Henri Martin (1860 - 1943)

Publié le 07 mars 2013 par Mpbernet

Henri Martin est un peintre officiel de la IIIème République, bien oublié de nos jours. Peut-être parce qu'il vivait correctement de son travail acharné ? Ou que dès l'âge de 40 ans, il a acheté une belle maison dans un village du Lot, La Bastide du Vert, non loin de Cahors ... où pendant les quarante dernières années de sa vie, il peignit sereinement les oeuvres qui hantaient ses pinceaux ?

Son style : je dirais néo-impressionniste, après avoir touché au symbolisme, au mysticisme - le peintre était membre de la Confrérie des Rose-Croix - enfin pointilliste à la Seurat ou à la Cross. C'atait donc un peintre très à la mode au temps de l'Art Nouveau, grand travailleur dans les mairies et les Institutions publiques. Est-ce une raison valable pour l'ignorer ? Je trouve cela très injuste.

Il était très lié avec Anatole de Monzie, maire de Cahors de 1919 à 1942, à la carrière politique pour le moins contrastée (su cabinet Combes à la défense de Darquier de Pellepoix). Un de ses chefs-d'oeuvres, commandé par cet homme politique éminent, est un tryptique destiné au hall de l'hôtel de ville de Cahors, une toile immense dont on finit par trouver qu'elle serait mieux à l'abri dans le musée municipal, installé dans le palais archiépiscopal concordataire, un petit hôtel particulier doté d'un jardin délicieusement désuet.

Aujourd'hui, la collection des tableaux d'Henri Martin constitue le principal fonds du musée (on regrette que les souvenirs de Gambetta, la grande figure de la ville, ne soient pas présentés).

On peut y voir deux autoportraits de l'artiste, de nombreux paysages de la région : son village, des maisons de pierre blondes dans les derniers rayons du soleil, les vnedances dans les couleurs flamboyantes de l'automne, les barques à Collioure, des allégories, des tableaux mystiques, et surtout une très grande salle où on peut détailler les toiles destinées au monument aux morts. Ainsi que les derniers tableaux acquis à la suite de la redécouverte récente de 42 toiles oubliées à Rennes dans un petit appartement servant de garde-meubles.

Au milieu des communiantes portant des gerbes circulaires, de poilus en uniforme, des portraits des amis de l'artiste : Georges Desvallières (fondateur des Ateliers d'Art Sacré), le compositeur Gabriel Pierné, le peintre Henri Le Sidaner et son épouse, le fils de l'artiste, lui-même et sa femme, le musicier Gustave Charpentier. Un grand format à détailler, dans des couleurs fondues et vibrantes.

Je ne connaissais pas du tout et j'aime beaucoup ! Merci pour cette découverte.