Place au 15e Printemps des poètes

Par Poesiemuziketc @poesiemuziketc

Source RFI 08/03/2013


Place au poème pour tous et sous toutes ses formes, c’est la mission du Printemps des poètes, mis sur pied il y a des années par des passionnés de la poésie autour de l’ancien ministre français de la Culture Jack Lang. Cette 15e édition donne lieu à plus de 10 000 manifestations dispersées aux quatre coins de l’Hexagone – et au-delà. Elle met à l’honneur un thème, Les voix du poème, et un poète, le Chilien Pablo Neruda, disparu il y a 40 ans. Les festivités poétiques débutent ce samedi 9 mars.

Un comédien qui se fait poète. Denis Lavant, célèbre clochard du film de Léo Carax Les Amants du Pont-neuf, est parrain de cette 15e édition du Printemps des Poètes. « La poésie, c’est une compagnie intime, quelque chose d’universel, aussi un moyen de communication, souligneDenis Lavant. Mais je connais des gens que ça rebute, le terme poésie, ils ont eu peur parce que ça renvoie à une sorte de sensibilité exacerbée. Elle est tous azimuts, comme dirait Rimbaud, elle peut aussi être dans une phrase sur un mur, dans un petit théâtre de musique, une chanson populaire qui vous surine, qui vous hante. »

Faire découvrir la beauté de la langue, la puissance des mots, écrits ou lus à haute voix, telle est la mission de Jean-Pierre Siméon, directeur artistique du Printemps des Poètes. « Redonner toute cette place qui manque à la poésie dans la cité et de travailler avec le milieu scolaire, avec tous les publics sans à priori, sans rien céder de la poésie, toute la poésie française, étrangère, francophone, mais aussi la poésie traduite ou en langue originale. »
 

Après La Ville, L’Amour et Le Rire, le grand thème de cette année c’est Les voix du poètes. Difficile à dire combien elles sont pendant les 15 jours du festival. « C’est sur tout le territoire, explique Jean-Pierre Siméon, des lectures de poèmes dans un petit village, des enfants qui vont distribuer des tracts poèmes dans une école d’un quartier, de grandes soirées à Paris, Lyon ou à Rennes. Et vous allez avoir des poèmes affichés dans les transports en commun, des poèmes dits dans des crèches. »
 
Et c’est avec fierté que Jean-Pierre Siméon raconte que le concept s’exporte également à l’étranger : « Le Printemps des Poètes concerne maintenant des dizaines de pays : il aura lieu dans le milieu scolaire à Boston, Montréal, Luxembourg, Italie, Espagne et très loin dans des confins, grâce aux centres culturels français à l’étranger, au Cameroun, au Mali… Cette année, par exemple, on va saluer les Roumains qui viennent en France, mais aussi les Tunisiens. Parce qu’il n’y a pas de frontières en poésie. Nous sommes tous au fond des poètes à travailler dans le même domaine qui est l’humain. »
 
Après 15 ans de festival, il dresse un bilan positif : « On a quand-même beaucoup changé l’idée que les gens se font de la poésie, ils sont plus réceptifs. C’est un mouvement en expansion. Les gens entendent dans la poésie une autre manière de parler du monde, ils retrouvent là une liberté intime, intérieure, qu’on n’a pas devant les écrans, et une parole franche. On a besoin de parole franche. La poésie, c’est aussi se familiariser avec le mystère et être heureux avec cette part inconnue que nous portons. »
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Le 15e Printemps des Poètes, du 9 au 24 mars.