Comment je suis devenu stupide – Martin Page

Par Felynrah

Quatrième de couverture :

 » Tu veux dire, prononça lentement Ganja en mâchant des graines médicinales, tu veux dire que tu as été stupide d’essayer d’être si intelligent, que c’était à côté de la plaque, et que devenir un peu stupide, c’est ça qui serait intelligent… « 

Antoine a beau être diplômé d’araméen, de biologie et de cinéma, il n’en est pas plus heureux. Et, selon lui, ce sont précisément son intelligence et sa lucidité qui lui gâchent l’existence. Aussi décide-t-il d’arrêter de penser.

Il envisage d’abord de devenir alcoolique, mais, dès le premier verre, il sombre dans un coma éthylique. Il s’intéresse ensuite au suicide, mais la mort ne l’attire décidément pas. Reste l’acte ultime : la crétinisation.

Loin de tout moralisme, avec humour et détachement, Martin Page pointe les contradictions contre lesquelles nous nous battons tous, pour peu que nous tentions de réfléchir.

Je suis très partagée quant à ce roman. Je vais passer très vite sur le style de l’auteur qui est fluide et qui se lit bien, non sans parfois quelques lourdeurs. Mais c’est surtout les idées de ce roman qui me le rende difficile à apprécier… Déjà, l’auteur part d’un postulat qui me gène : l’intelligence est avant tout une accumulation de connaissances qui rongent, rongent, rongent… Le personnage principal est je trouve, avant d’être intelligent, névrosé : il est assailli par des questions sans réponse, qui le rendent à la limite de l’associable. Et cela ne le rend en rien sympathique : il en devient pédant…

En outre, certaines leçons sur notre société moderne, quoique justes, enfoncent complètement des portes ouvertes : évidemment que nous sommes dans une société de consommation à l’excès mais de là à voir dans Mc Do une première étape vers la bêtise, cela me semble bien hautain et assez prétentieux. En somme, ce sont ce genre d’idées qui m’ont gêné : le coté prétentieux de ce héros se trouvant intelligent qui ne mange pas Mc Do, ne regarde pas la télé, a un rapport avec l’argent particulier… Bref, absolument pas intégré à notre société actuelle. En fait, il s’agit d’idées très bobo qui sont ici défendues par l’auteur.. Très condescendantes. Je m’attendais limite à ce qu’il parle d’Arté ou de littérature ;

En somme, je ne le conseillerai pas : pas vraiment d’étonnement, pas vraiment d’humour (même si certains passages sont drôles), un cynisme trop condescendant et trop commun pour être vraiment ressenti comme un pamphlet. En outre, j’ai vraiment trouvé le roman condescendant, pédant… Bref, je passe à un autre roman !