Analogy – Niccolò Casas

Par Arnaudium

Analogy est une série d’expérimentations de design réalisée par Niccolò Casasdans dans le cadre de son doctorat à la Bartlett School of Architecture, sous la direction de Marjan Colletti et Marcos Cruz. Son propos était d’utiliser la géométrie fractale comme moyen de codifier et de simuler la décadence. La décadence est un processus de désintégration d’un tout, lorsque le particulier acquiert une autonomie au détriment du tout et finit par enrayer les fonctions du tout. Il peut s’agir d’un processus de décomposition d’un organisme, d’une société, d’une culture, ou plus généralement de tout système de relations structurées. Est-il possible de codifier, de réglementer et finalement de simuler ce processus ? Existe-t-il une mathématique et une géométrie capables de modéliser la décadence ? Si l’on considère la décadence comme un état de transition dynamique conduisant à la fragmentation de l’ensemble, la géométrie fractale semble présenter une solution satisfaisante pour caractériser ce processus. Niccolò Casas, le concept de profondeur représente le « trait d’union » entre la théorie de la décadence et la géométrie fractale : « La géométrie fractale traite essentiellement de profondeur», explique le professeur Banerjee du Département de génie électrique à l’IIT de Kharagpur ; « la complexité des éléments naturels est conservée à chaque échelle ». Niccolò Casas livre ici un travail conceptuel très intéressant, où la poésie de Baudelaire rencontre la théorie de Mandelbrot. « ces analogies revêtent alors une vivacité inaccoutumée ; elles pénètrent, elles envahissent, elles accablent l’esprit de leur caractère despotique. Les notes musicales deviennent des nombres, et si votre esprit est doué de quelque aptitude mathématique, la mélodie, l’harmonie écoutée, tout en gardant son caractère voluptueux et sensuel, se transforme en une vaste opération arithmétique, où les nombres engendrent les nombres, et dont vous suivez les phases et la génération avec une facilité inexplicable et une agilité égale à celle de l’exécutant. » (Baudelaire, Le théâtre de Séraphin, Les Paradis Artificiels)



[Via niccolocasas]