cours avec « Gollum » ?

Quoi qu’il en soit, les premiers à se féliciter de la diffusion par internet du film (vu qu’ils le revendiquent sur la page principale du site consacré à LRDP et lors d’interviews), c’est toujours le même duo d’inséparables : Jacques Grimault et Patrice Pooyard.

En somme, on obtient le tableau suivant (c’est paint, c’est moche) :

Reste un dernier point à évoquer concernant Jacques Grimault : sa personnalité elle-même. Quitte à prendre de l’avance sur certaines réflexions à venir, et à devoir revenir plus tard sur cet aspect du personnage, il semble important, dès maintenant, d’en dresser les grandes lignes.

S’il y a une constante chez Jacques-Antoine Grimault-Plussihem, c’est avant tout son aspect dirigiste et chef de chantier. Dans les allocutions filmées du 11 septembre 2008, dans le film où il tient le rôle de l’« informateur » anonyme guide du narrateur androgyne (puisqu’à la fois Patrice Pooyard dans les faits et la femme de celui-ci par la voix), par son rôle fondateur de LRDP (par l’intermédiaire du livre qui n’existe nulle part), lors des interviews (Radio Ici et maintenant, en particulier une fois passées une heure ou deux) ou enfin lorsqu’il intervient sur FB ou lors du chat qui s’est tenu lors de la troisième intervention sur AdoFM ; bref, pratiquement à chaque fois, Grimault se fait le chef d’orchestre. Et tel un Wagner des pyramides, il indique du même coup une ligne de réflexions voire une ligne de pensée, n’hésitant pas à rabrouer ceux qui en dévieraient, rejetant sans besoin d’argumenter le moindre élément proposé par l’internaute membre de la page FaceBook du film qui ne répondrait pas à ses attentes (ou trop critique du reste).

Tel un chasseur sur son terrain de jeu, il s’accapare la part principale du phénomène LRDP, laissant à Patrice Pooyard le perpétuel second rôle. Mais, si Grimault a été le maître d’œuvre de LRDP de telles considérations font trop vite oublier que l’assembleur, le vendeur du produit final c’est Pooyard. Et il me semble pourtant que la parcelle la plus positive du film en tant que produit brut est à attribuer à l’apprenti plutôt qu’au maître.

LRDP, comme la plupart d’entre vous le savent pour être ici, a suscité et suscite toujours de nombreux débats, souvent houleux, sur internet. Les affrontements se sont succédés (et devraient continuer ici ou là, peut-être sur cette page-même), taquins parfois, souvent vulgaires, privilégiant pour beaucoup des attaques d’une bassesse pitoyable (je rentrerai dans différents détails plus tard, d’ici 2 ou 3 articles, là n’est pas encore mon sujet).

Or, si c’est assez tôt que j’ai eu le privilège d’avoir une visite de Jacques Grimault pour tenter de m’envoyer promener, très vite également Jacques Grimault s’est désintéressé de moi, préférant laisser LeStefff (aka Stefff aka Stéphane, son porte-messages) me contredire à coup d’insultes (je porte encore en moi la nostalgie d’un paradis perdu au doux nom d’argumentation, ô terre inconnue).

Quelle idée Jacques ! Après deux mois, je suis toujours là. M’auriez-vous laissé à mes élucubrations antérieures lors de la fin du monde maya qui n’a pas eu lieu nous n’en serions pas, à quelques jours de l’Annonciation, à lire ces lignes… A bove ante, ab asino retro, a stulto undique caveto ou Fluctuat nec mergitur aurait lancé à ma place un pirate célèbre, Triple-Patte.

Rassurez-vous ; mes diatribes arrivées à leur point final, elles ne finiront pas, elles, en point de suspension attendant le prochain épisode.

C’est qu’il avait fort à faire, Jacques Grimault (nous sommes donc en décembre 2012 à ce stade) car le soir de l’apocalypse, à la date du treizième baktun et de la fin de cycle maya, la page FaceBook de LRDP s’est vue virevolter au son des réflexions d’Alexandre N. Isis. D’où un nouvel interlude (plus bref cette fois-ci) : qui est Alexandre N. Isis ?

Brièvement, Alexandre N. Isis, parfois Nisis d’un seul tenant, se présente lui-même comme Astro-archéologue, spécialisé dans l’astronomie de l’Egypte ancienne sur son site. Et, là où Grimault et Pooyard sont invités sur AdoFM par Bruno « Bob » Bellanca, ex-animateur gueulard de Fun Radio, sorte de personnage indistinctement situé entre Michaël Youn (de son vrai nom Benayoun) et Jacques Essebag alias Arthur ; eh bien Alexandre Nisis a officié sur une chaîne télévisée équivalente par bien des points à AdoFM, NRJ 12, où il est connu sous le nom de Mister Astrolove.

Il est auteur d’un livre, « Les voleurs d’étoiles ou Le secret du zodiaque de Denderah », sur lequel Antoine Gigal signe quelques pages. Un site est consacré à la promotion du livre.

Or, pour revenir vers le sujet qui nous intéresse, le 21 décembre 2012 et dans les jours qui suivent, par une série d’allusions et de quiproquos, le ton finit par monter entre Nisis et Grimault. Qui a commencé à taper sur l’autre ? Peu importe – mais le plus agressif sur cette discussion FaceBook est, dans les premières heures, Jacques Grimault :

« Trop stuoide et méchant ; je ne veux pas étripper un pareil sot en public, bien qu’il semble ravi d’un éventuel duel, ce que je suis toujours prêts à accepter, notez-ler, et sur le pretexte qu’il croit discerner mais qu’il erre dans sa sottise très personnelle ». [L'orthographe a été conservée]

Selon toute probabilité (je n’en ai à l’heure qu’il est aucune preuve), Alexandre Nisis est à l’origine du site L’imposture de Jacques Grimault. Le premier (à ma connaissance), il a fait un travail critique et destructeur sur le film LRDP, ce que dans le milieu on appelle « debunker ». Le site a régulièrement été mis à jour vu qu’il ne contient qu’une seule page en tout et pour tout.

Il serait inutile que je me lance dans une critique du site L’imposture de Jacques Grimault, ce n’est pas mon sujet ici qui se concentre sur LRDP à proprement parler. Je tiens néanmoins à signaler deux points positif et négatif.

Le négatif, ce sont certains amalgames et raccourcis (déjà évoqués ici pour les plus emblématiques, qu’il s’agisse du hiéroglyphe-landspeeder ou de la position fasciste d’Atlantis et/ou Grimault) qui semblent illégitimes.

Pour ce qui est du positif, c’est le travail fourni pour déconstruire LRDP et le fait que ce site ait été le premier à proposer un tel recoupement d’informations.

Tout ça pour revenir à Jacques Grimault. Celui-ci ne s’est pas contenté de répondre ici ou là à Nisis sur la page FaceBook de LRDP, laissant pour une fois l’honneur à Patrice Pooyard de faire le gros du travail ; il a écrit différents articles où s’alignent ses dithyrambes accusatrices au moins aussi violentes que celles qu’il m’avait adressées quelques semaines plus tôt et surtout plus venimeuses, et plus nombreuses. Les pages s’alignent, colportées par quelques afficionados de Grimault et de LRDP et partagées ici ou là.

Parfaitement accessibles au moindre quidam qui parcourrait FaceBook le temps de 3 clics, je vous propose ces pages ici. Il n’y a strictement aucun intérêt à les lire, au mieux les survoler pour prendre en compte le style littéraire de Jacques Grimault et sa logorrhée verbeuse lorsqu’il s’agit de répondre à des critiques (certes peu tendres).

Alexandre Nisis _ Jacques Grimault

11- Il a été question de poursuites judiciaires à l’égard d’Alexandre Nisis. Quid ?

Ce style inimitable de Jacques Grimault nous présente la dernière facette que je souhaitais aborder le concernant. A savoir le côté disproportionné de ses réponses dès lors qu’il se sent agressé ou qu’il voit LRDP, son bébé, menacé par une réflexion (plus ou moins acerbe, plus ou moins virulente, et parfois anodine). C’est alors un déchaînement qui se met en place, une furie qui se lance sur internet, et le Wagner des pyramides incarne soudain à lui tout seul l’assaut des Walkyries.

Lui seul pourra s’étonner si, quelques semaines plus tard, la résistance Vietcong s’est un peu plus organisée.

Malheureusement, si Der Ring des Nibelungen est une œuvre d’un lyrisme époustouflant, les diatribes vomitives de Jacques Grimault rappellent plutôt Les cent-vingt journées de Sodome par le Marquis Donatien Alphonse François de Sade (et encore, les moins bonnes pages).

Cela nous donne au moins, à lui et à moi, peut-être un point commun dans nos lectures (j’ai préféré La philosophie dans le boudoir), à moins qu’il n’y ait là une référence à Charles Bukowski (pourtant, ni morpions ni bibine à l’horizon).

Dans un souper d’ivrognes, (…) le fourbe change, à ce qu’on dit, l’eau en vin ; dans un désert, il nourrit quelques scélérats avec des provisions cachées que ses sectateurs préparent ; un de ses camarades fait le mort, notre imposteur le ressuscite ; il se transporte sur une montagne, et là, seulement devant deux ou trois de ses amis, il fait un tour de passe-passe dont rougirait le plus mauvais bateleur de nos jours.

D. A. F. Sade, La philosophie dans le boudoir

Seulement, loin de se contenter d’attaquer Nisis avec virulence, à la date apocalyptique du 21 décembre, Jacques Grimault déversait également son fiel sur desillusions.fr – au premier article concernant LRDP, « La pyramide des âges et la fin du monde ». Il est d’ailleurs étonnant de constater la virulence de Jacques Grimault (Cf. : commentaires à l’article incriminé) envers un article qui en dit si peu – attendons de voir s’il réagira de la même façon aux articles qui suivent ce prologue de Lupin.

Egalement, suite à l’attaque en règle de LRDP par CerberusXt sur un ton ouvertement geek, ironique et incisif sur Nioutaik fin février 2012, intitulé « La révélation des pyramides, le documentaire en mousse », la réponse de Jacques Grimault sur FaceBook (une fois de plus) ne s’est pas faite attendre. Elle s’est soi-disant faite en employant un ton similaire, en réalité (quand on le compare aux réponses faites à Lupin ou à Nisis entre autres) comparable à celui employé ailleurs. Jacques Grimault, à défaut de faire preuve de maîtrise de soi, fait au moins preuve de constance.

Le constat est donc clair : lorsqu’il est sur son terrain de chasse, Jacques Grimault fait preuve de maîtrise et de calme. Dès l’instant où un internaute le critique ou le met en doute trop ouvertement, à plus forte raison s’il répond sur la page internet du « contrevenant » (Cf. : Lupin), Jacques Grimault tombe dans un réflexe de défense agressif, crachant, éructant, bavant, hurlant mais, se contentant d’une réponse pour la forme, n’évoque pas (ou presque pas) les problèmes de fond, à savoir la remise en cause de LRDP ou de son statut.

S’il est arrivé que certains internautes, clairement affichés comme opposants à LRDP, aient spéculé quant à une possible paranoïa de la part de Jacques Grimault lorsqu’il accuse à tour de bras X ou Y d’appartenir aux « milieux autorisés » ou lorsqu’il suppute l’affiliation d’untel au CNRS (à qui il voue une haine évidente), ou lorsqu’il laisse entendre qu’il y a une guerre des consciences à livrer entre les éclairés (comprendre ceux qui acceptent la majeure partie de la théorie défendue dans LRDP) et les obscurantistes (comprendre les critiques ou opposants à LRDP), je dois les arrêter là.

Non, Jacques Grimault n’est pas paranoïaque. D’un point de vue strictement psychologique, il est bien trop ouvert (ne serait-ce que par la démarche de partager le travail de LRDP et de promouvoir le film), bien trop quémandeur d’audience et de reconnaissance pour être paranoïaque. Je laisserai en suspens la question de savoir s’il souffre d’un autre type de névrose.

Par contre, quitte à rester dans le domaine psychologique et si l’on prend en considération le style des réponses de Jacques Grimault à ses détracteurs, une chose est flagrante : l’utilisation récurrente du mot « merde » et d’adjectifs se rapportant aux matières fécales. Un bon freudien émettrait sans doute l’hypothèse d’un problème relatif au stade anal (qui, deuxième stade du développement, succède au stade oral).

Je me contenterai de conclure par une réflexion-hommage au président de La Nouvelle Atlantide et consacrée à son style littéraire :
Jacques Grimault est à la scatophilie ce que Catherine Millet est à l’éjaculation faciale.

Nos tendances sexuelles peuvent se retourner à la façon d’un vieux parapluie et (…) l’armature qui nous protège tant que le vent souffle dans le sens du réel se rabat en sens contraire et nous laisse trempés dans la bourrasque des fantasmes.

Catherine Millet, La vie sexuelle de Catherine M.

Dans le prochain article, j’aborderai – enfin – le fond du film qui nous a conduits jusqu’ici. A suivre !

Partie 1 : Mise en scène du spectacle
Partie 2 : Faites entrer les clowns
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Partie 4 :
Partie 5 :
Partie 6 :