Parnasse oriental

Publié le 11 mars 2013 par Euphonies @euphoniesleblog

Bachar Mar-Khalifé - Who's gonna get the ball from behind the wall of the garden today ?

Deux semaines sans publier. Deux semaines à se la couler douce, sortir, aller au ciné, lire, dormir. Une respiration nécessaire pour les oreilles. Laisser venir à moi les petites mélodies. Les grandes oeuvres. D'hier ou d'aujourd'hui. Prendre le temps de se laisser surprendre. Ah, ne rien faire... Ecouter le bruit que font les Monster Munch jambon fromage dans votre bouche quand vos dents à l'hygiène relâchée temporairement se décident à les écraser sur une rasade de vin. Déjeuner à 16h00, diner à 23H00. Eteindre son portable une partie de la journée, ne pas savoir quel jour on est, écouter le plaisir coupable d'un Elton John ou d'un Dire Straits, encore en pyjama, une clope inutile se consommant près de votre café froid. Petits plaisirs d'une vie devenue minuscule, en pause.

Et puis, le clairon. Au beau milieu de votre sieste s'invite une oeuvre pernicieuse. Vous aviez décidé de finir ce Chardonnay ouvert la veille, afin d'accompagner votre mot compte triple au Scrabble, peu importe qu'il soit 14h00. Et tout à coup, vos oreilles réagissent. Votre tympan s'étire, votre système vestibulaire se pince le nez sous la cuisse, votre limaçon bande sec. Ce que vous entendez est bon, inattendu, soyeux, virtuose.

Le coupable ? Bachar Mar Khalifé. L'album : Who's gonna get the ball from behind the wall of the garden today ? D'abord un son d'harmonium (Memories) qui vous renvoie à J-S Bach, période Il était une fois l'homme. Et puis Ya Nas qui emballe la machine, le coeur, le bassin, et le redressement vers la source internet : Bachar, fils de musicien libanais, coupable d'un album déjà somptueux en 2010 (Oil Slick), revient en 2013 avec dix titres qui empruntent à la musique contemporaine, au jazz, à la pop, et qui redéfinissent l'épure. Ecoutez-donc Machins choses en duo avec Kid-A qui sublime la version de Gainsbourg. Ecoutez donc Marea Negra et son mantra absolument addictif. Ecoutez la verve musicale de cet artiste qui en dix titres réinvente une architecture ouateuse et adaptée à nos nuits dissolues. Pendant que certains s'astiquent hypocritement le stylo sur un dernier Bowie bien décevant, allez donc écouter cette merveille capable de remettre un homme devant son clavier alors qu'un grand cru sur canapé l'attend depuis deux heures.

Marea Negra :


Machins choses


La chronique de Varrod