Intervient ensuite le personnage de Bacri, moniteur d’auto-école, en contrepoint à la naïveté générale: obsédé par la date de sa mort révélée par une voyante, il incarne le rationalisme et la maturité du mec qui a vécu. Il ne croit pas en grand-chose. Il doute. Il contient à lui seul toutes les interrogations et dissertations du film sur la foi. Foi en soi-même, foi en autrui, foi religieuse, mystique, ésotérique, foi en la vie, foi en le couple. Le duo passe en revue toutes les formes de croyances (même la rumeur, les superstitions, les clichés) et les différentes remises en question, voire changements d’opinion des personnages. Au bout du compte, on ne peut croire en rien, disent-ils, et pas même à nos propres croyances. Le couple, lui, est une autre grande victime du conte amer de Jaoui & Bacri ; mirage ingurgité à coups de livres et de dires depuis l’enfance, impossible qui fait pleurer tout le monde si ce n’est ceux qui ont su laisser de côté les visions étriquées et idéalistes de la chose : destinée, fidélité, éternité. On le scrute à la lumière des composantes contemporaines : la famille nucléaire, les parents divorcés, ou, le besoin insatiable de posséder autrui, le corps que l’on consomme, celui dont on se lasse, la peur de l’engagement, la volonté de rester à tout prix indépendant et libre de toute contrainte. A l’instar des contes dont ils s’inspirent, les fabulistes Jaoui & Bacri livrent également leur morale personnelle, de quoi se pendre comme à l’accoutumée. Car s’ils finissent par un baiser de coutume, les deux cinéastes se rattrapent en une seule phrase-morale, placardée à la toute fin : ils furent heureux et se trompèrent beaucoup. Bizarrement, leur constat, d’habitude tranchant et joyeusement ironique, se veut ici davantage morne et blasé. Une tristesse et grisaille de cœur qui traverse d’ailleurs largement un long-métrage qui peine à décoller, suffocant à l’intérieur d’un schéma, narratif et formel, qui ne laisse que peu de place à la fantaisie. Tout y paraît figé, cloisonné, démonstratif, là pour aller dans un certain sens, tout le beau monde finissant prisonnier du cadre en quelque sorte.
Intervient ensuite le personnage de Bacri, moniteur d’auto-école, en contrepoint à la naïveté générale: obsédé par la date de sa mort révélée par une voyante, il incarne le rationalisme et la maturité du mec qui a vécu. Il ne croit pas en grand-chose. Il doute. Il contient à lui seul toutes les interrogations et dissertations du film sur la foi. Foi en soi-même, foi en autrui, foi religieuse, mystique, ésotérique, foi en la vie, foi en le couple. Le duo passe en revue toutes les formes de croyances (même la rumeur, les superstitions, les clichés) et les différentes remises en question, voire changements d’opinion des personnages. Au bout du compte, on ne peut croire en rien, disent-ils, et pas même à nos propres croyances. Le couple, lui, est une autre grande victime du conte amer de Jaoui & Bacri ; mirage ingurgité à coups de livres et de dires depuis l’enfance, impossible qui fait pleurer tout le monde si ce n’est ceux qui ont su laisser de côté les visions étriquées et idéalistes de la chose : destinée, fidélité, éternité. On le scrute à la lumière des composantes contemporaines : la famille nucléaire, les parents divorcés, ou, le besoin insatiable de posséder autrui, le corps que l’on consomme, celui dont on se lasse, la peur de l’engagement, la volonté de rester à tout prix indépendant et libre de toute contrainte. A l’instar des contes dont ils s’inspirent, les fabulistes Jaoui & Bacri livrent également leur morale personnelle, de quoi se pendre comme à l’accoutumée. Car s’ils finissent par un baiser de coutume, les deux cinéastes se rattrapent en une seule phrase-morale, placardée à la toute fin : ils furent heureux et se trompèrent beaucoup. Bizarrement, leur constat, d’habitude tranchant et joyeusement ironique, se veut ici davantage morne et blasé. Une tristesse et grisaille de cœur qui traverse d’ailleurs largement un long-métrage qui peine à décoller, suffocant à l’intérieur d’un schéma, narratif et formel, qui ne laisse que peu de place à la fantaisie. Tout y paraît figé, cloisonné, démonstratif, là pour aller dans un certain sens, tout le beau monde finissant prisonnier du cadre en quelque sorte.