Roberto Sosa – Les pauvres (Los pobres, 1969)

Par Stéphane Chabrières @schabrieres

Les pauvres sont nombreux
voilà pourquoi
il est impossible de les oublier.

Ils voient
certainement
l’aube venue
de multiples édifices
dans lesquels
ils aimeraient vivre avec leurs enfants.

Ils peuvent
porter sur leurs épaules
le cercueil d’une étoile.

Ils peuvent
détruire l’air tels des oiseaux furieux,
assombrir le soleil.

Mais ignorant leurs trésors
ils entrent et sortent par des miroirs de sang ;
ils marchent et meurent lentement.

Voilà pourquoi
il est impossible de les oublier.

***

Roberto Sosa (1930–2011)Los pobres (1969)